En quittant la salle du conseil du bourg avec sa mère, Emma se dirigea directement vers le comité d’attribution afin de commencer sa journée de travail et laissa Hannah rentrer chez elles.

Elle avait le coeur léger et sifflota du bout des lèvres, d’ici trois jours Ilhan et elle aurait la réponse et leur vie allait probablement basculer. Le vent faisait flotter ses cheveux blonds provoquant une agréable fraicheur, et son esprit lui sembla plus léger.

Ils avaient su trés tôt qu’il voulait ensemble créer un petit être et créer une relation unique.

À leurs 25 ans il ont aussitôt fait la demande et sont entrés dans le parcours de formation rapidement.

Créer une nouvelle personne n’est pas un acte anodin, et prenait une valeur toute particulière sur l’île de Klein. Ilhan était né d’un acte irréfléchi et il savait mieux que personne la souffrance que cela pouvait engendrer. Sa mère était une échappée. Elle était monté sur un bateau clandestinement, cap vers l’angleterre, et il était né dans ce pays qui n’aurait jamais dû être le sien et auquel il n’appartiendrait jamais. Ilhan est un citoyen de l’île de Klein. Sa force d’apparteannce au collectif montrait sa volonté de rétablir ce qui aurait dû toujours être.

Plus jeune il avait demandé à sa mère de lui expliquer pourquoi elle avait voulu quitter cette île où chacun et chacune était heureuse, ou la solidarité et l’équité régnaient. La seule explication qu’elle lui donna jamais, était qu’elle étouffait sous les règles et voulait être libre, libre des ses choix, libre de ses erreurs, libre de son malheur et plus encore de son bonheur. Ilhan ne croyait pas qu’une communauté d’être humains, quelle qu’elle soit, ne pu se passer de règles. La liberté était un sentiment et il avait le sentiment d’être libre; libre et heureux.

Elle sifflotait franchement maintenant, une ballade rythmé provenant de son enfance, cette enfance heureuse qu’elle avait eu, qui lui semblait être ce qui devait être, et qu’elle voulait permettre à son enfant de vivre, comme il se doit.

Elle aimait son île et particulèrement son comté de Kilssan. Elle avait été quelques fois dans le comté de Deklan, et lors d’un grand voyage avec le centre dans celui d‘Akilen. Ce n’était pas si différent, mise à part la végétation, le climat, et la forme des constructions, les premiers influants sur le troisième. Mais les organisations y étaient identiques. Peut-être avait elle comme souvenir que les personnes y étaient plus rudes, mais encore une fois le climat avait sûrement son rôle à jouer. Elle se souvenait, du vent, de la pluie, du froid pénétrant, et du bonheur de se réchauffer auprès d’un feu de cheminée. Des visage aux joues rougies qui souriaient à pleine dents, sous quelques accolades parfois un peu trop musclées. Elle gardaient rangé dans sa mémoire, ses instants comme une belle aventure, mais qui avait eut la bonne idée de prendre fin. Elle avait, à son retour, pu apprécier encore plus pleinement la douceur de son comté. Le climat, les habitants, le rythme, elle n’imaginait pas le quitter un jour.

Pendant ques son esprit vagabondait au rythme de sa ballade sifflotée, elle n’avait pas vu le chemin dérouler sous ses coups de pédales et elle faillit louper l’embrachement pour rejoindre le comité d’attribution. D’un vigoureux coup de guidon elle recifia sa trajectoire et entra à toute allure, dans l’allée, manquant de peu la responsable du secteur agricole. Emma la salua à main levée avec un sourire coupable, la moue surjouée de Madelen, la rassura sur son niveau de rancune.

Elle déposa le vélo, avec les autres, elle se demandait si elle repartirait avec le même, elle l’aimait bien il était fort confortable.

Le comité d’attribution était une bâtisse simple, regtangulaire au toit plat. Lorsque le soleil cognait fort il y faisait bon et la chaleur y était préservée lorsque l’hiver pointait son nez. Les bâtisseurs et les bâtisseuses qui lui avaient permis de sortir de terre, connaissaient bien leur métiers, et avaient construit un ensemble, simple, solide et fonctionnel.

Il n’y avait pas grand monde ce matin dans les locaux. Pourtant il était presque 10h00.

Les planning étaient trés variables, et tenaient compte d’un savant mélange entre la quantitié de travail à faire, du nombres de personnes qualifiées pour l‘exécuter, et de leurs disponiblités, mais l’équipe qui s’en occupait était compétentes et il y a avait rarement des loupés.

Emma s’installa à son espace de travail, et relevant sa chevelure en une queue de cheval serrée, elle pris le premier dossier qui s’offrait à elle.

Kaïtlyn Mills et Martin Sour, cherchaient une maison pour s’installer et si possible avant la naissance de leur premier enfant. En effet ils partageaient comme beaucoup la maison familiale, mais ils y étaient déjà à l’étroit depuis la naissance de la petite cousine de Kaïtlyn, alors avec leur bébé en plus il était temps qu’ils aient leur propre habitat.

Elle avait quatre possibilités à étudier. Aucune des maisons n’étaient libres, alors elle devaient bien comprendre toutes les configuations familiales et les implications avant de prendre des décisions. C’était la partie la plus difficle de son travail. Elles savaient que c’était parfois un déchirement pour certaines familles de changer de lieux, même si tout à chacun savaient que cela se produirait. Elle préférait quand elle avait eu le temps de construire les nouveaux projets de vie avec les résidants des lieux tranquillement, sans qu’il n’y ait la pression de la necessité de liberer les lieux. Mais ces derniers temps elle avait pris un peu de retard, ses diverses rendez-vous pour le parcours de formation parentale lui avaient en fait accumuler et le comité d’attribution attendait deux nouvelles affectations qui tardaient à arriver. Ces deux nouveaux collègues ne seraient pas du luxe, elle les accueilleraient avec plaisirs.

Elle ouvrit le premier dossier. C’était une maison située tout au sud du comté. Elle possédaient quatres chambres, un grand salon avec un espace cuisine, un grand garage et un jardin. C’était la configuration la plus courante des maisons familiales du comté. Son petit plus était une veranda ouverte sur le devant de la maison qui servait de salon d’été.

Elle était un peu loin du Centre, mais les transport collectifs prenaient bien le relais.

Elle était habitée par un couple de 60 ans environ dont les derniers enfants étaient partis il y a trois mois pour vivre à Akilen. Trois petits mois, c’était vraiment peu pour se faire à l’idée de quitter la maison de toute une vie.

Elle secoua la tête, sa pensée s’envola vers Hannah. Elle se dit que ce soir en rentrant elle la rassurerait. Ilhan et elle n’avait pas l’intention de partir du comté pour le moment, elle pouvait se tranquiliser. Elle savait que cette pensée devait lui traverser l’esprit. La règle collective était qu’on ne pouvait pas occuper une maison familiale à deux personnes. Si Ilhan et elle décidait de partir, sa mère et Sacha devrait changer de lieux de vie. Elle chassa cette pensée de sa tête et se remit au travail.

Le deuxième dossier s’ouvrit sur une maison un peu plus modeste, trois chambres une grande pièce de vie, avec son espace cuisine, et une remise. Le jardin était petit, et un potager n‘était pas vraiment envisageable. Elle était occupée par un jeune couple dont l’aïeule était décédé récemment. Il n’avaient pas encore fais le choix d’entamer une formation parentale, le parcours durait deux ans, mais il fallait compter deux ans et demi voire trois pour avoir la réponse. Ils ne pourraient donc pas rester dans cette habitation. Les maisons sans potager étaient rares, et elles étaient réservées plutôt aux personnes qui excerçaient des métiers pénibles, et n’avaient que peu d’énergie à consacrer aux maraîchage.

Kaïtlyn et Martin étaient respectivement mécanicienne et plombier, ils n’entraient pas dans cette catégorie.

Le 3 ième dossier était triste et la touchait directement. Il s’ouvrit sur le nom de son amie de toujours, Enora.

Enora vivait seule dans une grande maison de 4 chambres. Cela faisait aujourd’hui plus d’un an. Emma et la commission d’attribution avait fait une entorse à la règle. L’histoire d’Enora était terrible et suffisamment exceptionnelle dans l’île Klein, pour marquer tous les esprits. Son petit frère et ses parents n’étaient plus de ce monde suite à un tragique accident. Enora avait sombré dans une terrible torpeur et il avait alors semblé à tous à ce moment là que le délais maximum de 6 mois n’était pas applicable. Mais, les six mois étaient aujourd’hui largement dépassé…

Le quatrième dossier était un peu plus simple mais la maison était petite. Trois chambres simplement, dont une plutôt étroite, la cuisine etait peu fonctionnelle pour une famille car séparée de la pièce de vie, ce qui était assez rare. C’était plutôt une configuration de relogement, mais il y avait un grand garage et un potager. Elle était habitée par une femme assez agée qui n’avait plus de famille à Kilssan. Elle pourrait avoir une place dans le pavillon des vieilles personnes si elle le souhaitait. Emma lui avait déjà proposé de rejoindre sa fille à Deklan, mais elle ne souhaitait pas quitter le comté. Bien que l’accueil au centre n’ait pas encore été évoqué, elle ne pensait pas que cela soit une difficulté majeure. Les anciens et les anciennes du comté, bien que peux nombreuses y vivaient bien entourées, et y terminait paisiblement une vie souvent bien remplie.

Elle regarda sa montre. Il était 11h00 et Kaïtlyn et Martin n’allait pas tarder à arriver. Elle repassa les 4 dossiers dans sa tête. Elle savait qu’elle devait en écarter deux, car ils ne crorrespondaient à leurs besoins. Les deux plus grandes maisons étaient ce qu’il fallait et la décision était difficile à prendre. Le couple du premier dossier avait encore 3 mois de répit s‘ils le souhaitaient. Si elle suivait les règles, elle allait devoir dire à son amie qu’elle devait quitter sa maison. Elle décida de présenter les dossiers 1, 3 et 4 aux futurs parents pour reccueillir leur avis, bien que quoi qu’il en soit la décision finale de présenter le choix d’attribution à la commission lui appartiendrait.

Ils ne tardèrent pas à entrer. La jeune femme au ventre bien rond lui sourit à pleine dent. Elle était enceinte de 6 mois et son compagnon précautionneux l’aida à s’installer confortablement dans le fauteuil, puis il prit une des deux chaises libres et s’installa à côté de la future maman. Il formait un couple sympathique. Elle était un peu frêle mais semblait en parfaite santé. De petits yeux verts lui donnait un air malicieux et un peu enfantin. Son sourire franc invitait à la conversation amicale. Elle connaisait un peu Kaïtlyn, pour l’avoir croisée quelques fois au Centre. Elle était plus agée qu’Emma et n’avait donc que peu de moment en communn, mais elle avait le souvenir d’une jeune femme volontaire et énergique.

Celle-ci prit la main de Martin et ce fût le jeune homme vigoureux qui prit la parole en premier.

De sa belle voix grâve, il salua Emma. Martin venait du comté d’Akilen, et fidèle à la réputation de ses habitants, il alla droit au but: Alors vous nous avez trouvé quelque choses de correct ?

Emma hocha la tête en guide de réponse, et leur présenta les 3 fiches de présentation rédigée. Ils les étudièrent attentivement sans échanger de parole. Le temps semblait suspendu. Emma profita du silence pour donner quelques précisions, sur la suite de la procédure et la jeune femme qui ne semblait pas l‘écouter tendit la fiche du dossier numéro 3 à Emma, en disant de sa voix claire: Celle là serait parfaite! Son compagnon acquiésça en silence.

Emma reprit sans sciller: Ces trois maisons présentées sont attribuable, mais elles sont encore habitées. Votre avis compte bien entendu mais c’est la comission d’attribution qui prendra la décision finale, après que j’ai déposé mon rapport.

Martin ouvrit la bouche: la première est tun peu trop au sud, nous serions loin des parents de Kaïtlyn, et la 4ième est un peu petite, nous souhaiterions un deuxième enfant rapidement et ce serait dommage d’avoir à déménager dans une si courte perspective.

Il avait de bons arguments et Emma le savait.

Kaïtlyn, regarda Emma droit dans les yeux, et dit avec douceur: Je sais que c’est la maison où vit Enora, mais il temps que cette maison accueille à nouveau une famille tu ne crois pas ?

Emma prit une grande inspiration, elle souffla discrètement. Elle sourit avec emphatie et dit au couple: C’est effectivement trés juste. Je vais voir ce que je peux faire.