Chapitre 27

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À mon réveil, elle n’était plus là, mais j’entendais discuter dans le salon. Nathan devait être revenu. Je sortis du lit, remis ma robe et me recoiffa rapidement. C’est pieds nus que je descendis dans le salon.


— Salut Elena, commença Nathan.

— Salut. Quelle heure est-il ?

— Dix-neuf heures, me répondit Océane. Tu veux dîner avec nous ?

— Je ne veux pas déranger.

— Tu ne nous dérangeras jamais, chérie. Et puis Nathan a fait des courses pour dix.

— Tu n'avais qu’à les faire au lieu de critiquer !

— J’étais bien trop occupée avec Elena.

— Ah bah ça, j’avais compris.

— Je vais prévenir Emma alors, répondis-je en rougissant.


M’empêchant de faire quoi que ce soit, Océane vient à nouveau m’embrasser, sous le regard curieux de son frère.


— C’est déjà fait mon amour.

— C’est avec toi que je devrais me marier, pas lui.


Derrière Océane, je vis Nathan s’étouffer avec son verre d’eau. Il ne savait pas pour Marc, comme la plupart des gens, et ne savait pas non plus l’accord que nous avions passé, Océane et moi. Le jour où je divorcerais de Marc, je me remarierais avec elle. Et même si ça devait prendre dix ans, je savais qu’elle m’attendait. Comme je savais qu’elle serait là à mon mariage et à chaque fois que j’aurais besoin d’elle.


— Un jour, je te le promets.

— Ton statut d’amante sera encore plus justifié après mon mariage.

— Je serais ta maîtresse, tu veux dire ? Tu n’es même pas encore mariée que tu comptes déjà le tromper.

— Ce n’est pas de ma faute si c’est toi, et toi seule que j’aime.

— Et tu es aussi la seule que j’aime.


Elle m’embrassa à nouveau avant de m’inviter à les rejoindre à table pour l’apéritif. Je profite de ses derniers instants en compagnie de la femme que je l’aimais aussi longtemps que possible. Océane m’invita même à rester dormir chez elle. Je ne pouvais évidemment pas refuser. En ce moment, je ne rêvais de rien d’autre. Tout ce qui m’importait, c’était d’être près d’Océane, dans ses bras. Sentir ses caresses contre ma peau, son souffle dans mes cheveux, ses baisers délicats et surtout son doux parfum. Allongées dans son lit, elle jouait avec mes cheveux tandis que je ne faisais qu’apprécier totalement immobile.


— S’il y avait une chose dont tu aurais envie par-dessus tout, mais que tu ne peux pas avoir tout de suite, ce serait quoi ?

— Une famille avec toi. Je verrais bien trois petites filles qui courent dans le château, qui sautent sur nos genoux pendant les séances du Conseil. Des petites filles avec qui ont joueraient dans le jardin toute la journée, oubliant parfois nos responsabilités.

— Tu me vois Impératrice à tes côtés du coup ?

— Bien sûr. Ma femme, la mère de mes enfants, Impératrices avec moi. Je voudrais qu’on partage tout. Et j’ai suffisamment confiance en toi pour qu’on gouverne ensemble.

— Si ça se réalise un jour, j’en serais ravi.


Tout sourire, je me tournais vers elle pour l’embrasser. Dans les bras d’Océane, je ne parvenais pas à accepter le fait que j’allais me marier avec un autre et non avec elle. Pourtant, j’avais fait seule ce choix, en pleine conscience. J’étais la seule à blâmer pour mon malheur. Je ne pouvais rejeter la faute sur personne.


Je devais m’y faire. Si j’avais accepté ce mariage, c’était avant tout pour la survie et le bon fonctionnement de l’Empire. J’avais besoin de nouvelles ressources, de nouvelles relations diplomatiques pour redynamiser l’économie, mais aussi pour recevoir des experts. Que ce soit des médecins, des avocats ou des professeurs. Tout ce dont je n’avais pas aujourd’hui.


Par chance, Océane avait accepté le mariage et me soutenait. C’était tout ce qui m’importait. Dans un mariage, comme dans un couple, il y avait des hauts et des bas et je savais qu’elle serait toujours présente pour moi, peu importe les circonstances. C’était pour ça que je l’aimais. Parce que je pouvais compter sur elle depuis qu’on se connaissait. Elle était fidèle, amoureuse et surtout prévenante. C’était la raison pour laquelle elle avait voulu rencontrer Marc avant d’accepter ou non mon mariage avec lui.

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