Chapitre 20
À bord du vaisseau le Décimeur, quelque part au dessus de la forêt neutre, 10 avril 1993, vers 20h15 environ
Arrivé à bord du croiseur Le Décimeur, Stone fut directement pris en charge par l'unité médicale pendant qu'Akeba Léonas, furieux, s'engagea dans une joute verbale avec l'agent Greave.
—Qu'est-ce que vous foutez Greave ?! vociféra-t-il. Je croyais que c'était MA mission... je croyais que le Front de Libération Pacifique avait été créé parce que vous ne vouliez pas intervenir directement ?!
—Calmez vous... fit Greave en incitant l'Elfe d'un geste des bras à modérer sa colère. L'agent Zavaleta est en communication directe avec l'Empereur Emilien. On en saura un peu plus dans quelques minutes.
—Parce que c'est votre empereur qui a ordonné ça ?! demanda l'Elfe étonné.
—Chef ! l'interpella Mallick Ramza en se précipitant vers lui.
Akeba se tourna vers la mercenaire pour écouter ce qu'elle avait à dire.
—Krait n'a pas repris contact. Il fait sans doute parti des pertes.
—Putain ! cria Léonas.
Au même moment, dans la salle de transmission du croiseur, l'agent Dante Zavaleta était en effet en pleine conversation avec l'empereur Emilien. Son visage projeté sur un grand écran donnait l'impression qu'il n'était pas satisfait de l'opération menée par les deux agents et le Front de Libération pacifique. Il était assis sur son trône, dans son palais à Chérron, la capitale efdéème. Derrière Zavaleta se dressait l'imposant Aramis Neg, flanqué de son uniforme rouge d'officier de l'armée efdéème.
—Majesté..., fit l'agent efdéèmois. Nous avons réussi à...
—Agent Zavaleta ! cria l'Empereur interrompant, l'agent secret efdéemois. Akeba Léonas a été trop loin et a outrepassé ses droits. Sa mission consistait à pénétrer dans la ville, détruire quelques bâtiments et semer la peur. Sa mission ne consistait pas à transformer Adrième en zone de guerre. L'affrontement avec les troupes nord-véerèmes ne devait pas avoir lieu. Et pourtant... Pourtant, ils se sont retrouvé non seulement face à l'armée locale... Mais aussi face à l'armée dalkienne et un détachement véerèmois. Sans compter la présence inattendue de ces foutus Commando MOCH et de cette... paranormale. Estimez vous heureux que l'Amiral Neg croisait dans le coin à ce moment-là. Sans quoi, il ne resterait plus grand chose de votre "Front de Libération pacifique".
—Mais alors... reprit Dante avant d'être une nouvelle fois interrompu par son dirigeant.
—Alors... votre mission à vous et au Front de Libération est... finie. L'armée Efdéème prend le relais.
—Ça veut dire que la guerre directe entre nous et le Véerème est... déclarée ?
—C'est exact agent Zavaleta. Vous et l'agent Greave pouvez renter chez vous. Vous recevrez très prochainement vos prochaines missions. A présent, rompez.
L'agent Zavaleta inclina légèrement la tête pour saluer l'empereur avant de se retourner vers Aramis Neg, fraîchement promu au rang d'Amiral. Il lui adressa un regard froid puis quitta la pièce. Après quoi, Neg se présenta à son tour face à l'écran.
—Amiral, commença l'empereur Emilien. A présent, le Efdéème devra se battre directement. Pour cela nous aurons besoin de toute la puissance de feu nécessaire. Et ça inclut notre puissance spatiale.
—Oui majesté. C'est certain.
—Où en est l'assemblement de nos nouveaux croiseurs.
—Le Noble 1 et 3 sont opérationnels majesté. Le Noble 2 quand à lui doit encore subir une batterie de test avant d'être opérationnel lui aussi. D'ici trois semaines, un mois tout au plus, nous devrions pouvoir compter sur ces trois vaisseaux.
—Bien... Nous en aurons grandement besoin. Le Véerème assemble lui aussi une nouvelle génération de vaisseaux. Il s'en est récemment félicité. Nous ne pouvons pas nous permettre de leur laisser l'avantage technologique et la supériorité spatiale. Est-ce bien clair ?
—Oui monsieur... Le Véerème ne doit jamais nous être militairement supérieur.
Emilien fit un signe de la tête montrant qu'il était parfaitement d'accord avec son officier.
—Rentrez au pays... Assurez vous que nos trois nouveaux croiseurs soient près le plus vite possible et attendez vos ordres.
—Oui majesté.
Sur ces paroles, l'empereur efdéèmois mit fin à la conversation. Une seconde plus tard, l'écran géant devint noir. Aramis Neg resta quelques secondes à le contempler, songeur. Le voilà de nouveau en guerre. Et il avait bien l'intention de faire payer le Véerème pour l'avoir humilié il y a de cela presque trois ans lors de la guerre de Dalkia.
Il comptait sur la présence dans la flotte de ces trois nouveaux vaisseaux. Il s'agissait de trois engins appartenant à une toute nouvelle génération de vaisseau de guerre. Ceux-ci dépassant en taille les plus longs vaisseaux actuels. Le Efdéème, tout comme le Véerème, s'apprêtaient à disposer de vaisseaux atteignant les six-cent mètres de long. Une prouesse technologique incroyable. Surtout pour l'amiral Neg qui était suffisamment âgé pour avoir connu les tous premiers vaisseaux de guerre capable d'aller dans l'espace. Ceux-ci ne mesuraient alors que quelques dizaines de mètres de long.
***
"Refuge", Adrième, Nord-Véerème, Utopia, 20h30
De retour au "refuge", Jack fut impressionné par le brouhaha permanent. Des personnes pleuraient leurs proches disparus, d'autres demandaient si les leurs n'avaient pas été aperçus quelque part, d'autres plus silencieux, attendaient soit qu'on leur donne des nouvelles de leurs proches dont l'état était critique, soit qu'on leur annonce qu'ils ont été retrouvés sains et sauf ou dans le pire des cas, qu'ils ont été retrouvés sans vie. Au bout de quelques instants, Jack tomba sur une vieille connaissance. Ou plutôt, c'était cette connaissance qui tomba sur lui.
—Jack ? Demanda une voix masculine venant de derrière. Une voix qui lui était familière.
—Dwayne ? s'étonna Jack après s'être retourné.
Dwayne était un ancien résistant dalkien. Il faisait partie de la petite équipe de résistants que Jack avait suivi à la fin de la guerre de Dalkia. Dwayne était de taille moyenne, les yeux bleus, les cheveux blonds, décoiffés. En trois ans, il n'avait pas changé. Mis à part sa tenue de combattant. Il avait laissé de côté son plastron de soldat de la Force Ecarlate efdéème volée et repeinte aux couleurs de Dalkia, pour la panoplie standard de la nouvelle armée dalkienne : un treillis militaire vert kaki surmonté d'un gilet pare-balle noir, des bottes militaires noires et un casque de la même couleurs que l'uniforme. Le fusil réglementaire de l'armée dalkienne restait inchangé. Il s'agissait du même fusil que l'ancienne armée dalkienne avait avant et pendant la guerre : le fusil d'assaut LN-40. Jack connaissait bien ce fusil, pour l'avoir vu entre les mains de nombreux résistants pendant la guerre.
—Qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demanda Jack.
—Je suis dans l'armée dalkienne. Et après l'attaque, le président Moriano a décidé d'envoyer de l'aide aux victimes. Je me suis porté volontaire.
—Attends ? Moriano est président ?
—Ouais... Tu ne savais pas ?
—Non... Non j'ai... Pendant presque trois ans, je suis resté coupé du monde, se justifia Jack en dirigeant son regard vers le sol.
—Et bah, Moriano a été président par intérim après la guerre... Quelque temps après, il y a eu les premières élections. Il s'est présenté et le peuple a voté pour lui. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Le jeune paranormal ne savait pas trop quoi répondre à cette question.
—Les MOCH ont envoyé une équipe et je suis venu avec eux.
—Quoi ? Mais depuis quand tu fais parti des commandos MOCH ? Demanda l'ex résistant surpris par la réponse.
—Non, le corrigea Jack. Je n'en fais pas parti. Mais disons que je suis ami avec une amie de Kodyn. Il lui a demandé qu'on vienne ici, porter secours aux victimes... comme toi en fait.
—Ouais... enfin au départ on devait être envoyés juste à titre humanitaire. Au final, on s'est battus, compléta Dwayne avant de changer de sujet.
—Au fait... elle est comment cette « amie » ? demanda-t-il sur un ton moqueur.
—Quoi ? demanda Jack destabilisé par la question et surtout le ton qu'avait pris son ami. Mais non... Si tu sous entend qu'il puisse se passer quelque chose entre elle et moi...
—C'est toi qui l'a dit...
—Mais... Elle n'est même pas humaine. C'est une elfe.
Dwayne ravala son sourire moqueur pour un air très sérieux... Ce qui était d'ailleurs rare avec lui.
—Attends... Une elfe ? Tu parles de celle qui nous a sauvé mon équipe et moi en arrêtant les balles ennemies ?
—Bah euh... Je pense qu'on parle de la même oui.
—Celle qui ressemble à une fleur ?
—Euh... Oui c'est ça.
—Eh bah... toi tu sais choisir tes amis... fit Dwayne en reprenant un air décontracté.
Jack esquissa un sourire.
—Sans doute. Elle est incroyable.
—Assez incroyable pour t'avoir empêché de revenir à Dalkia, c'est ça ?
Jack eut un choc. Il ne s'attendait pas à ce genre de remarque. Mais Dwayne avait raison. Ça faisait trois ans qu'il n'avait pas mis les pieds dans son pays d'adoption.
—Non... C'est pas pour ça que je ne suis pas revenu. C'est... C'est plus compliqué que ça...
—Ouais, peut-être, l'interrompit Dwayne. En tout cas, tu lui manque tu sais ?
Le militaire dalkien n'eut même pas besoin de préciser de qui il parlait. Jack voyait très bien de qui il s'agissait. Olympe.
—Ça fait trois ans, insista Dwayne. Trois ans.
—Je sais, répondit Jack en s'asseyant sur une caisse entreposée derrière lui et dont il ne savait strictement rien du contenu. Écoutes... je... lorsque j'en aurais fini ici, je te promet que j'irai la voir.
—Ne le fais pas pour moi... Fais le pour elle.
Un groupe de trois militaires dalkiens arriva vers eux pour inviter Dwayne à les rejoindre. Ce dernier salua son vieil ami avant de les rejoindre, laissant Jack seul dans ses pensées. Trois années s'étaient écoulées depuis la fin de la guerre dalkienne et depuis son départ pour le Pays des Rêves. Trois ans qu'il avait fait cette promesse à Olympe. Celle disant qu'il allait revenir.
Les secondes passèrent puis il se décida à aller voir Naturia. Il se releva donc et commença à la chercher. En chemin il tomba sur Kodyn. Ce dernier était, comme lui quelques minutes plus tôt, assis sur une caisse. Une caisse contenant des bouteilles d'eau.
—Je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce soit le Efdéème qui soi derrière ce soit-disant "Front de libération Pacifique".
—Ouais... On a de la chance qu'ils aient décidé de partir sans bombarder la ville. En tout cas maintenant, il faudra s'attendre à une guerre directe entre eux et le Véerème. D'ailleurs, les troupes envoyées par le Véerème viennent d'arriver. Ils sont en train d'assister les rescapés et les sinistrés.
Bien que le MOCH portait un casque, masquant son visage, Jack pouvait deviner qu'il n'allait pas bien. Depuis le début de la conversation, son regard était plongé dans quelque chose, un petit morceau de papier qu'il tenait dans la main. Le paranormal vit qu'il s'agissait d'une photo. Celle-ci montrait un homme et une femme. Ils se trouvaient dans une chambre et la femme tenait dans ses bras un petit garçon de quelques semaines tout au plus. Jack reconnut l'homme de la photo. C'était Grant Kodyn lui-même.
—C'est... votre fils c'est ça ? demanda Jack.
—Oui... Jordan, répondit Grant en tendant la photo à Jack qui la saisit.
—Je... je ne savais pas que vous aviez un fils...
—Même Naturia le sait pas... Il n'a que quelques semaines. Aujourd'hui j'ai affronté un Léonéen. Alors que je croyais l'avoir tué, il s'est relevé. Si Bénédicte n'avait pas été là... il aurait pu me tuer. Et Jordan aurait été orphelin de son père.
C'était la première fois que Jack entendait parler d'enfants de MOCH. Ainsi ils avaient donc une vie privée. Une vie en dehors du "Mouvement Chevaleresque".
—Je sais que ça ne me regarde peut-être pas... Mais sa mère... C'est une MOCH elle aussi ?
—Oui. Elle n'est pas dans mon escouade personnelle, mais c'est une MOCH elle aussi. C'est ce qui me fait encore plus peur. On risque nos vies à chaque fois que l'on part en mission. Jordan pourrait très bien se retrouver sans ses parents.
—Je comprends, répondit Jack en rendant la photo.
—Je sais que mon père a réussi à gérer ça. Son père avant lui, et cela depuis plusieurs générations. Mon père est mort en mission il y a quelques années. Il a eu le temps de faire de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Il a eu le temps de me former pour être à mon tour le chef des Commandos MOCH. J'ai toujours voulu avoir un fils pour faire la même chose que lui. La même chose que mes ancêtres. Et ainsi perpétuer la tradition de ma famille. Mais depuis la naissance de Jordan, j'ai toujours une appréhension lorsque moi ou ma femme partons en mission. Toujours peur qu'il ne grandisse sans son père ou sa mère.
—Il n'y a aucun risque... Vous êtes le meilleur guerrier que j'ai jamais rencontré. Personne ne souhaiterait vous avoir comme ennemi, lança Jack pour tenter de remonter le moral de son ami. Ce n'est pas pour rien que tous le monde dit qu'à dix vous pouvez changer le cours d'une bataille et...
—Et à cent celui d'une guerre, compléta Kodyn. Ouais je sais... Tu recherches Naturia je suppose ?
—Oui.
—Mes hommes ont installé une tente à côté de notre navette. Elle doit sûrement y être.
Jack remercia le Commando MOCH avant de se diriger vers la tente en question. Il fut interrompu par une autre personne.
—Eh... Jack Lorage, c'est ça ?
—Monsieur Wilson...
—Encore merci de m'avoir sorti des décombres tout à l'heure.
—De rien... Et votre blessure ?
—Ça va, ce n'est rien. Il faut juste que je maintienne ma cheville et que j'évite de trop m'appuyer dessus. Je n'ai pas à me plaindre... Je suis toujours vivant. Et contrairement à d'autres qui sont grièvement blessé...
—Ouais... C'est sûr que vous vous en tirez bien. Qu'est-ce que faisiez ici à Adrième ? Vous êtes d'ici ?
—Non... je suis mextrien. Je suis le directeur des industries technobots. En somme... je fabrique des robots et des prothèses bioniques. Je venais ici pour faire affaire.
—J'ai une amie dalkienne qui est ingénieure en robotique. Robotique militaire.
—Dans ce cas, elle n'a vraiment pas de chance. Je sais que Dalkia rejette constamment les projets et les offres de développement d'unités militaires automatisées et autonomes.
—Ouais... C'est ce qu'elle m'a dit, répondit Jack avant de se souvenir de la façon dont Wilson avait regardé les deux MOCH qui l'escortaient lui et Naturia quelques dizaines de minutes plus tôt. Dites moi... Vous les connaissez les MOCH.
—Qu'est ce qui vous fait croire ça ?
—La façon dont vous les avez regardés tout à l'heure. Vous n'avez pas l'air de les aimer, je me trompe ?
Wilson regarda rapidement autour de lui, pour s'assurer qu'aucun MOCH n'était en mesure d'entendre ce qu'il allait dire.
—Effectivement... je ne les porte pas dans mon cœur.
—Pourtant ils sauvent des vies et ont déjà participé à plusieurs reprises à la chute de régimes totalitaires. ils ont participé à la Révolution Impériale et ont contribué à la chute de "l'ancien empire". Aujourd'hui, il parait que les Impériaux sont heureux.
—Oui... Enfin, le nouveau régime dans l'Empire, ça se discute... Certes ça n'est plus une dictature mais on pourrait lui reprocher des tas de choses... Bref, je ne suis pas contre ce que font les MOCH. Mais contre la façon dont ils s'y prennent. Ils se permettent d'agir n'importe où, n'importe quand, juste quand ils le veulent... Ils ne sont soumis à aucune autorité. Vous trouvez ça normal vous ?
—Bah, je ne me suis jamais posé la question. Mais le principal c'est qu'ils agissent pour le bien.
—Oui... voilà. C'est ça. Mais imaginez qu'un jour, ils changent leur philosophie. Imaginez qu'ils en venaient à se retourner contre nous ? Imaginez qu'ils se mettent à la solde d'un pays en particulier...
—Je connais leur chef...Grant Kodyn n'est pas comme ça.
—Mais il ne sera pas toujours le leader des MOCH...
Jack repensa au petit Jordan. Un jour il sera peut-être chef du Mouvement Chevaleresque lui-aussi.
—Peut-être... Mais je suis sûr que les MOCH sauraient dire "non" et renverser leur leader s'il se montrait hostile et contraire à leur code.
—Espérons-le, conclut Desmond Wilson. Vous avez l'air de les connaître mieux que moi... Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Vous avez sans doute mieux à faire... je vous souhaite bonne chance et bonne continuation dans vos projets... quels qu'ils soient.
—Merci. Vous de-même.
Jack regarda un instant Wilson s'éloigner avant de se retourner vers l'entrée de la tente où il espérait retrouver Naturia. "Bizarre ce type" pensa t-il à propos de Wilson.
Une fois entré dans la tente, Jack vit Naturia. Elle était bien là. Elle était en train de faire un peu de rangement dans la tente. Les MOCH avaient visiblement l'intention de rester encore un moment à Adrième. lorsqu'elle vit Jack entrer, elle se releva, heureuse de le voir.
—Naturia, je peux te parler ?
—Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ?
Jack ne savait pas comment commencer. Mais il se lança.
—Je... Tu sais, tu m'a beaucoup aidé. Et tu continues de le faire mais... il faut que je retournes quelques jours à Dalkia. Je voudrais revoir quelqu'un.
—Olympe ?
Jack écarquilla les yeux.
—Oui... Mais... Comment tu...
—Je comprend Jack. Je ne te retiens pas. Tu dois faire ce qui te sembles être juste. Je serais toujours là pour toi si jamais tu as besoin d'aide ou de quoi que ce soit. Vas voir Grant... Demande lui de te ramener à Dalkia. Il le fera.
—Merci Naturia. Merci pour tout. Je te promet de revenir au Pays des Rêves... Tu m'as aidé à donner un sens à ma vie. Une utilité à mes dons. Je ne te remercierai jamais assez.
—Il n'y pas de quoi... Toi aussi tu m'as beaucoup aidé. Je n'avais jamais eu d'ami comme toi.
Jack tourna le dos à l'elfe pour s'en aller. Il fit quelques pas avant de s'arrêter. Il repensa à cette sorcière dont elle lui avait parlé. Celle qui selon elle, aurait connu ses parents. Il se tourna à nouveau vers la gardienne du pays des rêves.
—Après être passé voir Olympe, j'irai voir cette sorcière dont tu m'as parlé. Celle qui connaissait mon père.
Naturia posa ce qu'elle portait sur une table avant de se tourner vers son ami.
—Sois prudent avec elle. Elle est très puissante.
—Je serais prudent, ne t'en fais pas.
Jack vit que son amie semblait très inquiètes à l'idée qu'il aille voir cette sorcière seul. Elle s'en voulait de ne pas pouvoir l'accompagner.
—Tu as dit qu'elle appréciait mon père... Elle ne me fera aucun mal. Je dois connaître la vérité Naturia. Et puis, maintenant que je sais bien me débrouiller avec mes pouvoirs. Je pense que je serais capable de me défendre si jamais elle se montrait hostile envers moi.
—Jack, tu es sûrement plus puissant qu'elle, c'est vrai... Mais n'oublies pas qu'elle a plus d'expérience que toi. Moi non plus je ne crois pas qu'elle irait jusqu'à te menacer... Mais sois prudent. Je n'avais jamais eu d'ami comme toi... Et je tiens à te garder.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Jack. Il comprenait qu'elle puisse autant s'inquiéter pour lui. Et il tenait à la rassurer.
—Je reviendrai sain et sauf au Pays des Rêves. Je te le promet.
Sur ces paroles, Jack s'éclipsa. Naturia le regarda s'éloigner. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'impression que c'était la dernière fois qu'elle le voyait. Elle chassa très vite cette idée de son esprit. Même si la sorcière la détestait elle, il n'y avait aucune raison pour qu'elle en veuille à Jack.
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