Je cherche ton visage dans les centaines qui composent la foule. Je t'attends et je sais que tu vas arriver d'une minute à l'autre.

C'est un moment important pour moi, pour nous. Nous allons nous rencontrer. Enfin, je vais découvrir ton visage. Celui que j'imagine depuis des semaines dans les moindres de mes pensées.

Je me persuade que je suis encore capable de respirer normalement. Mes mains sont moites. Mon coeur bat fort, trop fort. La science affirme que le coeur n'est qu'un organe mécanique, et que les sentiments n'y sont pas liés. Pourtant, comment se fait-il que lorsque je pense à ta voix ou à ton prénom il réagisse ainsi ?

Tu es sur le point d'arriver maintenant, et je me sens ridicule, vulnérable. Je ne me sens pas présentable. J'ai peur de te décevoir en réalité. À l'époque déjà je t'idéalisais. Je te plaçais dans la lumière. Cette lumière qui me fera tant d'ombre lorsque j'y repenserai.

Je n'eu pas le temps de réfléchir plus. Tu étais là. Je te reconnus à la chemise que tu m'avais envoyée en photo quelques heures avant. Je souris, et toi aussi.

Je te pris dans mes bras, enfin. Après tout ce temps d'attente. Enfin. Ton corps contre le mien. Ton étreinte, ton odeur. Tu es là. Je te sens. Je te vois. Je te touche. Ne me lâche pas. Reste. Reste comme ça. Oui. Juste encore quelques secondes. Laisse-moi réaliser, laisse-moi profiter, laisse-moi t'aimer.

Je t'aime.

Tu es exactement comme je t'avais imaginé. Mais je découvre aussi cette soif de découverte, cette curiosité qui t'anime dans les moindres de tes paroles.

Je suis là, et je te regarde. Le reflet des rayons de soleil sur l'eau danse sur la peau de ton visage. Tes cheveux flottent au rythme du vent.

Je saisis mon appareil photo. Je t'observe dans le viseur, et j'attends que tu tournes ton visage vers le mien en riant.

CLAP.

Je capture ce souvenir. Je le garde près de moi. Je pourrais le retrouver des mois ou des années après. Et je saurais que tu étais venu.