46 : Grand-pére Gino
Il était une fois, Jennifer qui était triste de savoir son grand-père Gino enfermé à l'hôpital. Son aïeul était très malade et sa réputation de fauve lâché s'était métamorphosée en loche lavée. Il lui restait peu de jours à vivre. Jennifer, petite fille aimante née sous le signe du taureau, décida de lui rendre visite.
Pas de chance, le docteur Matuvu refusait l'entrée des enfants. Le médecin était le descendant direct de la famille des grands échassiers, une espèce de héron au long bec percé de dents longues et emmanché d'un long cou. Matuvu dominait le service gériatrie en imposant une discipline d'enfer.
Pas bête, Jennifer se déguisa en infirmière. Blouse blanche, calotte sur la tête elle poussa un fauteuil roulant. Jennifer arriva dans la chambre numérotée 112. Gino la reconnut tout de suite. Ils s'étreignirent. Elle lui demanda de s'asseoir sur la chaise roulante. Ils partirent se promener dans le parc de l'hôpital. Le grand-père et sa petite-fille étaient heureux. En fin d'après-midi, Jennifer raccompagna Gino dans sa chambre. Le docteur Matuvu n'avait rien vu. Jennifer et Gino s'embrassèrent et se quittèrent trop content de la farce jouée.
Gino promit à l'infirmière de service de lui offrir sa collection complète 33 tours de tango et de salsa si elle tenait sa langue. Celle-ci revenait de Mission à Tanger et ne se laissa pas conter fleurette. Comme elle préférait les mélodies en sous-sol et danser le slow avec le docteur Matuvu, elle dénonça Gino. Matuvu, rouge de colère, priva le grand-père de sa colation.
Le comité de gestion de l'hôpital félicita Matuvu d'avoir libéré une place plus tôt que prévu.
Jennifer sombra dans une profonde déprime et s'immola au milieu du parc de l'hôpital.
Heureusement, la sécheresse était terminée, la pelouse et les arbres restèrent bien verts.
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