Le départ

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Cela faisait déjà trois jours qu’Elyne avait vu sa grand-mère pour la dernière fois. Qu'elle avait pu lui dire un dernier au-revoir avant qu'on ne la laisse, seule, sous terre. La jeune fille portait de vieux vêtements beaucoup trop larges pour elle et n'avait même pas pris la peine de se coiffer. Dans le petit appartement familial, tout était à présent calme. Un petit tintement sortie Elyne de ses pensées. Quelqu'un venait de faire retentir la sonnette. Elle n'attendait personne.

–C'est peut-être la concierge. Soupira-t-elle.

Elle entrouvrit la porte prenant garde à laisser la chaine de sécurité. Elle laissa s'échapper un petit bruit de mécontentement et manqua de laisser tomber la tasse qu'elle tenait dans sa main.

–Bonjour Elyne! Dit une voix masculine.

La jeune fille se contentait de rester derrière la porte, de regarder l'homme sans lui dire un mot.

–Tu as l'intention de me laisser dans le couloir ou tu me laisses entrer?

Elle haussa les épaules et retira la sécurité. Puis partit poser sa tasse dans la cuisine. L'homme entra et suivit la jeune fille, en inspectant l’environnement dans lequel ils se trouvaient.

–Je suis vraiment désolé pour ta grand-mère...

–Non tu l'es pas... Murmura-t-elle

–Elyne! Je ne sais pas ce qu'on t'a raconté mais je t'assure que jamais ne n'aurais souhaité la mort de quiconque!

Elle leva les yeux au ciel avant de faire face à son interlocuteur.

–Bon, qu'est-ce que tu fais là? Grogna-t-elle

–Tu dois t'en douter non …

–Tu veux m'emmener avec toi, c'est ça ?

–Tu ne peux pas rester seule ici, je suis ton tuteur maintenant ma chérie.

–Ne m'appelle pas comme ça, tu n'as rien fait pour le mériter.

–Hum...oui pardon.

Il passa sa main sur un petit meuble couvert de poussière puis pris une petite statuette qu'il regarda vaguement.

– Je ne vais pas abusé de ton hospitalité. J'irai à l'hôtel et je passerai te prendre demain soir.

Ils n'échangèrent pas un mot, pas un regard et se quittèrent sur cette note amère. A peine eut elle refermé la porte qu'elle se laissa glisser contre celle-ci et se mit à sangloter. Elle sortit un petit médaillon de sa poche et l'ouvrit. Il y avait une photo de sa mère à droite et sur celle de gauche, elle et sa grand-mère. La photo avait été prise l'année dernière lorsque la jeune fille venait d'avoir 14 ans.

–Pourquoi es-tu partie... Pourquoi tout le monde m'abandonne… Je ne veux pas vivre avec lui, il n'est pas mon père. Il ne le sera jamais!

Elle continuait à pleurer quand une bourrasque de vent fit s'ouvrir violemment la fenêtre faisant s'envoler les papiers sur la table. Elyne se leva d'un bond et courut refermer la fenêtre avant de ramasser les papiers. Tandis qu'elle rassemblait ceux-ci, elle vit un petit prospectus annonçant des réductions sur différents voyages. Elle regarda toutes les offres, pensant pendant quelques secondes à s'enfuir, puis reposa le papier sur la table en haussant les épaules. L'horloge affichait midi depuis déjà quelques minutes. Bien qu'ayant peu d'appétit, Elyne décida de se réchauffer quelque chose. Une boîte de conserve qui trainait par là où bien une barquette attendant son heure au fond du frigo. Finalement c'est une boîte de ravioli qui finit dans son estomac et encore, elle n'en mangea que la moitié. Elle rangea l'appartement pendant toute l'après-midi et, quand elle décida que tout était enfin à sa place, elle s'allongea sur le sofa. Son répit ne fut que de très courte durée car la sonnette retentit.

–J'espère que ce n’est pas encore lui... Pensa-t-elle. Pas question de manger ou de faire quoi que ce soit d'autre avec ce type...

Elle traina des pieds jusqu'à la porte d'entrée et fut soulagée en ouvrant celle-ci.

–Nous sommes bien au domicile de madame Anya Garsof ?

Heu oui mais...

Nous sommes là afin de faire l'inventaire des biens possédés par madame, afin de régler au plus vite les affaires d'héritage. Vous devez être sa petite fille, non?

–Heu...oui c'est exact.

Elyne ne savait pas si ce genre de chose se faisait généralement alors elle ne se posa pas de questions et leur ouvrit. Après tout, elle n'avait rien de très précieux pouvant intéresser des voleurs.

–Peut-être devrions-nous prévenir votre tuteur?

–Non surtout pas. Cria-t-elle. Enfin il est très occupé par son travail, ne le dérangez pas pour si peu.

L'homme qui avait entamé la conversation lui fit un petit signe de tête. Il était assez grand contrairement à son collège mesurant à peine la taille de l'adolescente. Ils commencèrent donc à inspecter les pièces, notant au passage ce qu'ils y trouvaient. Ils passèrent beaucoup de temps dans la chambre de la grand-mère d'Elyne ce qui ne lui plût pas trop.

–Vous en avez pour longtemps? Demanda-t-elle assez sèchement.

–Non, nous avons presque finis.

Au bout de quelques minutes ils se retrouvèrent tous à quelques pas de la porte d'entrée.

–Encore une petite signature mademoiselle et ce sera tout.

Elle fit ce qu'on lui avait demandé et ouvrit la porte invitant les deux hommes à partir.

–Une dernière chose mademoiselle. Votre grand-mère n'a avait pas d'objet de valeur.

–Je ne sais pas...

–Ca peut être n'importe quoi, une boite à bijoux par exemple.

–Je vous ai dit que je ne savais pas... Pourquoi toutes ces questions ?

–Excusez mon indiscrétion mais il est plutôt rare de trouver une femme sans boite à bijoux alors qu'elle avait tout l'air d'apprécier ceux-ci. Nous voulons juste être sûrs que rien n'a été dissimulé.

–Oui, je comprends. Mais je vous assure que je ne sais vraiment pas. La chambre de ma grand-mère était un lieu assez secret et je ne me suis jamais permis de la fouiller.

–Bien. Alors nous aurons peut-être l'occasion de nous revoir dans les bureaux du notaire. En attendant je vous souhaite une excellente journée.

–Egalement.

Elyne referma rapidement la porte. Elle n'aimait pas les gens trop curieux affichant un faux sourire afin d'obtenir plus de réponse. Décidément, la jeune fille se sentait entourée par des hypocrites. Alors qu'elle se dirigeait vers la chambre de la défunte afin de refermer la porte, son regard se posa sur le tas de papiers qui s'étaient envolés plus tôt dans la journée. La brochure était toujours là, en haut de la pile. Elle posa sa main sur le morceau de papier et le regarda pendant un bon moment avant de le saisir et d'y prêter plus d’attention. Milles questions se mirent à se bousculer dans sa tête. Devait-elle partir? Que ferait-elle une fois loin d'ici? Ou irait-elle? Bien qu'elle ne put trouver aucune réponse précise, elle était sur d'une chose : elle ne voulait pas partir avec son père.

–Je prendrai un de ces cars et on verra bien jusqu'où cela m'emmènera. Pensa-t-elle en reposant la brochure sur la table.

Elle attrapa un sac de sport et y mit des vêtements, ses préférés et les plus utiles. Elle trouva aussi assez de place pour mettre quelques paquets de biscuits, une bouteille d'eau et deux sandwichs au jambon au cas où. Une fois son sac bouclé, elle mit sa clé sur la porte et sortit par la fenêtre. Elle descendit les escaliers métalliques rendus glissant par la pluie. Heureusement, le ciel était à présent dégagé et elle put partir sans craindre d'avoir ses affaires complètement trempées.

*

Une fois arrivée au centre d’information des voyages Marceleau, elle se rendit à un guichet encore ouvert malgré l’heure tardive.

–Bonjour, est-t-il encore possible de prendre une place ?

–Oui mademoiselle. Quelle destination ?

Elle n’y avait pas encore trop réfléchit et jeta un coup d’œil rapide vers les horaires affichés. L’un des cars partait bientôt en direction de la capitale. N’ayant pas de temps à perdre, elle prit une place vers cette destination qui lui était complètement étrangère et alla attendre dehors.

Au bout de vingt minutes, un car gris s’arrêta devant la jeune fille. Elle laissa passer quelques personnes, montra son ticket puis s’installa près d’une fenêtre. Beaucoup de gens montèrent, la jeune fille ne s’attendait pas à voir le véhicule aussi remplit.

–Excusez-moi jeune fille, cette place est-elle libre ?

–Heu, oui.

Elle mit son sac à dos à ses pieds, laissant le vieil homme s’asseoir à côté d’elle. Le car, presque plein, démarra au bout de quelques minutes. L’heure c’est l’heure, tant pis pour les retardataires. Elyne regardait par la fenêtre, bien que dans l’obscurité elle ne vit pas grand-chose.

–Vous avez déjà visité la capitale ?

Surprise elle tourna la tête vers son voisin et constata que c’est bien à elle qu’il parlait.

–Non jamais. D’ailleurs je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup voyager.

–Je n’y suis jamais allez non plus. Mais on dit que c’est une belle ville.

Il marqua une courte pause avant de continuer.

–C’est l’endroit parfait pour recommencer sa vie ou fuir certaines personnes, n’est-ce pas ?

–Que… Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

Elle avait peur que quelqu’un prévienne la police. Pas question de retourner à la case départ.

–Je me disais juste qu’une jeune fille comme vous, voyageant seule, devait avoir de bonnes raisons de partir.

–Peut-être…

Elle haussa les épaules et tourna de nouveau la tête vers la fenêtre.

–La majorité des gens qui se trouvent dans ce car sont comme vous. Comme moi… Ils cherchent juste un meilleur endroit pour vivre, pour oublier. Une si grande ville est l’endroit parfait pour tout recommencer.

–Vous aussi, voyagez pour une de ces raisons ?

L’homme avait éveillé sa curiosité. Et puis quitte à être assis à côté de quelqu’un autant en profiter pour discuter.

–En effet. Mon histoire serait vraiment longue à raconter…Disons que je voyage principalement pour oublier. Oublier ce que certaines personnes ont fait ou ce que moi je n’ai pas pu faire.

Le regard de l’homme devint nostalgique. Gênée d’avoir fait remonter des souvenirs semblant assez douloureux, Elyne ouvrit son sac et en sortit un sandwich.

–Vous avez faim ? On partage ?

–Oh ! Eh bien, pourquoi pas. Merci …

Visiblement il attendait qu’elle lui dise son prénom.

–Elyne. Répondit-elle en souriant.

–Moi, c’est Achille.

Finalement, elle apprécia la compagnie du vieillard. Le temps passa même beaucoup plus vite. Au bout de deux longues heures de route, les discussions se firent de plus ne plus rare dans le car. La plupart des passagers dormaient à poings fermés et Elyne luttait pour ne pas fermer les yeux.

–Si tu veux te reposer un peu, vas-y. Je surveillerai tes affaires et te préviendrai quand nous serons arrivés.

Elle afficha un petit sourire, sa façon à elle de le remercier, puis roula son manteau en boule pour en faire un coussin. Bercée par les mouvements du car, elle s’endormit en quelques secondes.

*

Quand elle se réveilla, le véhicule était à l’arrêt. Elle regarda par la fenêtre, ils se trouvaient près d’une petite aire de repos. Curieuse de savoir depuis quand ils étaient à l’arrêt elle se tourna vers son voisin mais Achille avait disparu et, visiblement il avait pris toutes les affaires. D’un bond elle courut à l’avant du car.

–On repart dans 10 minutes mademoiselle, alors ne trainez pas parce que …

–L’heure c’est l’heure. Pensa-t-elle

–L’heure c’est l’heure et on n’attendra personne !

Elle laissa le chauffeur manger tranquillement ses beignets dégoulinants de crème et sortie. Elle rentra dans le magasin et ne put s’empêcher d’aller voir d’où venait cette douce odeur de croissant chaud. Si elle n’avait pas été bien élevée, elle se serait mise à baver devant cet étalage de bonne chose. Mais de toute façon, elle n’avait même plus d’argent. Cette pensée lui rappela son objectif premier, retrouver le voleur !

Visiblement il ne se trouvait pas dans le magasin. Peut-être était-il dans les toilettes, mais elle n’allait pas aller vérifier. Tant pis… il valait pour elle de mieux retourner jusqu’au car avant qu’il ne s’en aille, la laissant perdue au milieu de nulle part. Alors qu’elle trainait des pieds et shootait dans des graviers, elle aperçut le vieil homme non loin du véhicule.

–Achille ! Cri-t-elle tout en courant vers lui persuadée qu’il allait s’enfuir.

–Ah, tu es sortie prendre un peu l’air ?

–C’est toi qui as pris mes affaires ?! Dit-elle d’un ton irrité.

–Oh, désolé tu as du penser qu’on te les avait prise. Mais je me disais que comme tu dormais il valait mieux que je les prenne avec moi.

Penaude, elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle attrapa le sac qu’il lui tendit.

–Hum, merci.

–Hé, vous deux ? Vous comptez rester ici ou vous embarquez… Parce que l’heure c’est l’heure !

Ils se regardèrent en souriant avant de retourner s’asseoir. L’odeur de croissants chauds flottait dans le bus, ce qui donna encore plus faim à Elyne. Elle se pencha pour prendre quelques biscuits dans son sac quand Achille lui tendit un sachet.

–Tiens, je me suis dit que tu devrais avoir faim à ton réveil.

Elle regarda à l’intérieur et ne put s’empêcher d’afficher un grand sourire. Deux petits croissants bien dorés qui n’attendaient qu’à être mangé. Elle oublia toutes ses bonnes manières et les dévora.

–Merchi. Dit-elle la bouche pleine.

Achille rigola et pris lui aussi son petit déjeuner.

*

10h30, c’est l’heure à laquelle le car s’arrêta enfin dans la capitale. Une voix résonna à travers les petits haut-parleurs.

–Mesdames et messieurs, nous avons atteint notre destination. Merci d’avoir choisis les voyages Marceleau et nous vous souhaitons un agréable séjour.

Achille et Elyne sortirent en dernier, en prenant bien leur temps ce qui énerva un peu le chauffeur.

–Excusez-moi, ça vous dérangerait de vous dépêcher parce que j’ai d’autres voyageurs à prendre moi. Et l’heure …

–C’est l’heure ! Lui crièrent-ils en rigolant.

Il les regarda sortir et se dit, qu’il n’aurait lui-même pas dit mieux. Il ferma les portes, vérifia qu’il n’y avait pas de passagers clandestins, prit un bonbon à la menthe et se remit en route.

–Eh bien, nous voilà enfin arriver.

Elyne ne l’écoutait que d’une oreille, bien trop fascinée par ces énormes bâtiments tout autour d’elle.

–Tu sais ce que tu vas faire maintenant ?

–Hein ? Euh…non pas vraiment… Mais je trouverai bien !

Elle avait foncée tête baissée mais ne pensait pas atterrir dans un endroit aussi grand que celui où elle se trouvait à présent.

–J’ai loué un petit appartement et je me disais que…

–Non je me débrouillerai, ça va !

Elle ne voulait pas qu’on lui fasse la charité. Elle lui avait donné son sandwich, il lui avait offert des croissants. Il ne lui devait absolument rien.

–Je me fais vieux et j’aurais bien besoin de quelqu’un pour faire les courses et le ménage, toutes ces petites choses tu vois.

Tournée de cette façon, Elyne ne pouvait pas vraiment refuser. C’était surement la meilleure chose à faire pour commencer.

–Marché conclu ?

Achille tendit sa grosse main vers l’adolescente.

–Marché conclu !

Elle lui attrapa la main et il la secoua doucement.

–Ce n’est pas très loin d’ici, suis moi.

Tout semblait s’arranger pour la jeune fille. Elle avait un endroit où dormir, de quoi manger et surtout, elle n’était pas toute seule.

–Nous y voilà.

Il tourna la clé dans la serrure et donna quelques coups contre la porte pour qu’elle décide de s’ouvrir.

–Satanée porte, toujours à faire des siennes. Bon il faut dire que ça fait plusieurs mois qu’elle n’a pas été ouverte…Pensa le vieil homme

La porte finie par s’ouvrir en grinçant.

–Bon ce n’est pas un hôtel cinq étoiles mais je me plais plutôt bien ici.

A en juger par la poussière et le nombre de toile d’araignée, l’endroit avait l’air d’avoir été inoccupé pendant un long moment. Au moins Elyne aurait de quoi s’occuper. Elle ne posa aucune question à Achille. Après tout, ils avaient tous deux leurs petits secrets.

*

Après une journée à chasser la poussière et les toiles d’araignée, Elyne se laissa tomber dans le canapé tout en soupirant.

–Je connais quelqu’un qui aurait bien besoin de reprendre des forces.

–Je suis complètement vidée. Marmonna-t-elle, la voix étouffée dans un coussin.

–Assez de force pour aller manger en ville ?

Achille affichait un grand sourire tout en empoignant sa veste et celle de la jeune fille à qui il ne fallut que quelques secondes pour se tenir debout au côté du vieillard.

–Bon alors on y va ?

Elyne se tenait déjà sur le pas de la porte et attendait que son ainé la rejoigne.

Une fois dans la rue, la jeune fille put découvrir les merveilles que peut offrir une ville la nuit. C’était tellement différent de chez elle : les rues grouillaient encore de monde, une musique jazzie envahissait chaque coin de rue et les bâtiments revêtaient leurs plus beaux éclairages. Même un jour de fête, Elyne n’avait jamais vue sa petite ville si animée, elle en restât bouche bée.

–Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?

–Tout ce que tu voudras tant que ça se mange ! Plaisanta-t-elle.

L’homme décida donc de l’emmener dans un endroit qu’il appréciait pour sa bonne cuisine et son hospitalité. A voir le grand écriteau au-dessus de la porte où il était écrit « Pizza’ssiettes », il ne fut pas difficile de savoir ce qu’ils allaient manger. Un homme avec une petite moustache vint les accueillir et leur proposa une table garnie d’une nappe à carreau. Les murs étaient en pierre et on retrouvait beaucoup d’objets en bois en guise de décoration. Il y avait même, assis sur le comptoir, un pantin de bois des plus amusants.

–Alors, ça te plait ?

–Oui, j’aime beaucoup ! On se croirait presque dans un conte !

–C’est aussi ce que j’apprécie dans cet endroit.

Tous deux restèrent en silence à contempler leur environnement jusqu’à ce que l’homme, qui les avait accueilli quelques minutes plus tôt ne revienne vers eux.

–Voici le menu, monsieur dame.

Il tendit une carte joliment décoré à ses clients et posa un pot de petits biscuits sur la table.

–Je vous laisse regardez à votre aise. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas.

Tous deux commencèrent à lire la carte et à choisir ce qui leur faisait le plus envie. Après avoir commandé, ils n’attendirent que quelques minutes pour voir arriver leur plat. Alors qu’Achille avait pris des tagliatelles au saumon, Elyne était restée plus classique en prenant une pizza quatre fromages. Alors qu’ils mangeaient, Elyne regarda son bienfaiteur.

–Dis, Achille…

–Hmmm, oui ?

–Tu l’as depuis longtemps cet appartement ? Tu vivais ici avant.

Le visage de l’homme devint plus grave, il tourna son regard vers la fenêtre.

–Oui, je vivais ici avant…

Il secoua légèrement la tête puis réafficha son sourire habituel.

–Enfin c’est du passé. Il est mieux de ne pas trop y repenser.

Voyant qu’il avait l’air assez nostalgique, elle préféra ne pas insister même si elle aurait voulu en savoir plus.

Après un repas bien copieux, ils se promenèrent encore un peu afin de profiter de l’ambiance citadine. Quand la jeune fille commença à bailler, ils décidèrent de rentrer se reposer.

–Merci pour ce soir, bonne nuit.

–Bonne nuit, Elyne.

*

Quelques jours passèrent, l’appartement paraissait de plus en plus propre. Il ne restait plus beaucoup à nettoyer.

–J’ai un rendez-vous important ce matin, je peux te laisser seule ?

–Oui, j’ai encore des choses à faire ne t’en fais pas.

Une certaine complicité avait commencée à naître entre les deux amis. Ils avaient chacun leur petites habitudes mais au final, ils partageaient très bien cette vie ensemble.

Achille parti donc comme annoncé et, après avoir pris un bol de céréale, la jeune fille rangea la cuisine. Alors qu’elle venait de passer un coup d’éponge sur la table, elle regarda vers une porte qui lui sembla toujours être restée fermé depuis son arrivée. Elle avait donnez un coup de frais un peu partout, à part dans la chambre du vieil homme et à ce qui se trouvait derrière cette porte.

–Achille ne m’a rien dit à propos de cette pièce. Il ne m’a pas dit de ne pas y aller après tout.

Elle reposa l’éponge près de l’évier et s’approcha. Elle posa sa main sur la poignée et la tourna doucement. Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle soit ouverte. Elle n’avait jamais eu envie de savoir ce que renfermait cette pièce mais aujourd’hui la curiosité avait pris le dessus. A première vue, la pièce sembla très banale, juste un tas de vieilles affaires dans des cartons ou sous des draps. Pourtant, elle voulait voir ce qui se trouvait dans tout ce bric-à-brac. Elle était entrée, elle n’allait pas s’arrêter en pleine enquête alors qu’il y avait tant à fouiller.

Ai fond d’elle, elle savait que ce n’était pas bien de fourrer son nez partout mais elle devait savoir. Et puis, elle était sur de vite se lasser en ne trouvant rien de bien intéressant. Elle ouvrit le carton qui se trouvait à ses pieds, il était remplit de divers jouet en bois. Celui d’à côté, lui, contenait des vêtements de petites tailles. Elle commença à se poser de plus en plus de questions. Après avoir retournés quelques cartons à sa hauteur, elle se mit sur la pointe des pieds et attrapa un carton posé en hauteur. Celui-ci, visiblement mal fermé, se renversa sur elle. Des dizaines de bouts de papiers virevoltèrent dans la pièce et finirent leur course sur le sol. Elle regarda de plus près, il ne s’agissait pas que de simples morceaux de papiers. Elle s’ accroupit et en ramassa plusieurs. Il s’agissait de photos. Des photos de jeunes enfants, filles ou garçons, qui devaient être âgés entre 5 et 12 ans. Elle se redressa subitement quand elle entendit la clé tourner dans la serrure. Elle se dépêcha de tout remettre dans la caisse, puis le poussa dans un coin avant de vite ressortir.

Heureusement pour elle, la porte était toujours aussi dure à ouvrir. Le temps qu’Achille donne quelques coups elle attrapa un balai et se mit à balayer un sol déjà très propre.

–Tu vas user le parquet à force de le frotter tout le temps. Il me parait déjà très propre.

–Ha…heu…oui… Bon je vais aller me rafraichir.

Elle monta les escaliers sans rien ajouter de plus. L’homme la regarda partir puis posa un sac de course sur la table. Il remarqua que la porte du petit débarras était restée ouverte et il s’approcha pour la fermer.

–Fichu courant d’air. Grommela-t-il.

Après s’être un peu calmée, Elyne retourna dans la cuisine pour préparer à manger.

–J’ai pris de la viande en revenant tout à l’heure, elle est dans le sachet sur la table.

–D’accord.

–Dit moi, quelque chose ne va pas ? D’habitude tu as toujours un tas de chose à dire.

–Non, non. Tout va bien, je suis juste un peu fatigué.

–N’en fais pas trop, tu as tout ton temps pour nettoyer tu sais. Et ça m’a l’air déjà très propre.

Ils n’échangèrent plus jusqu’au repas.

–Achille ?

Tout en se servant, il regarda vers la jeune fille, tout ouïe.

–J’ai bien réfléchit et je pense que je vais bientôt partir. Pas que je ne me plaise pas mais…

–Tu veux voler de tes propres ailes ?

–Oui, voilà !

Il s’arrêta de manger et mis sa main dans sa poche. Elyne s’arrêta à son tour de manger et laissa presque tomber sa fourchette. L’avait-elle vexée ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Elle repensa de plus n plus à ce qu’elle avait vu cette après-midi et pris peur. Discrètement elle posa sa main sur son couteau, juste au cas où.

–Est-ce que ton changement soudain d’attitude serait lié à ça ?

Il sortit quelques photos de sa poche. Celles que la jeune fille avait découvertes ce matin. Elle les regarda sans oser tourner son regard vers le vieil homme. Devait-elle avouer qu’elle était entrée ? Après tout on ne le lui avait pas interdit. Mais la situation était des plus étranges, pourquoi avait-il autant d’affaires pour enfants et surtout autant de photos.

–Je…heu… Bredouilla-t-elle. Oui ! Je suis tombée dessus tout à l’heure et j’attends des explications parce que je trouve ça très étrange !

–Je m’en doutais, rigola-t-il amicalement, merci de ta franchise.

Il n’avait pas l’air fâché, il avait même l’air plutôt joyeux. Elle relâcha machinalement le couteau qu’elle avait en main.

–J’aurais pu t’en parler plus tôt. J’aurais même peut-être du… Tu sais, le jour de notre première rencontre. Je t’avais dit que j’essayais d’oublier certaines choses. Ces choses sont principalement liées à ce qui se trouve dans toutes ces caisses.

Il se leva et fit signe à la jeune fille de le suivre. Tant pis pour le repas, après tout elle préférait écouter Achille que de manger à la minute.

–Il y a une dizaine d’année, je n’habitais pas encore ici. J’étais dans une petite ville assez à l’écart du reste du monde. Déjà parce qu’elle était assez loin et puis, peu de personnes prenaient la peine d’y venir.

Elyne se mit en tailleur contre le mur et continua à écouter attentivement.

–Disons que ce n’était vraiment la joie là-bas. Comme beaucoup d’endroit à l’heure actuelle. Grâce à une très vieille amie, j’ai pu partir ce cet endroit avec ma femme et ma fille et nous sommes venus nous réfugiés ici. Il y a tellement d’étrangers dans les grandes villes que l’on y prête même plus attention. Quelques mois après notre départ, mon amie est venue me voir et m’a demandée de l’aider à sauver les enfants qui vivaient là-bas en leur offrant une meilleure vie. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi elle avait l’air si inquiète mais c’était une femme au grand cœur.

Le vieil homme ouvrit le carton où se trouvaient les photos ainsi que quelques autres cartons et en sortit des portraits d’enfants, des vêtements, et d’autres babioles.

–Il nous a fallu un peu de temps pour tout mettre en place. On ne pouvait pas se permettre de les laisser emporter beaucoup de chose alors, de notre côté, nous avons commencé à stocké de quoi les aider.

Bien que l’histoire d’Achille était très intéressante, Elyne ne comprenait pas encore tout et se demandait ce qui pouvait bien être arrivé. Impossible pour elle de ne pas connaitre la suite.

–Le jour du départ tout était prêt. Nous avions réussi à emmener un premier groupe d’enfants mais au bout de quelques minutes à peine, le maire de la ville se rendit compte de notre petit stratagème et contacta les autorités. Moi, j’attendais au point de rendez-vous et je n’appris que quelques minutes trop tard que, dans une tentative d’évasion, le bus avait fini au fond d’un ravin…

La jeune fille sentit son cœur se serrée. Elle n’arriva même pas à dire un mot, elle se contenta de regarder Achille serrant une poupée en chiffon dans sa main.

–Ce jour-là, en plus d’avoir causé la mort de plusieurs innocents, je perdis toute ma famille dans ce terrible accident.

–Vous, vous avez retrouvé votre amie ?

–Malheureusement non… Je crains qu’elle ait elle aussi disparue.

Ne trouvant rien à dire, la jeune fille se contenta de prendre le vieil homme dans ses bras. D’abord surpris, il finit par afficher un sourire sur son visage nostalgique et, serra la jeune fille tout contre lui.

*

Cela faisait maintenant deux semaines qu’Elyne avait élu domicile dans le petit appartement du vieil homme. Au fil des jours, elle avait pris ses marques. Elle sortait même très souvent pour faire les courses ou juste se promener quand Achille n’était pas là. Aujourd’hui, elle avait pris un roman et s’était installée dans un petit parc fleurit. Plongée dans son livre, elle ne vit pas le temps passé et rangea rapidement ces affaires.

–17h, Achille doit être rentré ! Pensa-t-elle tout en marchant.

Elle se rendit à la station de métro la plus proche et descendit sur le quai. Par chance, il n’y avait pas trop de monde et elle trouva facilement un siège. Alors qu’elle regardait tranquillement par la fenêtre, son sang ne fit qu’un tour. Elle n’était pas sûr de ce qu’elle avait vu mais quand elle n’eut plus aucun doutes, elle se fraya un passage entre les gens qui venaient de monter et sortie du métro in extrémis. Elle regarda le métro s’éloigner, soulagée de voir qu’il n’y avait qu’elle sur le quai. Heureusement pour elle, elle n’avait plus beaucoup à marcher. Certaine d’être en sécurité elle avança sans se presser jusqu’à ce qu’elle le revoit au détour d’une ruelle. L’homme qu’elle avait vu dans la station métro, qu’elle avait ensuite vu s’éloigner dans la direction opposée à celle où elle se trouvait… C’était bel et bien son père.

Elyne courut aussi vite qu’elle le put jusqu’à l’appartement. Peu importe si elle devait passer entre les voitures ou bousculer des gens, rien ne pouvait l’arrêter. Elle poussa la porte de toutes ses forces pour être sûr que celle-ci s’ouvre du premier coup et entra, toute essoufflée.

–Elyne ? Quelque chose ne va pas ?

–C’est…mon père…il m’a retrouvé. Dit-elle en sanglotant. Je n’veux pas, je veux pas repartir avec lui.

Elle ferma la porte à clé et se laissa tomber contre celle-ci.

– Calme-toi, c’est si grave que ça ? C’est ton père, il devait s’inquiéter pour toi.

Elle se tut un moment avant de relever la tête pour regarder le vieil homme accroupit devant elle.

–C’est toi qui as prévenu la police ?

–Bien que non ! Tu avais tes secrets et je respectais tes choix.

–Pardon… Je suis désolé.

Elle prit son ami dans les bras puis s’essuya les yeux.

–Je vois bien que tu ne veux pas rentrer avec lui, mais je ne sais pas ce que je peux faire pour t’aider.

Achille se redressa et tandis la main à Elyne pour qu’elle en fasse de même.

–Tu es sûr qu’il t’a suivi jusqu’ici ?

–Je ne sais pas, j’ai couru sans me retourner.

Il régna un silence de mort dans tout l’appartement. Tous deux scrutèrent discrètement la rue par la fenêtre. Au bout de quelques minutes, le bruit de la sonnette résonna dans tout l’appartement. La jeune fille se précipita près de l’interphone pour regarder l’écran vidéo. Elle manqua de tomber quand elle aperçut le visage de son père à l’écran. Achille regarda rapidement à quoi il ressemblait et sembla étonné.

–Cet homme est ton père ?!

–Oui… Tu le connais ?

–Non … Mais il n’a pas l’air très commode.

Bien qu’il n’ait rien dit à Elyne, le vieillard connaissait l’homme de ses tourments. Il attrapa le sac de la jeune fille et s’empressa de mettre un tas d’affaires dedans.

–Il vaut mieux que tu t’en ailles !

Achille ouvrit la fenêtre qui donnait sur un escalier de secours et donna le sac à Elyne.

–Montes sur le toit puis passe sur celui de l’appartement d’à côté. De là, tu prendras l’escalier et tu tomberas dans une ruelle. Après ça tourne à droite et éloignes toi le plus possible.

–Je ne vais pas partir sans toi !

–Tu me vois déjà faire des acrobaties sur les toits des immeubles, je suis trop vieux pour ça.

–Alors je reste !

–Ne dit pas n’importe quoi ! Tu ne veux pas repartir avec lui alors tu ne repartiras pas avec lui.

–Mais, je…

Quelqu’un se mit à frapper violemment à la porte. Le vieil homme posa sa main sur l’épaule de sa protégée et la regarda droit dans les yeux.

–Tout iras bien, vas-y.

Elle le sera dans ses bras puis s’empressa de sortir par la fenêtre pour grimper sur le toit.

–Envoles toi de tes propres ailes. Murmura-t-il en la voyant s’en aller.

*

Elle aurait voulu faire demi-tour, faire face à son père, mais elle n’en avait pas le courage. A présent il lui fallait fuir le plus loin possible, espérant que tout aille bien pour son ami. Elle fit exactement le trajet qu’Achille lui avait recommandé et elle arriva sur une petite place. Avec sa capuche sur la tête, il lui fut assez facile de se fondre dans la masse et elle continua à avancer sans se retourner.

*

Achille avait attendu un petit moment, de quoi laisser à Elyne suffisamment d’avance, avant de déverrouiller la porte.

–Elyne !

Dès que la porte s’ouvrit, il se précipita dans la pièce où il ne trouva pas sa fille. Il se retourna vers le vieil homme qui serait toujours fermement la poignée dans sa main.

-Où est ma fille ?

Il resta muet.

–Je t’ai posé une question ! Cria-t-il tout en l’agrippant par le col de son pull.

Ils se regardèrent fixement sans échanger un seul mot. Et le père d’Elyne finit par lâcher prise.

–Ton visage ne m’est pas inconnu… Si je me souviens bien, tu m’as causé bien des soucis par le passé et tu n’as pas changé… Achille Reyners !

–Toi non plus … Gabriel !

–Tu m’as l’air bien familier, pourtant il ne me semble pas que nous soyons ami.

–Je préférais mourir que d’être ami avec toi. La seule chose que tu m’inspires c’est le dégout !

–Je te retourne le compliment très cher. Mais trêve de bavardage, où est ma fille ?

En guise de réponse, Achille lui cracha au visage.

Gabriel passa sa main sur son front puis claqua des doigts. Deux hommes firent alors irruption dans la pièce et se saisirent du vieillard qui n’eut pas la force de se débattre.

–Regarde ce que tu es devenu, tu es bien pitoyable… Que doit penser la pauvre Paige en te voyant ainsi… Ah oui c’est vrai, elle est morte !

–Laisse ma femme en dehors de cette histoire tu sais très bien ce qui s’est passé !

–Passé, passé, passé … Je n’ai que faire du passé, ce qui m’intéresse c’est le présent et l’avenir alors tu vas me dire où est ma fille !

–Elle est sûrement déjà loin à l’heure qu’il est.

–Occupez-vous de cette vermine.

Les deux hommes emmenèrent Achille suivit de peu par Gabriel. Arrivé en bas, il s’adressa à un troisième homme, celui-ci portait des lunettes de soleil et devait bien le dépassé de deux têtes.

–Va faire un tour là-dedans et vois si tu trouves des choses intéressantes. Après… tu n’auras qu’à laisser réchauffer tout ça !

Un sourire vint traverser son visage avant de monter dans une grosse voiture noire qui démarra au quart de tour. La deuxième voiture, dans laquelle avait emmenée Achille ne tarda pas à partir à son tour, mais dans l’autre sens.

*

Marcher, marcher et encore marcher ! Elyne n’avait que marcher depuis déjà un bon moment et elle décida de faire une petite pause. Elle trouva un banc à l’ombre d’un chêne et s’y installa pour se reposer quelques minutes. La jeune fille regarda autour d’elle sans avoir la moindre idée de où elle se trouvait.

–C’est malin, je me suis perdu… Soupira-t-elle.

Après avoir vidé la moitié de sa bouteille d’eau, elle se remit en route d’un pas déterminé et au bout de quelques minutes elle s’arrêta devant un restaurant qui lui rappela quelques bons souvenirs.

–Pizza’ssiettes ? Mais j’ai presque tourné en rond !

Elle soupira et leva les yeux vers le ciel. Dans celui-ci elle ne vit qu’un amas de nuages gris… Elle pria pour qu’il ne se mette pas à pleuvoir avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de nuages mais d’une épaisse fumée venant des quartiers plus au sud. Elle essayait de voir d’où cette fumée provenait exactement quand un bruit de sirène résonna dans les ruelles. En quelques secondes, elle vit passer en trombe, trois camions de pompiers dans la rue parallèle.

–Et si Achille avait un problème ? Pensa-t-elle. Il me suffit juste d’aller voir d’un peu plus près pour être rassuré, puis je repars !

Elle avança à travers les petites ruelles et se mit à courir quand elle aperçut des flammes jaillir de l’appartement de son ami. Quand elle fut au plus près de l’incendie, elle se mit à courir encore plus vite mais quelqu’un la coupa dans son élan.

–Laissez-moi passer ! Cria-t-elle au pompier qui l’avait empêché d’avancer.

–C’est trop dangereux mademoiselle, le bâtiment pourrait s’effondrer !

Elle essayait de s’échapper quand une autre main l’attrapa.

–C’est ma fille, je m’en occupe.

Il s’éloigne un peu plus loin avec Elyne qui ne détournait pas les yeux de la fenêtre du 2ème étage.

–Elyne je suis si soulagé de t’avoir retrouvé !

Il enlaça sa fille avant qu’elle ne le repousse violement.

–Qu’est-ce que tu as fait ?! C’est ta faute j’en suis sûr !

–Mais non voyons ! Je suis entré et je suis tombé sur ce vieil homme qui m’a sauté dessus sans raison. Je lui ai dit que j’étais ton père et que je te cherchais depuis plusieurs semaines. Il n’a rien voulu entendre et à commencer à crier des phrases incompressibles puis il a pris un briquet et a mis le feu à un tas de vieilles photos en criant que la vie lui avait fait trop de mal. J’ai essayé de l’arrêter mais le feu a progressée à une vitesse folle… Comme je t’avais vu entrer ici, j’ai cherchée dans toutes les pièces pensant qu’il t’avait peut-être retenue quelque part mais je n’ai trouvé que ce mot.

Il tendit un morceau de papier à sa fille. Bien que la papier était un petit peu brulé, on pouvait toujours lire : « Demain, la gamine s’en ira et j’en finirai enfin avec mes tourments… » Quelques larmes perlèrent sur les joues d’Elyne.

–Je suis vraiment désolé, je n’ai rien pu faire… Il devait avoir un passé très douloureux pour avoir agi de la sorte.

Il y eut un gros craquement et l’appartement s’affaissa d’un seul coup. La jeune fille tomba à genoux et se mit à pleurer, il n’y avait plus aucun espoir.

–Rentrons à la maison s’il te plait…

Tous deux montèrent dans la grosse voiture noire qui quitta rapidement la ville. Ils laissèrent derrière eux de grands bâtiments et un nuage de fumée.

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