PRINTEMPS
J'ai oublié la date, j'ai oublié de compter les jours, mais le chant des oiseaux me dit que c'est le printemps.
Hier les premières fleurs de lilas se sont ouvertes, le forsythia a lui aussi fait les siennes comme des gouttes d'or dans la verdure tandis que la Lunaire m'offre ses grappes d'un rose profond. Comme hier, le ciel est d'un bleu absolu sur lequel contrastent les tuiles romaines rouges.
Dans les prés, pâquerettes et pissenlits foisonnent. Des foules d'abeilles butinent ces fleurs jaunes que mes chiens leur disputent avec appétit. Ils prennent la fleur dans leur gueule, serrent un peu les dents et tirent dessus délicatement. Ça produit un petit « poc » quand la tige se rompt, qui les étonne et leur fait lever les sourcils. Ceci fait, ils se régalent de leur cueillette. Cure de nettoyage de printemps... Je devrais en manger aussi, de ces fleurs-soleil.
C'est le vent qui m'a réveillée, secouant le paysage avec force.
Mazaria dans sa cabane recouverte d'épaisses toiles de laine de mouton brute est blottie sous de lourdes couvertures. Elle se laisse ensorceler par le vent qui tourne autour de son abri. Son feu est éteint, mais elle est au chaud. Nous écoutons la forêt chanter comme elle chante depuis la nuit des temps.
Mazaria aime le vent. Elle en connaît chaque intonation, chaque note. Mazaria parle avec le vent. Mazaria danse avec le vent.
Depuis la nuit des temps...
Le dimanche 05,04,2020, à Bugarach.
Mazaria/MCL
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