Étourdis !

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Il a encore égaré sa carte bleue. Comme il le fait en moyenne trois fois par semaine.

Si c'était moi je paniquerais, j'appellerais la banque, je ferais opposition sur mon compte et tout le toutim... Mais c'est lui : il illustre parfaitement la différence de sens qui existe entre "perdre" et "égarer".

Qu'il ne retrouve plus sa carte signifie qu'il l'a posée dans un endroit invraisemblable. Au fond d'un vide-poche, dans sa boîte à outils, dans le placard de la salle de bain avec le shampooing... il est comme ça.

Ce jour-là, il a besoin de liquide pour le pain, les invités vont arriver, pas le temps de chercher, je prête ma propre carte à mon mari qui se rend au supermarché du coin... où l'automate distributeur de billets l'avale comme un serpent une sauterelle.

Refuse de la rendre.

Refuse parce qu'il est en panne... ce qui est indiqué sur une affiche d'un mètre carré placardée juste au dessus dudit distributeur.

Mon mari rentre avec du pain gentiment payé par son frère (que par chance il a croisé au bon moment). Il me raconte sa mésaventure :

- Le réparateur vient demain. Tu pourras récupérer ta carte à l'accueil du magasin à 10 heures.

Je soupire :

- Bon, ok !

Le lendemain, on me remet, sans même me demander une pièce d'identité, une carte bancaire qui est la sœur jumelle de la mienne : même forme, même couleur... mais le nom inscrit là n'est pas le mien ! Et m... ! (je le pense très fort, mais je ne dis rien, je suis toujours très polie).

Où se trouve alors MA carte ?

L'employée du supermarché se décompose. Elle a dû être remise à quelqu'un d'autre.

Je rentre vite à la maison, dans l'intention d'appeler la banque et assez énervée, il faut le dire. Je rentre parce que je n'ai pas mon portable sur moi (heureusement).

Le téléphone sonne alors que je m'apprête moi-même à m'en saisir. Au bout du fil, une inconnue qui m'explique avoir trouvé mon numéro dans l'annuaire, me demande si par hasard je n'ai pas sa carte bleue. Elle m'explique qu'elle a voulu acheter des chaussures avec la mienne mais que l'appareil n'a pas accepté son code secret (tu m'étonnes !)

Je réponds évidemment que je n'ai pas sa carte, que je l'ai laissée à l'accueil du Leclerc ... où nous décidons de nous retrouver une demi-heure plus tard, et où je reconnais... notre nouvelle boulangère :

- La prochaine fois que votre mari perd sa carte, je lui ferai crédit, ce sera plus simple et moins dangereux, me dit-elle en souriant, tandis que nous dévorons ensemble un éclair au café dans sa boutique, sous le regard amusé de son époux.

Cette histoire aura fait de nous des amies très complices. Mais tout de même, quels étourdis !

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