Chapitre 2
-Même plus.
Dans ma tête ce fut le déclic qui mis fin à toutes mes questions. Je me disais que c'était trop bizarre qu'il s'intéresse à moi pour qui j'étais et non ce que j'étais. Je me doutais qu'il ne fallait pas que je fasse confiance aux gens si rapidement, surtout quand cette personne était un jeune et bel inconnu qui n'en avais pas après mon intelligence mais uniquement après mon corps. Je me sentis trahie, je lui avait accordé un peu trop de ma confiance et il n'avait pas hésiter à l'utiliser de façon abusive. Quand je l'avais vu se relever avec mes affaires dans les mains pour me les rendre, je me disais qu'il était serviable, attentionné, intelligent mais surtout qu'il était très beau. Mais comme quoi je m'étais trompée, les apparences étaient parfois trompeuses. Il n'y avait pas que le physique et le premier abord qui comptait, il y avait aussi tout ce qui suivait ainsi que les côtés les plus sombres qu'on essayait d'enfouir au plus profond de nous. Malgré ce sentiment de trahison, je fis le vide dans ma tête en laissant de côté ce différent pour pouvoir le ressortir plus tard. J'aurais voulu annuler le cinéma de demain mais c'était trop tard, je n'allais pas annuler à la dernière minute ce n'était pas mon genre et ça aurait très impoli.
Mais surtout je ne voulais pas annuler car j'avais besoin d'avoir des réponses à mes questions. Le soir, quand mon père m'appela pour venir manger, je descendis d'un pas traînant le long des escaliers. Je mis le couvert sur la table basse du salon.
Mon père s'affala dans le canapé et alluma la télévision. Je fixais la télé sans vraiment la regarder, je réfléchissait surtout à ce que j'allais demander à Peter. Mon père me regarda, baissa le volume de la télé et dit :
-Ma chérie, ça ne va pas ? Tu ne manges pas ? Me questionna-t-il
-Non je n'ai pas très faim. Et je suis fatiguée, je vais aller me coucher, lui répondis-je d'un ton lasse.
-D'accord, très bien, fait comme tu veux. Repose toi bien, me répondit-il tandis que je commençais à monter les escaliers.
Je rentrai dans ma chambre, me mis en pyjama et pris mes cachets contre le stresse. Oui j'étais une personne très anxieuse et très angoissée, alors je prenais ce genre de médicaments pour me calmer. Ce matin je n'avais pas fait mon lit, alors je me glissai sous mon épaisse couette ( car il faisait très froid dans ma chambre, même l'été ) dans laquelle je me sentais si bien et je finis par m'endormir la minute suivante. La première partie de la nuit fut très agitée. Je m'imaginais la conversation que j'avais avec Peter à la sortie du cinéma par rapport aux questions que je lui posais, et c'était une discussion très violente. Effectivement j'appréhendais la même réaction colérique de sa part le soir suivant. La seconde partie de ma nuit se passa calmement, sans questions, je pouvais dire que cette nuit-là j'avais dormis comme une marmotte. Pour preuve, je me levai à 11 heures. Je me levai tranquillement, je passai la main dans mes cheveux pour y démêler les nœuds qu'il pouvait y avoir. Je descendis à la cuisine préparer mon petit déjeuner. Sur la table mon père avait laissé un mot sur lequel il avait écrit :
« Je suis partis à 6 heures ce matin, donc je ne rentre pas manger ce midi, je rentrerais un peu plus tard que d'habitude. Je serais à la maison pour 18 heures 30. Passe une bonne journée, je t'aime fort. »
Comment pouvais-je passer une bonne journée sachant que je ne connaissais personne dans le coin, à part Peter. Sauf que je ne savais pas où il habitait et je ne désirais pas le voir pour le moment. Je pris un bol de céréales avec du lait et j'allai m'asseoir dans le canapé. J'allumai la télé et zappai les chaînes pour arriver à une émission de télé-réalité. Je mis une heure à manger mes céréales. Quand je m'aperçus qu'il était midi, je filai m'habiller. Une fois prête, je pris mon ordinateur et descendis en bas avec. Je m'installai dans le canapé et allumai mon ordi. J'allai vite fait voir mes notifications Facebook et Instagram et c'est là que je vis que Peter m'avait demandé en ami sur Facebook et qu'il suivait mon compte Instagram. J'acceptai son invitation et quittai la page pour aller sur mon site de séries en streaming. J'étais entrain de regarder ma série préférée « The Vampire Diaries » depuis le début. J'étais rendue à la saison 3, épisode 3. Il y avait en tout 8 saisons, j'en était bien loin. J'aimais beaucoup Elena Gilbert ( Nina Dobrev ) car elle pouvait avoir tout les garçons les plus populaires de son lycée ( quater-bacs ) mais elle a choisi celui qui était le moins accessible en raison de son côté mystérieux. Bref j'adorais cette série. Je regardai ma série jusqu'à 13h30 le temps de digérer mon petit déjeuner et le temps de me préparer une assiette de pâtes avec du jambon. Une fois mon repas préparé, je retournai m'asseoir dans le canapé. Je ne vis pas le temps passé, car quand je relevai le nez de mon écran, il était 17 heures. Je continuai ma série jusqu'à temps que j'entende la voiture de mon père se garer dans l'allée. C'est à ce moment là que je me rendis compte que j'avais oublié de mettre mon assiette dans le lave-vaisselle ce midi. Après avoir rapidement ranger mes couverts, quand j'entendis la porte d'entrée se refermer, je fis semblant de me servir un verre d'eau. Mon père alla poser ses affaires et revint me dire bonjour. Il me dit:
-Ça va tu as passé une bonne journée ?
-Oui. Je me suis levée à 11 heures, j'ai regardé un peu la télé, j'ai mangé et j'ai surfé un peu sur Internet. Journée calme. Mais là faut que je te laisse, je dois aller me préparer ; lui dis-je.
-Tu vas où ? Me questionna-t-il
-Je vais au cinéma avec un garçon que j'ai rencontré hier, il s'appelle Peter. Ensuite on ira manger un morceau en ville, donc ne m'attends pas pour manger, lui lançais-je à la volée en montant les marches de l'escalier quatre à quatre.
Une fois dans ma chambre, j'ouvris ma penderie et y pris un short en jean, un haut violet ainsi qu'un petit cache-cœur noir. A ma tenue s'ajoutèrent des sandales et un collier noir. Je mis un peu de mascara, du fard à paupières ainsi que du gloss. Je pris un petit sac pour y mettre mon porte-feuille et mon portable. Quand je redescendis, j'allai voir mon père pour qu'il me prête sa carte bancaire. Avec une grande surprise, il accepta sans broncher de me la prêter. Il allait me dire quelque chose lorsque l'on sonna à la porte. J'allai dans l'entrée ouvrir et là, je vis Peter habillé d'un tee-shirt bleu foncé ainsi que d'un short noir. Pendant deux secondes, je me sentis ébloui par sa beauté, et je pense qu'il dû le remarquer car, gêné, il baissa la tête puis la releva pour me regarder. Je lui dis enfin:
-Salut. Entre vas-y, je vais te présenter mon père.
Il entra, je refermai la porte et il me suivit jusque dans le salon où mon père était encore debout. Quand mon père vit Peter, il ne broncha pas, et son visage n'exprimait aucun sentiment. Je ne savais donc pas s'il était content de le rencontrer où s'il avait juste envie de le frapper, rien que de se mettre dans la tête l'idée qu'un garçon puisse s'intéresser à moi. Puis au bout d'une minute, qui me parut être une éternité, Peter s'avança, tendit la main à mon père et lui dit:
-Je suis enchanté de faire votre connaissance Mr Robinson. Je m'appelle Peter McMullen.
Mon père n'accepta pas sa poignée de main, ce qui déçu Peter qui l'a rabaissa le long de son flanc. D'un coup, mon père, d'un ton assez sec lui dit:
-Tu as intérêt à être gentil avec ma fille sinon au moindre égarement de ta part, je t'en colle une. Tu as compris ?
Je vis Peter faire un signe de tête en guise de compréhension. Et là, je sentis la colère me monter dans les narines comme si je venais de manger de la moutarde. Je m'écriai:
-Non mais tu as vu comment tu te comportes papa ? Comment oses-tu lui parler comme cela ? Il a été poli avec toi, et toi tu l'envoies sur les roses ! Non mais tu te prends pour qui ? Tu te comportes aussi mal qu'un gamin. Tu t'étonnes après que je n'arrive pas à me faire des amis, mais vu la manière dont tu te comportes, c'est normal que je sois seule. Tu sais quoi, tu me fais honte ! Tu m'entends ? Tu me fais honte ! Alors là, tu vois je vais aller au cinéma avec Peter et je vais m'amuser et profiter de ma soirée. Et surtout, ce n'est pas la peine de m'attendre manger car je rentrerais très tard. Alors maintenant, bonne soirée à toi.
Je pris Peter par le bras et je l'entraînai avec moi vers la sortie où je claquai la porte de la maison. Il me fit monter dans sa voiture et il démarra. Sa voiture était très confortable, c'était une BMW dont les sièges étaient en cuir. Il y avait même un GPS intégré au tableau de bord. Au bout d'une minute de route il me dit:
-C'était chaud avec ton père !
-En effet. Comme tu peux le constater, l'ambiance est quelque peu électrique entre nous.
-T'inquiète pas je connais ça aussi avec ma mère. Mais en générale, c'est légèrement moins violent. Bon, au fait, on va voir quoi comme film ? Je crois qu'il y a un film romantique en ce moment. Ça te dit ?
-Oh non pitié ! Pas un film romantique. Je préfère un film avec de l'action. Il y a Captain America : Civil War qui est sortie. Ça c'est mieux, lui dis-je d'un ton chantonnant.
-Ok d'accord, finit-il par me dire. Tu prendras du pop-corn ? Me demanda-t-il
-Non, je n'aime pas trop ça, je préfère les M&M's, lui décrétais-je.
Nous roulâmes pendant environ 10 minutes quand nous arrivâmes devant le cinéma. Peter gara la voiture et nous descendîmes. Une fois arrivé dans le cinéma, nous prîmes nos places et nos confiseries et nous allâmes enfin nous asseoir dans la salle correspondant à notre film. Nous allâmes nous asseoir sur les sièges du haut et nous nous installâmes. Nous regardâmes la publicité défilée sans se dire un mot. Nous étions assis là depuis désormais un quart d'heure quand la pub s'arrêta pour laisser place au film. Nous étions entrain de manger tranquillement tout en étant attentif au film lorsqu'une scène d'action assez violente me fit sursauter. J'eus un mouvement de recule vers la gauche, là où était assis Peter. Il tourna la tête pour me regarder, et c'est à ce moment que je remarquai que mon visage n'était désormais qu'à une dizaine de centimètres du sien et que je pouvais sentir son souffle chaud contre mes joues. D'un coup, je ressentis comme une attirance intense envers lui, une attirance que je n'avais jamais ressentis à ce point là. Peter profita de mon instant d'égarement pour déposer un baiser sur mes lèvres. N'étant pas sûr que j'eusse perçue ce qu'il s'était passé, il recommença mais avec plus d'insistance et de désir. Ce deuxième baiser me fit sortir de ma transe et me poussa à lui rendre son baiser qui était remplie d'une passion et d'une envie surprenante. Nos lèvres restèrent collées l'une à l'autre pendant une bonne dizaine de secondes quand il se recula pour me regarder. Il resta un moment comme ça, presque hypnotisé, quand il me chuchota à l'oreille :
-Tu es belle Rachel.
Je me mis à rougir et ne sachant pas quoi lui dire, je le regardai. Pour ne pas gêner les autres personnes qui se trouvaient dans le cinéma, nous décidâmes de sortir de la salle pour nous diriger vers les toilettes pour femmes. Je dis à Peter de m'attendre à l'entrée le temps de vérifier qu'il n'y avait personne puis je revins le chercher et je fermai la porte à clés. Peter m'attrapa par la taille et commença à m'embrasser tout le long du cou, sur ma joue et de temps à autres sur les lèvres. Il fit cet enchaînement au moins pendant cinq minutes. Mais ce peu de temps fut pour moi une éternité extraordinaire qui me procurait joie, envie et plaisir. Ses lèvres étaient douces et chaudes. Je ne voulais pour rien au monde me dégager de son étreinte, mais il fallait que j'aie des réponses à toutes mes questions. Je me reculai et le regardai fixement dans les yeux afin qu'il comprenne qu'on devait parler. Il finit par souffler et me dit :
-Pourquoi tu as tout gâché, on était bien !
-Je souhaiterais qu'on parle sérieusement.
-D'accord, vas-y je t'écoute. De quoi veux-tu qu'on parle ?
-Du rapprochement soudain qu'il y a eu entre toi et moi. Je trouve ça bizarre.
-Pourquoi ça ne te plaît pas qu'on devienne ami ?
-Si bien sur, mais je trouve que c 'est trop rapide. On s'est rencontré hier et maintenant on est en train de s'embrasser. Je ne connais rien sur toi. Je veux qu'on devienne d'abord des amis avant de passer à l'étape suivante, si on doit le faire.
Peter m'écoutait parler avec attention mais aussi avec une certaine admiration, il ne paraissait pas en colère, comme j'avais pu l'appréhender la nuit dernière. Il me semblait plutôt joyeux. Peter me coupa la parole et me dit :
-Oui j'avoue je me suis peut-être un peu emballé. Je regrette mais c'est bien de m'en avoir parlé. Je ne sais pas si tu t'en aies rendu compte mais je suis très attiré par toi. Tu me plais vraiment, tu es une fille super belle et...
Il allait continuer mais je le stoppai d'un geste de la main en lui expliquant :
-C'est ça le problème, tu n'en as que pour mon physique et moi je croyais que tu étais différent des autres gars. Je pensais que tu étais intéressé par mon intelligence, mais je me suis trompée. Je t'aie fais confiance trop vite et voilà le résultat. J'aurais dû me méfier de toi, c'était louche qu'un gars puisse s'intéresser à moi. Il faut que je rentre. Je ne veux plus te parler ni te voir. J'espère qu'on ne sera pas ensemble dans la même classe car je souhaite passer une bonne année sans problème.
-Non je t'en supplie, ne pars pas. On pourrait repartir de zéro, mais s'il te plaît laisse moi une chance de me rattraper, ne me tourne pas le dos.
-Je suis navrée. Au revoir Peter.
J'ouvris la porte des toilettes et y sortis aussi vite que possible. Étant donné que je venais de lâcher Peter dans les toilettes et que c'était lui qui m'avait amené, je fus obligé de prendre le bus pour rentrer chez moi. Une fois arrivée devant chez moi, je pris les clés qui se trouvaient dans mon sac ainsi que mon téléphone sur lequel s'affichait 21:50. Il n'était même pas 22 heures et j'avais dis à mon père que je rentrerais tard. Une fois que j'aurais franchis le seuil de cette porte, je serais bombarder de questions par mon père. Je pris une grande inspiration et tournai la clé dans la serrure. J'étais fatiguée, triste et en colère et je ne souhaitais pour rien au monde avoir affaire à un interrogatoire de police avec mon père. J'ouvris la porte et je l'entendis dire :
-Rachel c'est toi ? Pourquoi rentres-tu aussi tôt ?
-J'ai pas envie de parler avec toi, hurlais-je folle de rage.
Je montai dans ma chambre pour m'isoler et essayer de penser à autre chose qu'à la soirée épouvantable que je venais de passer. Je me jetai sur mon lit et d'un coup je me mis à pleurer toutes les larmes que je pouvais évacuer. Comment avais-je pu être aussi aveugle ? Comment avais-je pu me faire avoir de cette façon ? Comment avais-je pu tomber sous son charme ? Et lui, ce si beau garçon comment avait-il osé me faire souffrir de la sorte ? Peu à peu je commençais à me calmer, et je finis par me rendre compte que l'amour faisait plus de mal qu'un couteau. L'amour était un trompe-l'œil maléfique auquel il ne fallait pas s'accrocher. Je décidai donc à partir de cet instant de ne plus faire confiance aux garçons, qu'ils soient beau ou non. Je pris mon téléphone et me couchai dans mon lit. Sur mon smartphone était indiqué « 7 appels manqués de Peter ». J'effaçai les notifications et éteignit mon téléphone. J'appuyai sur l'interrupteur de ma lampe et m'endormis.
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