Prologue
"-Que vois-tu ?
- La beauté de la Terre, ses monts enneigés, ses océans couleur d'azur, ses forêts verdoyantes, ses déserts somptueux, ses merveilleuses lumières...
" Qu'entends-tu?
- Le son mélodieux des vagues venant s'échouer sur une plage de sable fin, le bruissement des feuilles que le vent fait virevolter, la musique que les dunes de sable jouent...
"Que sens-tu?
- L'odeur des embruns que l'océan rejette, l'air pur des plus hauts sommets, la senteur des bois d'automne...
"Que touches-tu?
- Le sable fin et chaud s'écoulant entre mes doigts, une pluie de flocons, la sève des arbres...
"Que goûtes-tu?
- Tout ce que notre mère la Terre nous offre en sa bonté.
" Et qu'en est-il des humains qui peuplent cette petite planète ?
- Ils ne sont ni bons, ni mauvais. Ils essaient de s'en sortir comme ils peuvent. Certes très maladroitement mais ne dit-on pas qu'il faut chuter avant de réussir ? Ils se battent avec leurs propres moyens.
"Pourquoi devrais-je les sauver ?
- Ma réponse est : pourquoi pas ?
"Je peux les détruire en une fraction de secondes.
- Eh bien, fais le donc ! Qu'attends-tu ? Ils ne sont rien à tes yeux, juste de misérables organismes que tu peux piétiner à ta guise. Fais tout disparaître, ne te gêne pas...
" Oui mais je serais seul à nouveau. Tout recommencer... Je suis fatigué. Ils ont quelque chose de si précieux et ils ne s'en rendent même pas compte. Ils la craignent plus qu'autre chose.
- Qu'ont-ils que toi Entité supérieure, tu n'as pas ?
" La mortalité. Sais-tu depuis combien de milliards d'années j'existe ? Depuis le commencement de toute chose. C'est si long l'immortalité, seul, à toujours finalement à refaire les mêmes expériences, et toujours seul, si seul...au point d'envier toutes ces vies qui ont la chance de passer et de mourir... La mort serait une telle délivrance pour moi mais elle est impossible. Alors je dois continuer encore et encore mais mon coeur est une pierre. Je n'ai personne à aimer, à chérir. Je ne sais pas combien de temps je peux tenir encore sans devenir fou...
- Il te suffirait peutêtre tout simplement de fermer les yeux.
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