Vous rendez-vous compte de cet univers ? De ce monde que l'on partage, que l'on saccage ? On y passe un temps fou à s'y aimer, s'y déchirer, à s'y battre sans forcément en connaître la pensée.

Non, vous ne le voyez pas. C'est terrible n'est-ce pas ? Il abrite vos joies et vos angoisses, vos plus belles fiertés et tant de vos échecs. Il n'est pas palpable, et ne reçoit aucun de nos égards. Il n'est que le support de nos traces, inlassable.

Je ne fais pas votre procès, tant d'autres êtres s'en chargeront. C'est l'un de nos propres, centrés sur nous même, trop occupés, trop partagés, entre réussites et complaintes. Et puis je n'ai pas le temps ! Voyez-vous, ce monde est si vaste, si incroyable pour le peu d'Hommes qui le regarderont.

Nous ne sommes pas nombreux, peut être le préférons-nous. On peut nous dire marginaux, sans doute le sommes-nous, mais l'emmerveillement pour chacune de ces petites choses nous aide à apprécier cette existence dont vous vous plaigniez sans cesse.

N'y voyez point de morale, à la limite une piqure de votre conscience. Combien de fois avez-vous levez les yeux devant l'immensité du ciel aujourd'hui ? Combien de fois êtes-vous sortis de votre routine si bien huilée pour découvrir l'intensité de cet environnement rouillé par ses années ?

Il ne vous attend pas, ne vous considère en rien, sa grandeur est telle chose que votre égo ne pourra jamais obtenir. Il ne juge pas et ne constitue en vain que la plus basique égalité des Hommes qu'ils crient poursuivre.