Monde N°7
Bleu, légèrement drapé de blanc, quelques branches s’y insinue, l’entrelaçant. J’aime ce petit carré de ciel, si proche et si loin, que tout le monde peut voir et revoir. Ça nous rapproche, je trouve, ça nous permet d’être un peu moins lointains, distants les uns des autres. Déroutant.
Je trouve hallucinant la grandeur de ce monde. Nous y sommes de passage, nous y sommes éphémèrement, nous y sommes si nombreux, que pourtant jamais certains ne se croiserons. Troublant.
Alors je vénère ce petit bout de ciel qui nous approche tant, que l’on peux voir à des kilomètres. Moi je suis ici, couché dans l’herbe à me laisser aller à diverses déblatérations, pensant à ces milliers de gens qui partagent mon morceau de bleu. Que font-ils ? Où vont-ils ? Ont-ils conscience que j’observe présentement le miroir de nos vies ? Fascinant.
Je ne sais pas si ce témoin nous apparaît de même pour chacun de nous. Je ne sais pas si il nous considère tel que nous sommes, innocents par nôtre inconscience, si fragiles d’esprits mais si forts de nos cultures, ou comme de simples passants d’ici bas, à la recherche d’idéals surfaits à nos pieds et ne levant jamais les yeux pour contempler son horizon. Quoi qu’il en soit, sa vision doit être bien différente de la nôtre, de part son omniscience et son recul. De part ce pouvoir, empreint de tant de véracité et d’objectivité folle. Affolant.
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