Chapitre 2

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Ayant dormi plus de huit heures grâce au somnifère, à mon réveil il faisait jour. Arrachant ma perfusion, je me dépêchais d’aller prendre une douche pour reprendre mon travail.

— Tu devrais mettre en place la peine de mort pour les violences conjugales.


En sursautant, je me retournais et vis Juliette, assise sur mon lit.


— Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur, enchaîna-t-elle en se rapprochant de moi.

— Ne me refais jamais ça, ajoutais-je. Et non, je ne compte pas autoriser la peine de mort, peu importe les circonstances.

— Pour viol ?

— Non.

— Même pas pour tentative de coup d’État ?

— Arrête d’insister. Je n’ai pas exécuté Camille quand elle a essayé de me détrôner, je ne vais pas le faire maintenant.

— Dans ce cas, la prison à vie.

— Là je suis d’accord. Mais il faudrait déjà que les prisons finissent de se construire. Je devrais regarder dans les codes que Stephania m’a envoyés. Ça pourrait m’aider à établir des peines juste et équitable.

— Elena ?

Cette fois c’était Emma qui m’interpellait. Je tournais la tête en sa direction. Elle était appuyée contre le mur.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Tu parlais à qui ?

— Bah à…

Là où se trouvait Juliette quelques minutes auparavant, il n’y avait plus personne.

— À personne, repris-je. Je réfléchissais à voix haute.

— Bon très bien. Tu me le dirais si quelque chose n’allait pas ?

— Bien sûr.

— Je vais te coiffer alors, tu as rendez-vous avec des juges et des avocats aujourd’hui.

— Mince c’est vrai, j’avais oublié. Bon au moins eux, ils pourront m’aider.

— Tu travailles sur quoi en ce moment ?

— Le système judiciaire et établir des peines le plus justes possible.

— Je t’ai entendu parler de peine de mort. Est-ce que tu comptes…

— Non ! Je ne compte pas l’autoriser. Ce serait faire comme ma mère, en quelque sorte.

— Je comprends et je suis du même avis que toi.

Ne l’écoute pas, elle essaie de t’embobiner commenta une voix dans ma tête alors qu’il n’y avait personne d’autre dans la pièce.

— Tu crois que je devrais mettre la prison à perpétuité à la place ? ignorais-je la voix.

— Ça dépend pour quel crime mais oui, pourquoi pas.

— Merci.

Dès qu’elle eut fini de me coiffer, je me rendis dans la Grande Salle où m’attendais des juges et avocats envoyer pas nos voisins. On passa toute la matinée à établir mon nouveau système judiciaire et je fus ravie du résultat. C’était exactement ce que je voulais. Après avoir suffisamment mangé pour faire plaisir à Emma, je retournais auprès d’Océane.

— Nathan ? Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je sais que ce n’est pas le week-end mais je n’ai pas cours cet après-midi. Ça ne te dérange pas que je sois là ?

— Pas du tout. Fait comme d’habitude.

— Ne t’occupe pas de moi Elena, je sais ce que j’ai à faire maintenant.

— Parfait alors.

Je m’assis à mon bureau et mis en place mes écouteurs avant de reprendre mon travail. Ayant enfin déterminé les peines, il fallait maintenant l’officialiser en l’inscrivant dans le nouveau Code Général de l’Empire. Quelques heures plus tard, Nathan me fit sursauter en m’appelant.

— Elena ! Elena, viens vite !

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Océane vient de me serrer la main.

— Sérieux ? Mais c’est une super bonne nouvelle ! Essaye de voir si elle réagit, je vais chercher le Dr Langstone.

Sans attendre une seconde, je courus jusqu’à son bureau et dus me contrôler alors qu’il ne faisait que marcher. Pendant plusieurs minutes, il examina Océane. Il sourit à Nathan avant de se tourner vers moi.

— Alors ? demandais-je impatiente.

— C’est un bon signe mais elle n’est pas encore réveillée.

— On a espéré pour rien c’est ça ?

— Vous n’avez pas espéré pour rien, Majesté. Je pense que ce n’est plus qu’une question de jours.

— Merci Docteur.

Nathan dû rentrer chez lui alors je restais au chevet d’Océane. Je n’arrivais plus à me concentrer sur quoi que ce soit. Pourtant, le soir venu, je devais la quitter pour dormir, comme convenu avec le Dr Langstone. Je mangeais rapidement un plat apporté par Emma avant qu’il ne replace ma perfusion et commence à me donner un somnifère. Quelques heures plus tard, des chuchotements autour de moi me réveillèrent, alors qu’il faisait encore nuit. Non, pas des chuchotements, juste une seule personne qui parlent.

— Tu aurais dû autoriser la peine de mort, Elena. C’est le seul moyen pour garder le contrôle sur la population. Et cette fille, Océane, pourquoi tu protèges une moins que rien ? Elle n’apporte que des problèmes dans ta vie. Si Camille en voulait à ton trône, c’est à cause d’elle. C’est Océane qui a provoqué la révolte et fait entrer Camille dans ta vie. Tu n’aurais jamais dû la sauver. Tu aurais dû laisser ta mère la tuer. Tu peux encore te rattraper, tu peux la tuer à sa place.

— Tais-toi, tais-toi.

— Tout va bien Elena, tous va bien, ajouta la voix rassurante d’Emma, jusqu’à ce que ses bras m’entourent.

— Emma ?

— Est-ce que ça va ? m’interrogea-t-elle.

— Oui, je devais encore dormir.

Je sortis aussitôt du lit, arrachant encore une fois la perfusion et récupérais ma robe de chambre. Je voulus sortir de ma chambre mais Emma me retint.

— Tu es sûr que ça va ?

— Mais oui. Je mange et je dors alors laisse-moi tranquille s’il te plaît.

— Tu devrais te recoucher Elena.

— Je ne veux pas dormir, Emma ! Tout ce que je veux c’est qu’Océane se réveille une bonne fois pour toute ! Je veux pouvoir la serrer dans mes bras et lui dire à quel point je l’aime !

Relâchant toute la pression que j’avais sur les épaules depuis ses six derniers moi, j’enfouis ma tête dans le cou d’Emma, libérant enfin mes émotions.

— Libère-toi, Elena, dis-moi tout ce que tu as sur le cœur depuis tout ce temps.

— Je savais ce qui allait arriver, je lui avais dit de ne pas rentrer chez elle. Pourquoi elle ne m’a pas écouté ? Je l’aime tellement Emma, je ne supporte pas de la voir comme ça et de ne rien pouvoir faire. Je ne supporte pas être inutile et impuissante. Je ne peux pas la perdre, j’en souffrirais trop. Vous êtes ma seule famille toutes les deux, j’ai trop besoin de vous deux.

Mes yeux étaient entièrement remplis de larmes qui coulaient dans mon cou. Ma vision en était floue.

— Elena, reprit Emma avec un sourire. Tu n’as plus besoin de t’inquiéter pour elle maintenant. Elle…

— Je m’inquiéterais toujours pour elle, même dans dix ans, la coupais-je.

— Puisque que tu ne veux pas me laisser parler, peut-être que tu l’écouteras.

Ne comprenant pas, je relevais la tête et regardant Emma dans les yeux.

— Quoi ?

— Moi aussi je t’aime Elena, ajouta la voix d’Océane à ma gauche.

Immédiatement, je tournais la tête à gauche et vis Océane assise sur son lit, bel et bien réveillé. Un immense sourire se dessina sur mon visage et mes larmes reprirent. Elle était réveillée, enfin.

— Je vous laisse seule toutes les deux. Je vais fermer la porte à clé.

J’étais tellement heureuse qu’elle soit enfin de retour que j’en oubliais de respirer, perdant mes mots. Je la regardais dans les yeux et j’étais incapable de faire le moindre mouvement.

— Tu avais raison, commença-t-elle. Je n’aurais pas dû rentrer chez moi et je m’excuse de ne pas t’avoir écouté.

— J’ai eu tellement peur pour toi, réussis-je enfin à dire en venant m’asseoir à côté d’elle.

— Je suis désolée Elena.

— Tu m’as manqué Océane. Tu m’as terriblement manquée, enchaînais-je en la prenant dans mes bras.

— Je t’aime Elena.

Elle attrapa ma main et me tira vers elle, pour m’embrasser. Je posais mes deux mains de chaque côté d’elle et l’embrassais en retour. Rapidement, on se retourna, m’obligeant à m’allonger sur le dos et elle m’embrassa sans le cou.

— Océ, soufflais-je.

— Tu as raison, attendons encore un peu. Et puis il est tard.

— Est-ce que tu es fatiguée ?

— Un peu mais avec toi, ça va.

— Alors, dormons.

Elle s’allongea à côté de moi et me laissa poser ma tête sur sa poitrine, m’entourant de ses bras. Être enfin à ses côtés, dans ses bras, il n’y avait rien de plus agréable. Je me sentais enfin paisible et surtout l’esprit tranquille. Je réussis à m’endormir sans problèmes, sans somnifères. Ma première nuit en six mois sans insomnie et surtout sans cauchemars. C’était ce que j’appelais, une vraie nuit.

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