Connaissez-vous cette musique ? Celle qui vous trotte sans cesse en tête. Non, pas celle qui vous agace, du genre « Libérée » et je vous épargne la suite. Non pas cette Némésis. Je vous parle de celle qui accompagne certains moments de votre vie. Celle qui rend les plus tristes encore plus tragiques et les plus drôles encore plus épiques. Voyez-vous ce dont je parle ?

Je ne vois pas ma vie sans musique. Elle est sans cesse près de moi, rythme mes jours, ponctue mes nuits. J’en ai un besoin réel, irrépressible, assourdissant, que je ne peux ignorer. Dans ce cas ci, je me sens mal, dénuée d’émotions, mélancolique. Finissons en avec les adjectifs car encore plus que tout, la musique accentue mes sentiments, les amplifies, les rends dignes d’être dans les plus beaux films qu’ils m’ont été donnés de voir. Elle apaise aussi, chasse les douleurs et épargne mon âme en lui donnant un point d’ancrage, une attache. Et Dieu que c’est important dans les pires moments !

Telle une fée qui accompagne sans arrêt et change de façon immuable mais pour le mieux le cours des choses, la musique fait partie de ces choses intemporelles, universelles dont on a besoin pour retirer sa fatalité au monde. Elle prend une part plus ou moins grande, fonction des personnes à qui elle s’adresse, mais remplit toujours son rôle à merveille.

Bien-sûr me direz-vous que la musique n’est que l’un des multiples arts des Hommes, créé par ceux ci, pour ceux ci, mais je vous répondrais que selon moi c’est l’art le plus à même de les rapprocher. Sinon comment expliquez-vous ce mélange de sentiments qui tourbillonne en vous à l’écoute d’une sonate ? Comment décrivez-vous cet entrain qui se saisit de vous au son d’une folia ? Comment déchiffrez-vous ce frisson qui s’installe le long de votre colonne vertébrale dès les premiers accords d’un requiem ?

Tant d’interrogations et si peu de réponses, concernant cet art, cette communication, cette liberté pourtant complètement crée par l’homme, lui conférant sans doute la plus grande partie de sa magie.