Ils ont fait de l'Amour un tabou. Je l'ai moi même ressentis quand j'en ai eu peur. Comme si tout ce qui comporte des risques, devait se retrouver loin de nos cœurs. Cela parait légitime, puisqu'on nous a appris qu'aimer c'est se faire du mal. Et qui veut se faire mal ? Qui veut faire du mal ? Personne. Croyant pourtant qu'on évite la douleur, en n'aimant que soi, en se donnant en spectacle sous le masque des apparences, nous divaguons... Un réel gouffre se creuse, entre l'essentiel et nous. Nous nous attachons à des futilités, et nous nous distançons les uns des autres par ces mêmes futilités.

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Etre affectif, sensible, amoureux, aimant, dans un monde où la démonstration de notre vulnérabilité peut nous porter préjudice, devient dangereux. C'est malheureux. Qui n'a jamais fait les frais du fait d'avoir énoncé ses sentiments ? Qui n'a jamais souffert de s'être mis à nu ?

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Le sexe, divinement représenté comme la communion de deux corps et de deux âmes, est rabaissée au rang de divertissement. La communion existe toujours, quand bien même on se fige prioritairement sur le plaisir. Mais, aveuglé, par nos propres désirs, nous oublions de participer intrinsèquement à cette communion. Nous la regardons de loin. Les corps liés, les âmes détachés. Evidemment, c'est plus simple pour notre Ego. Une fois terminé, on peut se dire au revoir à jamais, sans craindre un manque quelconque. Il est rare que les corps se manquent. Pour les âmes qui ont communié au moins une fois , le manque est palpable, au moindre écart. Signe d'amour, pour certains. Signe de folie, pour d'autres. Signe de faiblesse pour le reste.

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Notre époque sublime la facilité. Il est plus facile de dire : " Arrêtons ! " que de dire : " Ce n'est rien " . Dans nos relations, la persévérance, est perçue comme de l’obsession. Quelqu'un qui insiste, est "obsédé". Paradoxalement, celui qui n'insiste pas est un "connard"... Et comme trouver l'équilibre, est difficile, nous choisissons par défaut d'être soit obsédé, soit connard. Entre ces deux mots, se trouve le juste, le bon, le bien, l'Amour qui se gère, de près ou de loin.