13 juin 1989

Une minute de lecture

C’est bon, on y est. Ça fait quelques jours qu’on a des manifestations quotidiennes sur la Place Lénine et à chaque fois ça dégénère, mais généralement les manifestants finissent très rapidement par partir. Seulement, à mesure que les semaines avancent, on a toujours de moins en moins de nourriture et puis les prix augmentent. J’ai vu une vieille femme, un peu le genre babouchka, en train de pleurer parce qu’elle n’avait pas l’argent pour se payer une simple boîte d’œufs.

Même pour nous, s’alimenter commence à devenir compliqué alors que nous avons toujours profité de ces magasins réservés aux cadres du Parti. Je pense que les fournisseurs sentent une merde arriver assez rapidement. Je ne sais pas si le régime actuel commence à tomber, de toute façon jamais, ils n’oseront avouer que c’est bientôt fini. La seule chose qui me conforte dans cette intuition, c’est de voir ma mère aussi anxieuse en revenant et qui n’a pas envie qu’on lui pose trop de questions. Clairement, je ne trouve pas ça de bon augure.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Vallerand ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0