Un essai pour essayer de définir un concept.
de muriel Maubec
Je pense que chacun d'entre nous a sa propre définition de ce qu'est ou de ce que devrait être une figure paternelle. Il y a les héros du cinéma, avec ou sans cape, avec ou sans uniforme, qui ont le geste ample, la voix ferme et le regard bienveillant. C'est cette capacité, à un instant T, à donner la pleine mesure de ses qualités vocales : une voix bien en corps, un spectre vocal équilibré, les graves et les aigus qui se mélangent, un timbre chaud, un verbe puissant, une assurance à toutes épreuves. Cette capacité à donner de la voix sans la pousser, sans crier, remplir l'espace de sa présence. Faire preuve d'autorité en sachant qu'on le fait pour le bien des plus jeunes, sans aucune méchanceté ni abus. Être ferme à l’instant T, aller au bout de ses décisions, se faire respecter, avoir de l’autorité. Faire face pour cadrer, pour guider, pour accompagner. Pouvoir lancer un « ça suffit » et se faire entendre. Ne rien lâcher et tenir le coup. Avec authenticité et sincérité, pour retrouver le plaisir d’être avec ses enfants.
C'est quelque chose qu'on n'apprend pas dans les livres, malgré toute la théorie qui remplit les pages blanches des bouquins, c'est quelque chose qui se vit, qui se nourrit des échecs et des expériences, des réussites et de ce qu'on nous a transmis. Un homme qui a grandi sans père va essayer de se construire du mieux qu'il peut, guidé par le savoir et la sagesse des autres masculins que sa famille ou la vie auront mis sur son chemin.
Il pourra tout également être complètement déstabilisé par des abandons ou des maltraitances, avec pour seuls bagages, le souhait sincère et honnête de ne pas reproduire de tels schémas ou au contraire la peur de les faire revivre à sa descendance.
C'est tout sauf l'idée que c'est une évidence, que l'autorité va de soi et qu'il suffit de se tenir là, debout, pour se poser et s'imposer. C'est autrement plus compliqué que juste refaire comme les anciens. Chaque génération s’enrichit, certes, des leçons du passé, mais se charge aussi des erreurs du passé, et ce qui semblait évident pour le père, ne l’est plus pour le fils qui devient père à son tour. Se faire obéir, réussir à changer les choses, jugules les insolences, sans forcément être le Père Fouettard qui fiche les jetons à tout le monde. Voilà le défi auquel doit faire face chaque homme qui devient père. Celui là aura beau avoir tous les diplômes, tout un tas de compétences, il va vite se rendre compte qu’il n’arrivera pas forcément à faire preuve d’autorité, au-delà de tout l’amour qui peut régner dans la maison.
Voici une des clés : certains parents ne parviennent pas à discipliner leurs enfants, et ils ne parviennent pas à aimer leurs enfants. Ils refusent de dire Non, ils achètent tout , ils acceptent le manque de respect, l’insolence et la désobéissance. Comment aimer quelqu’un quand la relation est faite de conflits, de frustration, d’amertume et de colère ?
Ce n’est pas possible. Quand le cadre est mis, les relations sont pleines de joie, de confiance, d’amour et d’appréciation.
Discipliner un enfant, c’est parfois nécessaire, dire clairement : « Je suis l’adulte, je suis ici pour te montrer la voie, la bonne direction, pour te donner des conseils, tu peux me faire confiance, je suis là pour t’aider à grandir et t’accompagner jusqu’ au moment où tu voleras de tes propres ailes, tu prendras tes propres décisions et feras tes propres choix. »
Un père, ça comprend la douleur de ses fils,
Un père, ça soutient et ça console....
Un père, ça conseille , ça sait être modeste
Un père, ça calme les angoisses....
Un père, c'est celui qui sait, celui qui pisse
Un peu plus loin que le ras du sol....
Un père, c'est celui qui reste
Dans les moments de grande poisse....
Un père, ça a les mains dures et calleuses;
Un père, ça gueule et ça tape du poing;
Un père, ça fend le bois avec force,
Un père, ça montre la direction....
Un père, ça maudit les barboteuses,
Un père, ça oublie la compote au coing,
Un père, ça saigne sous l'écorce
Un père; c'est du silence dans l'action....
Un père, ça peut être emmerdant
Quand on aspire à plus de liberté...
Un père , ça peut être sourd comme une tombe
Quand ça veut pas entendre....
Un père, ça devient carrément chiant
Quand il veut imposer ses idées....
Un père, ça fait parfois de l'ombre
Quand les filles se font tendres....
Pourtant, on n'en a qu'un seul, un père....
Même si on veut lui tordre le cou ;
On lui ressemble, et on s'en veut;
On veut faire aussi bien que lui....
C'est de lui que viennent nos repères,
C'est lui qui nous donne le goût
De l'altruisme ou des jeux dangereux
Des anges ou du démon de minuit...
Table des matières
En réponse au défi
Figure paternelle : qu'est-ce que cela vous inspire ?
Que se cache-t-il derrière un père aimant ? Des silences, de la pudeur, beaucoup d' indulgence, un peu de fermeté ? Parlez-moi de votre vision de ce qu'est un père. Vous pouvez écrire un essai un peu philosophique, vous pouvez en faire tout un poème ou bien inventer une histoire. Chacun est libre. J'ai hâte de vous lire vos petits bouts de réflexion ou vos récits de vie.
Commentaires & Discussions
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