Chapitre 13
On continua de s’amuser jusqu’en milieu d’après-midi. Le retour des gardes provoqua une réaction de protection des deux filles. Elles s’éloignèrent aussitôt l’une de l’autre et ça me fit mal de les voir comme ça.
— Elena ? m’interpella Océane en les voyant s’approcher de nous.
— Je m’en occupe.
Je sortis de l’eau pour me rapprocher des soldats mais aperçue Emma avec eux. À son regard, je compris qu’elle n’avait pas aimé ma décision de renvoyer les soldats.
— Tu as de la chance d’être encore en vie toi, s’énerva-t-elle.
— Emma, soupirais-je. Je voulais seulement passer un peu de temps seule avec Océane.
— Seule ? Avec elles ?
— Océane est capable de me protéger. Elle est triple championne de karaté.
— Non Elena. Océane n’est pas en état de se battre pour toi. Elle n’est pas encore totalement rétablie. Qu’est-ce qu’il se serait passé à ton avis si tu avais été prise pour cible ?
— Tout c’est très bien passé Emma ! Je vais bien. Je vais merveilleusement bien parce que j’ai pu passer un super moment avec Océane.
— Bon d’accord. Mais si tu veux que les soldats partent, je reste.
— Merci Emma.
Elle se tourna vers les soldats pour leur expliquer la situation avant d’installer ses affaires à côté des nôtres. Les soldats s’éloignèrent, Chloé s’approcha de moi et elle posa une main sur mon épaule.
— Tout va bien ? m’interrogea-t-elle.
— Oui. J’ai réglé le problème.
Pourtant, quand Clémence entoura de ses bras la taille de sa copine, les soldats firent aussitôt demi-tour. Ils braquèrent leurs armes sur les deux filles qui paniquèrent.
— Séparez-vous ! Ordonna l’un des soldats.
Je vis les deux jeunes filles se séparer à contrecœur en baissant la tête.
— Arrêtez ! Je vais est déjà dit de partir alors faites-le.
— Mais Majesté…
— Partez !
— Ces filles sont en infraction avec la loi.
— Que se soit bien clair, à partir de maintenant, plus personne ne sera criminel par amour. Me suis-je bien fait comprendre ?
— Je ne vais pas…
— C’est un ordre soldat ! Obéissez ou perdez votre poste !
— Excusez-moi, Votre Majesté. Nous partons.
Enfin, ils s’éloignèrent, nous laissant seules. Clémence et Chloé se détendirent et se rapprochèrent à nouveau. Océane m’entoura la taille et chuchota à mon oreille, me faisant frissonner.
— J’aime te voir donner des ordres, mon amour.
— Excuse-moi Elena mais… je n’ai pas tout compris à ce qu’il vient de se passer, enchaîna Clémence.
— C’est l’Impératrice, idiote, reprit Chloé. Et elle vient de nous sauver la vie.
— Vraiment ? C’est toi, enfin, vous l’Impératrice ?
— Oui c’est moi. Et ce n’est pas parce que la loi existe toujours que je suis d’accord. Je n’ai juste pas le pouvoir de la supprimer.
— Il va falloir vite trouver une solution, Elena, reprit Océane. Ce n’est plus possible là.
— Je sais Océ, je sais. Mais je ne peux rien faire. Les filles, je compte sur vous pour faire passer le message, vous avez le droit de vous aimer.
— Comptez sur nous.
Les deux filles retournèrent s’amuser dans l’eau, tandis qu’Océane resserrait ses bras autour de moi, son menton posé sur mon épaule.
— Tu vois que tu peux faire quelque chose, reprit ma chérie en m’embrassant dans le cou.
— Tu avais raison, j’ai du pouvoir finalement.
— Le Conseil ne va pas apprécier.
— Pas grave, tant que tu me soutiens.
— Je te soutiendrais toujours, ma belle.
— On retourne nager ?
— Avec plaisir.
Elle m’embrassa rapidement avant de courir dans l’eau. Je la rejoignis en marchant et m’accrochais à son cou, tout en restant dans son dos.
— Chérie, j’ai envie de faire un truc débile.
— Quoi donc, ma chère ?
— Invité Emma et ses sœurs ici, ton frère, mettre de la musique, des boissons, tu vois le truc ?
— Une soirée étudiante quoi. Tu as de la chance, j’en ai fait beaucoup.
— Parfait. Je m’occupe de les prévenir.
— Et moi de l’ambiance et des jeunes que je connais.
Je sortis de l’eau, accrochais ma serviette autour de ma taille et passais plusieurs coups de fil. Même si j’avais eu cette idée sur un coup de tête, j’avais envie de me sentir normal le temps d’une soirée. Je voulais retrouver la paix que j’avais eue cet après-midi en m’amusant avec des filles de mon âge sans qu’elle sache qui j’étais vraiment.
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