Chapitre 56

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Iris s'allongea enfin sur un vrai lit après des semaines de cachots. Elle était libre et en vie. Quand son corps se toucha le matelas, il se décontracta instantanément. Elle sentie tous ses muscles se détendre un à un et les battements de son cœur ralentir. Leur équipe était logée dans une caserne de l'armée jusqu'à leur départ. Elle avait pu prendre une douche et trouver un dortoir vide pour s'y reposer. Ses camarades étaient restés au rez-de-chaussée pour intercepter Evan et lui demander des comptes. Elle aurait voulu les accompagner, mais elle n'en avait pas la force. Elle était vidée de toute énergie même si son état physique, c'était amélioré suite à sa.. Crémation ratée. En y repensant, elle sourit avant d'éclater de rire. Elle avait réellement été brûlé vive, mais au lieu de mourir, son corps avait été guéri. Tout cela était dingue, mais ce qui était le plus incroyable... c'est qu'elle trouvait cela de plus en plus logique. Elle avait montré des capacités surprenantes liées à l'élément du feu et à sa résistance face à lui. La seule qui n'avait pas été blessé dans l'incendie, c'était elle. Elle avait aussi en tête son évasion du camp 25 avec Al, le jeune homme avec toute cette fumée avait commencé à manquer d'air quand elle, ne ressentait aucun changement.

Tandis que son esprit commençait à se laisser aller dans le sommeil, elle sentit une présence derrière elle. Elle se sentait observée. Iris se releva en une fraction de seconde pour surprendre son espion. Elle fut déçue de ne trouver que le Capitaine Evan, s'étant apparemment infiltré par la fenêtre.

La jeune femme le fusilla du regard avant de se rallonger sur le matelas si confortable. Il était hors de question qu'elle le laisse s'adresser à elle après ce qu'il avait fait. Elle était de toute façon trop fatiguée pour entrer en conflit avec lui. Il n'était sûrement pas là pour s'excuser, mais pour lui prouver qu'il avait agi par stratégie probablement pour l'aider. Mais cela n'avait pas d'importance, il aurait dû les mettre au courant.

- J'imagine que je suis sûrement la dernière personne à qui tu veux parler.

Sa voix était calme, comme à son habitude, il n'exprimait rien même dans ses intonations. Elle garda le silence tout en fixant les lattes du plafond en bois vernis.

- J'ai dû escalader le mur pour éviter la fureur de tes camarades et n'en affronter qu'une à la fois. Mais je ne m'attendais pas au silence complet, déclara-t-il en comprenant que la jeune femme ne répondrait pas.

Elle l'entendit déambuler dans la pièce lentement, le grincement d'un sommier lui indiqua qu'il s'était assis sur le lit en face du sien. Il n'allait pas la laisser tranquille. Iris, agacée se tourna pour ne pas être tenter de lui adresser un regard.

- Je sais que je devrais te rassurer, ou te consoler... un truc débile dans le genre, mais ce n'est pas ce pourquoi je suis le plus doué. Je préfère réfléchir et agir pour trouver des solutions et avancer.

Elle ne retint pas longtemps sa résolution et lâcha un ricanement sec.

- La meilleure solution était de tenter de me tuer ?

- Tu es vivante, non ? Si j'avais vraiment voulu te tuer, je n'aurai pas échoué.

Elle se tourna vers lui, il put enfin voir son regard dans lequel il avait appris à lire avec le temps. Elle ne le croyait pas, mais il avait retenu un peu son attention.

- Allez-y, je suis sûr que vous mourrez d'envie de m'expliquer à quel point votre plan était génial ! Dit-elle sarcastique avant de toucher nerveusement sa joue qu'elle avait pris l'habitude de gratter avant de se rendre compte que la cicatrice avait disparu.

- J'ai bien vu que ce procès était une mise en scène, tu allais être condamnée à mort quoi que je dise. Il valait mieux leur prouver que tu n'es pas une sorcière en direct. Le feu est l'élément capable de les détruire, hors toi il te donne de la force. En t'observant, j'ai compris l'alchimie que tu partages avec lui.

Elle se releva un peu,

- C’est-à-dire ?

Il fut ravi qu'elle pose la question et sortit son carnet de notes pour lui lister les événements qu'il avait pu observer.

- Tu ne te brûles jamais... il y a eu la première fois la douche bouillante lors de votre mission de capture, je n'ai même pas pu toucher l'eau alors que tu t'es douchée sans rien remarquer. Je t'ai servi un thé brûlant, tu l'as bu sans t'en rendre compte. Quand tu es dans les parages le feu s'agite, il semble brûler en miroir avec tes émotions. Plusieurs fois, j'ai cru qu'il allait exploser lorsque tu étais en colère. Sans parler des sorciers que tu as carbonisés... et.

Le Capitaine toucha sa poitrine avant de se raviser. Elle n'avait pas besoin de voir ça.

- Cela concorde avec l'incendie de l'orphelinat, tu es la seule à être sortie du feu sans une égratignure.

J'étais presque sûr que tu ne risquais rien.

Iris s'assit sur le lit, elle ne savait pas comment réagir devant ses révélations. Il avait réellement observe tous cela d'elle, depuis presque un an. Il ne l'avait pourtant pas averti, il n'avait rien dit menant sa petite enquête.

- Vous étiez presque sûr ? Il y avait un risque, mais vous l'avez pris. Il ne s'agit pas seulement de ma mort, mais de faire cela devant mes camarades. Louis, Sam... Phil, leur infliger cela une seconde fois, sans les prévenir. Nous sommes une équipe, mais vous avez agi seul.

- Tiens donc, te voilà en face de tes propres actes, tu as déjà agi de la sorte à plusieurs reprises. La différence entre toi et moi, c'est que je sais ce que je fais. De plus, je ne vois plus une équipe, je vois quatre individus incapables de communiquer, ni de se soutenir dans le deuil. Aucun de vous ne méritez que je lui explique quoi que ce soit.

Il avait parlé d'un ton plus dur, serrant les poings pour contenir sa colère et son envie de la faire taire. Il était obligé de l'écouter après ce qu'elle avait traversé. Leur discussion l'agaçait, mais il devait la continuer.

- Nous sommes là maintenant, déclara la voix de Sam à l'entrée de la porte. Evan les avait entendus arriver. Ils étaient tous les trois montés en se doutant qu'Evan trouverait un moyen d'entrer sans qu'ils ne le sachent. Il les avait bien trop formé apparemment. Ses officiers étaient à présent tous devant lui, attendant des explications qu'il était obligé de donner. Evan n'était pas peu fier de les voir de nouveau uni même s'ils faisaient front commun contre lui.

Il leur indiqua d'un signe de la main d'entrer. Phil fut le premier à rejoindre Iris après avoir échange un regard entendu avec ses camarades.

- Alors vous allez nous expliquer pourquoi vous avez tenté de brûler vive Iris ? Demanda-t-il d'un ton cinglant en se grattant la barbe.

Sam avait les bras croisés approuvant d'un hochement de tête l'agressivité de son chef d'équipe.

- Le Général Eagal, l'une des personnes les plus influentes de l'armée était l'un des juges. Le connaissant, je savais que s'il soutenait l'accusation Iris n'avait aucune chance, hors ce qui plaît à cet homme, c'est le spectacle, le grandiose. Je pense qu'il attendait quelque chose de ce procès et je lui ai offert. Si Iris est libre, c'est grâce à cette démonstration de l'étendue de son pouvoir. Il aurait fait durer Le procès jusqu'à obtenir ce qu'il souhaitait. D'ailleurs je suis persuadé qu'il avait déjà entendu parler d'elle, c'est lui qui a donné toutes ces informations à Will. Il y a aussi une autre raison qui m'a poussé à faire cela, le regard que porte les habitants sur Iris est important. Elle ne doit pas être considérée comme une ennemie, bien comme un espoir. Le feu, tout Le monde sait que c'est l'élément qui tue les sorciers, c'était un moyen de prouver la loyauté d'Iris et en même temps son intérêt pour Sylve. Je savais qu'elle ne risquait rien.

Sam plissa les yeux au fur et à mesure qu'il s'expliquait. Elle restait perplexe observant tour à tour ses camarades. Iris semblait convaincu, mais son regard n'avait pas changé, elle était déçue par l'homme. Il s'arrêta un instant pour les laisser digérer ses informations. Phil ne dit rien restant les bras croisés, il avait même le regard perdu dans le vide comme s'il pensait déjà à autre chose. Louis leva la main timidement.

- Pose ta question, idiot ! Grogna le Capitaine en levant les yeux au ciel.

- Vous le connaissez comment cet homme, vous semblez en savoir beaucoup sur lui.

Il baissa les yeux juste une seconde réfléchissant sûrement s'il devait ou non révéler son passé. Puis il décida que pour regagner la confiance de son équipe il ne devait rien omettre.

- cet homme m'a élevé.

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