Chapitre 162 : Cinquième semaine deuxième jour (Exil)
Chapitre 162 : Cinquième semaine deuxième jour (Exil)
Voldarian voit alors la première barrière prendre de l’expansion et venir très rapidement recouvrir les guerriers du temple, repoussant une grande partie des prélats et de leurs hommes de main, à la plus grande surprise de ceux qui n’en sont pas atteints et observent le phénomène avec autant d’ahurissement que d’incompréhension.
Une fois encore le haut mage doit forcer son esprit à ce que son corps ne marque l’envie qu’il éprouve de s’incliner devant son roi.
Heureusement Durin est là pour lui donner le temps de se reprendre, en posant la question qui naturellement lui est venue en tête.
- Jusqu’où va avancer cette barrière ??
- Jusqu’aux limites des domaines, comme celle que j’ai déjà créée pour protéger celui de sire Childebert où vivent ma famille et mes amis !!
- (Voldarian stupéfait) Où trouves-tu la puissance nécessaire pour un sortilège aussi puissant ??
- Qu’est-ce que j’en sais moi, je ne suis qu’un apprenti rappelle-toi !!
Durin voit bien que le haut mage va contester les paroles de son ami, alors qu’il souhaitait justement laisser son fils encore quelque temps à ne pas connaître ce qu’il était devenu avant d’en savoir un peu plus sur lui.
Le jeune Nain n’oublie pas également que jusque-là étaient appelés abominations les enfants nés jumeaux avec la marque de pouvoir, conscient lui aussi qu’il est important d’en apprendre davantage sur ce point avant d’officialiser ce qui de toute façon finira bien par l’être d’une manière ou d’une autre.
La marque tatouée sur la nuque de Loup étant déjà en soi la preuve de son tout nouveau statut de roi dragon.
- Mais… tu dois bien connaître le sort que tu réserves à ceux qui seront rejetés ??
- Il reste suffisamment de terres en dehors des domaines pour qu’ils puissent y vivre et puis s’ils font leur mea-culpa, rien n’empêchera alors qu’ils reviennent parmi nous !!
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« Château de sire Childebert. »
Les nouvelles arrivent de toutes parts, annonçant l’expansion soudaine de la barrière et de ses répercussions sur un petit nombre certes, mais quand même pas anodin de personnes principalement des hommes qui se sentent repousser loin de leur famille et de tout ce qui comptait pour eux.
L’aspect positif le plus visible n’est rien de moins que le recul des tribus Gobelins qui, prises de panique reprennent le chemin des territoires qui les ont vu naître, au plus grand soulagement des troupes harassées qui tentaient de les repousser depuis plusieurs semaines.
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Ebbon quant à lui reste le plus clair de son temps avec Dogon, dans son « perchoir » à observer les signes qui pour eux ne trompent pas d’un changement fondamental de leurs façons de vivre.
- J’aurais dû m’écouter et prendre la route comme j’en avais l’intention pour me rendre au temple de Linn !!
- Qu’espères-tu y trouver ??
- Des réponses à plusieurs questions que je me pose depuis bien longtemps !!
- Qui te dit que tu les trouveras là-bas ??
- Quel autre lieu est-il aussi bien protégé de l’église qu’ils n’osent y envoyer l’inquisition ??
- Peut-être l’église elle-même qui sait ??
- C’est une option que j’ai longtemps gardée avant de la rejeter !! S’ils avaient les réponses que je recherche, jamais ils n’auraient perpétré un tel génocide sur l’ancienne race.
- Avons-nous la preuve irréfutable que c’en soit bien un, n’auraient-ils pas tout simplement mis tous ces enfants hors de portée dans un lieu secret ?? Après tout nous n’avons jamais découvert aucun cadavre pour affirmer ces accusations portées contre elle !!
- Ni pour les infirmer je te signale en passant !! Où pourraient-ils être alors que les paroisses se trouvent toutes au milieu de nos villes les plus peuplées ?? Non !! Je ne peux croire à un tel dessein de l’église alors que tout prouve le contraire, ne serait-ce déjà la cruauté reconnue des grands inquisiteurs !!
- Pourquoi le temple alors ??
- Parce que justement nous ne savons rien sur lui, à part quelques maîtres guerriers errants qui nous rappellent à l’occasion qu’il existe bien. Pour le reste nous en ignorons tout ou presque, ne serait-ce quelques écrits qui justement prêtent à certaines questions et qui le lient à la magie, alors que le temple semble faire profession de foi contre elle justement.
- De quels livres parles-tu donc ??
- De certains grimoires datant de bien avant « l’arrivée », qui font mention de l’avènement d’un roi dragon et qui parlent d’un passage obligatoire devant quelqu’un ou quelque chose qui confortera ou refusera sa nomination. Pour ma part et à la façon dont sont tournés les écrits, je pencherais plutôt pour un artefact capable de juger de l’état mental du prétendant et qui le cas échéant soit au-dessus du choix de Penn pour refuser le couronnement.
- D’où viendrait cet artefact ??
Ebbon sourit, comprenant bien ce que ses paroles amènent comme question à son ancien disciple.
- Ne crois-tu pas que si j’avais toutes ces réponses, il n’y aurait nul besoin pour moi de faire ce long chemin pour vérifier déjà si les écrits sont exacts. Pourtant j’ai une certitude vis-à-vis du temple de Linn, le fait de former des guerriers si puissants ne peut être que dans un but de protection et il ne me reste plus qu’à savoir de qui ou de quoi.
- Le danger semble écarté depuis que la barrière repousse les Gobelins, peut-être est-il temps pour nous d’aller y voir de plus près puisque de toute façon nous ne servons plus à grand-chose ici pour le moment et si ton idée est la bonne, nous devrions y retrouver là-bas ton... « apprenti » ! Hi ! Hi !
- Un bien étrange apprenti que j’ai choisi là je le reconnais, qui, en toute ignorance aussi bien de ma part que de la sienne, était destiné à un beaucoup plus vaste dessein que nous nous y attendions autant lui que moi !!
- Allons prévenir Childebert de nos intentions et peut-être nous autorisera-t-il à emmener les jeunes princes avec nous, ces garçons se font suffisamment de soucis pour leurs amis qu’ils méritent de venir à leur rencontre. De plus notre futur seigneur connaîtra ce que beaucoup lui envieront, pouvoir parler du fameux temple de Linn en connaissance de cause.
- Je ne peux qu’aller dans ton sens, de plus j’aime beaucoup nos jeunes princes. Nul doute qu’ils nous seront d’agréable compagnie pour ce long voyage.
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