PDV Thomas:

Les 2 jours suivant sont très durs, mes amis n’arrivent pas à me remonter le moral et je n’arrive pas à sourire. Ils ont profité du week-end pour venir me voir et me faire sortir pour aller au resto et au ciné. Mais rien y fait, je suis triste mais ils comprennent bien pourquoi.

Le coup de grâce à ma dépression fut apporté le dimanche soir en découvrant sur Facebook sur le groupe de l’école, une photo de moi et Ben se tenant la main dans le parc, avec comme légende « y a des tarlouzes à l’école, faites gaffe à vous les mecs ». Je suis anéanti par cette publication.

Tout se chamboule dans ma tête. Comment va se passer le retour demain au lycée? Je commence déjà à recevoir des insultes et des moqueries sur mon mur et en messages privée, et même des SMS sur mon portable. Qui a bien pu faire ça?

Lundi matin, le réveil sonne mais n’ai aucunes envies d’aller en cours.

je reçois un sms de Jerem’: « On sera là pour toi, on est là pour te soutenir, à tout à l’heure en cours ».

N’ayant pas d’excuse valable pour sécher les cours, je me résous à me lever et me préparer.

Devant le lycée, je sens tout les regards vers moi, je me sens jugé, j’entends déjà des insultes au loin. Mes amis me voyant devant les grilles mais ne me voyant pas avancer tellement je suis tétanisé, ils accourent vers moi. Et me force à m’éloigner vers les bâtiments.

Ils ont tous les 4 des mots gentils mais je reste sous le choc de ce que je vis et me pose milles questions sur la suite, comment vais-je survivre à ça? Les moqueries et insultes vont-ils continuer jusqu’à la fin de l’année ou ça va s’arrêter un moment?

La semaine se déroule dans la même ambiance. J'ai retrouvé ma voiture rayée. Pendant les pauses je reste avec Élo’ et Chris’ pendant que Gaby et Jerem’ essai d’enquêter sur la provenance de la photo auprès des autres élèves mais bien sûr personne ne dit rien et mes 2 amis se font insulter au passage car ils traînent avec moi. Mais qu’est ce que ça peut leur foutre ce que je suis?!?

Heureusement que mes 4 amis sont là pour me soutenir et ne me laissent pas tomber malgré les moqueries qu’ils subissent à cause de moi.

Et c’est sûrement le seul avantage que Ben soit parti, il n’est pas là pour voir ça.

On arrive début décembre et l’ambiance au lycée est toujours la même, les moqueries et les insultes sont toujours là même si il y en a moins. On ne sait toujours pas qui à publier les photos, oui LES, car une deuxième à été publiée il y a quelques jours toujours au parc ou on nous voit s’embrasser Ben et moi de dos mais je reste reconnaissable vu que nos têtes sont de profils.

Concernant Ben on se parle régulièrement mais je ne lui parle pas de ma vie au lycée pour pas qu’il se sente coupable. On a prévu de se voir la dernière semaine des vacances de Noël ou il m’a invité chez lui. Il me dit que son nouveau lycée est bien mais un peu bourgeois, en fait comme c’est son oncle qui a prit en charge les frais de scolarité, il est dans le même lycée que son cousin qui lui est en seconde.

PDV Ben:

Me voila arrivé dans cette nouvelle ville, ce nouvel appartement juste au-dessus de l’usine de mon oncle et donc du lieu de travail de ma mère.

Je vais dans quelques jours commencer les cours dans le même lycée que mon cousin Lucas.

Mais je serais seul quand même car Mon Tommy n’est pas la.

Ma rentrée se passe bien. Je suis bien accueilli par mon cousin et ses amis même si ils sont une classe en dessous. Ma mère a commencé son travail et s’y plait, tant mieux pour elle, mais moi j’ai un manque. J’invite Tommy à venir la dernière semaine des vacances de Noël.

Je l’ai souvent au téléphone, il dit qu’il va bien mais j’ai l’impression qu’il me cache quelque chose. M’a t’il remplacé? Ces doutes s’éloignent vu la joie qu’il a eu quand je lui ai lancé l’invitation.

Je continue à traîner de temps en temps avec mon cousin mais je me suis fait quelques amis de ma classe. Et les discussions sont souvent tournées vers un petit groupe de terminal qui sont les populaires du lycée surtout à cause de leurs performances sportives. Je ne vais pas trop m’approcher d’eux, ils sont souvent hautains et se pensent au dessus des autres on dirait, ils me font un peu peur. Sait-on jamais qu’ils soient homophobes et qu’ils découvrent ce que je suis.

PDV Thomas:

Un mercredi après-midi pluvieux alors que je me promène seul au parc en attendant que Jerem’ me rejoigne, je suis bousculé violemment dans le dos, je perds l’équilibre et me retrouve par terre. En essayant de me relever, la personne qui m’a poussée s’approche à nouveau de moi et avant de me prendre un coup de point dans le visage, je reconnais Théo!!!

T: Alors la tarlouze, t’as appréciés mes petites photos? Elles sont bien cadrées heinnn?!

T: C’était toi sale connard?

T: Hé moi je suis pas comme toi, donc tu vas mieux me parler, tu me dois le respect!!

Et je reçois un autre coup dans le visage sans que je le vois arriver. Deux des potes de Théo viennent me relever mais c’est pour mieux me tenir pendant que Théo et un de ces potes me couvent de coups de poings dans le ventre et des coups de pieds dans les jambes, des crachas, sans oublier les insultes.

Je suis tenu et ne peux donc pas riposter. Les coups continus pendant je ne sais combien de temps, j’ai l’impression que ça ne s’arrête pas, je sens aussi des coups au visage et j’ai l’impression que je saigne. J’ai un goût de sang dans la bouche. J’ai mal partout et ces cons continue à frapper tout en m’insultant.

T: Tu vas regretter d’être ce que tu es sale fiotte.

Alors que je suis à terre et que je continue à recevoir des coups de pieds. Je commence à me sentir partir, les bruits autour diminues jusqu’à entendre faiblement un cri et c’est le noir complet.