Le lendemain de l'incident, ma mère n'aborda nullement le sujet. Ni au petit-déjeuner, ni à mon retour de l'école.

Moi, j'étais mort de honte. Je n'osais même pas la regarder dans les yeux. Si bien que ce fut une libération que d'aller me mettre au lit ce soir-là. Émotionnellement épuisé, je m'endormis dans la minute.

Ce n'est que dans le courant de la nuit, lorsque ma mère a pénétré dans ma chambre que j'ai réouvert les yeux.

Elle s'est glissée sous la couverture et s'est collée à moi. Passant ses mains autour de ma taille, je sentais ses seins volumineux compressés contre mon dos, son souffle dans ma nuque et ses relents de tisane à la camomille qu'elle buvait tous les soirs.

C'était sa façon de se faire pardonner sans nul doute. Voilà ce que j'ai pensé.

Le manège a duré plusieurs nuits. Elle venait, s'allongeait auprès de moi et je me rendormais.

Ce n'est que plus tard que les choses ont commencé. Qu'elle est allée plus loin.

Comme à son habitude, elle s'est glissée dans mes draps au milieu de la nuit. Elle pleurait.

Je me suis retourné pour la serrer dans mes bras. Elle a resserré son étreinte aussi.

Nos visages collés, ses larmes coulaient sur mes joues.

Puis elle a mis mon visage dans sa poitrine. Ses seins m'étouffaient, mais elle me tenait fermement la tête. Je suffoquais, je bavais. Des heures durant, elle m'a maintenu ainsi.

Alors petit à petit, le rituel s'est modifié.

Elle venait seins nus, ne portant qu'une culotte ou un short. Elle s'allongeait et ses mains palpaient mon corps. Mon torse imberbe, mon aine, mes cuisses, mon sexe mou.

Un soir, sa main saisit la mienne et l'entraîna entre ses cuisses, dans les méandres d'un territoire maternel où je n'aurais jamais dû revenir. Pendant qu'elle forçait mes doigts à exécuter une danse sur les parois de sa chair humide, elle gémissait.

Et moi, je pensais à ma sœur.

Le rituel nocturne dura trois ans.