Aux critiques ironiques du « Savane Times » sur ses rayures noires, le zèbre en proie à une colère noire, répondit « Je suis blanc orné de noir. Un camouflage consenti » Jugeant utile de lester ce propos absurde et irrationnel par quelques mots sensés communément admis par la science « Une camouflage anatomique dicté par l’instinct de survie ».

Un ramassis d’âneries mêlant les sombres doutes d’un psyché rempli d'incertitudes sur soi et des miettes de savoir employées par intérêt pour repêcher le niveau. La palette de réflexion typique du cerveau raciste.

Les villageois avaient eu vent de ce fumeux droit de réponse. La capitale de la savane s’intéressait à leur concitoyen alors qu’eux l’ignoraient complétement. Était-ce là peut-être leur tord ? De ne pas regarder d’un œil noir cet agitateur qui cultive la peur pour faire pousser la désunion.

Zaufo interprétait le silence des persécutés comme une voie royale sans obstacles vers la politique. Le zèbre ne retenait plus sa langue. Ayant puisé en son âme jusqu’à la dernière goutte d’aversion qui l’habitait, il dû emprunter à la triste histoire des hommes des idées noires et en inventer d’autres pour nourrir le feu des disciples qui réclamaient toujours plus d’antipathie.

Par un mystère de la démocratie, la minorité de blancs et une majorité de noirs votèrent pour son programme ségrégationniste. D’élu local, il devint membre d’un parti qui dû épouser ses vils idéaux. Son arrière-train en avait parcouru du chemin, de l’inconfortable pierre plate de l’abreuvoir au fauteuil douillet de cuir de l’appareil d’état.