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muriel Maubec

France, Région Auvergne Rhône-Alpes.

Bonjour à Tous et à Toutes. Cela me fait grand plaisir d'avoir trouvé ce site, pour partager et échanger sur le plaisir d'écrire et de jouer avec les mots. J'ai toujours beaucoup écrit ; des poèmes, des chroniques, des fanfictions. ça a commencé avec les Cow Boys de Bonanza, puis récemment j'ai découvert la science-fiction avec Star Trek et Star Gate encore plus récemment. J'écris avec un fond de musique, pour accompagner la valse des doigts sur le clavier.

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"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
muriel Maubec

Grand-père, c'est prévu qu'on en ai deux, je n'en ai pas connu un seul. Le père de ma mère est né dans le Doubs, ça sonne merveilleusement doux à mes oreilles. Je sais qu'il a quitté son petit village dans lequel il était papetier pour venir aux pieds du Mont-Blanc. Il a croisé le chemin d'une jeune fille qui fauchait du foin dans un champs, jeune fille à qui il a proposé un coup de main pour aiguiser la faux.
Je n'ai de lui que très peu de choses, une photo et quelques souvenirs de ma mère. Il est parti bien trop tôt, ma mère n'a pas pu l'avoir à son bras le jour de son mariage.
Je suis partie sur ses traces, sur les petits chemins de son département, j'ai traversé les petites ruelles d'un tout petit village, j'ai trouvé une mairie, une petite place. C'est aux archives départementales que j'ai découvert sa famille et son histoire, dont ce fameux tonton qui a embarqué pour les Amériques. Ce tonton s'est marié à New York avec une jeune française. Après vous viendrez me dire que c'est faux, cette histoire de "tonton aux Amériques". Pour nous, c'est le cas. Bon, je ne sais pas comment ça s'est passé là-bas, mais je sais qu'il est rentré chez lui pour fabriquer ses petits héritiers, à l'ombre du coq gaulois de son clocher.
L'autre grand-père, c'est encore plus mystérieux et rocambolesque. Jamais entendu parler de lui, si ce n'est en mal. Mon père ne connaissait pas son père, inconnu au bataillon. Bataillon ? Tiens, le mot tombe bien. En 1968, mon père est incorporé comme jeune soldat chez les chasseurs alpins. Il adore le ski et la montagne. Un soir, le sergent vient le voir et lui dit : "dis, tu ne nous avais pas dit que tu avais un frère !" Mon père répond qu'il ne sait pas qui est son père, alors un frère...
Il fait donc la connaissance de son petit frère (ils ont deux mois d'écart). Comment c'est possible ? La maman du petit frère était l'officielle, épouse épousée, la maman de mon papa a été l'officieuse. Charmant cinq à sept dans le petit village, dans lequel ils ont grandi tous les deux. Ils se connaissaient mais n'ont pas pu se marier. Bon, ils ont juste fait un petit en douce. Et ce petit fait en douce, qui s'est fait traiter de bâtard toute son enfance, est devenu mon papa.
Cette histoire, nous l'avons reconstitué ensemble, tous les deux, en allant tourner les pages jaunies des registres de la mairie. C'était hyper émouvant de faire ça ensemble.
Mon papa est décédé brutalement en 2018, suite à une chute dans les escaliers. Je sais que de là où il est, il a cet éternel sourire et ses yeux bleus malicieux. Il est heureux car tout le monde a repris sa place dans les branches de l'arbre. Il n'y a plus de honte, plus de secrets cachés. Juste une histoire d'amour qui n'était pas possible.
Les parents de mon papa étaient cousins germains. Mon papa est né de leur histoire.
Je n'ai pas connu mes grands-pères, mais je sens que la vie aurait été différente s'ils avaient été là.
La vie m'en a "offert" un, un monsieur venu d'Allemagne, qui est resté au pays du Mont-Blanc, après la seconde guerre. C'est à lui que je dois la maîtrise que j'ai de la langue de Goethe. Il était interprète et mes oreilles ont capté son accent et ses phrases.
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Défi
muriel Maubec

Non mais, je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds. Je ne remettrai pas un pied dans ton foutu pied-à-terre, dussé-je faire un pied de nez à la politesse et aux convenances sociales. Non mais. Entre ton costume "pied de poule" et mes chausse-pieds en écaille, je pensais avoir trouvé "chaussure à mon pied" , ouais, tu parles, tu viens de me faire un fameux "croche-pied", genre "coup de canif dans le contrat", quel manque de bol. Et moi qui avais travaillé d'arrache-pied, pour ne pas trop te casser les pieds, me voilà comme mise à pied. J'avais fait des pieds et des mains pour mettre sur pied de jolies retrouvailles pour toi et moi, j'avais fait le pied de grue devant les boutiques des grands magasins, à me faire écrabouiller les pieds, pour dénicher de quoi pimenter nos nuits, histoire que tu prennes ton pied. Au lieu de ça, je perds pied en te voyant conter fleurette à une biche aux yeux tendres. A propos de biche, méfiez-vous, tous les deux, je risque de vous refaire le portrait à coup de pied de biche, justement. Ça vous fera les pieds. Non mais.
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Défi
muriel Maubec

Pourquoi sans être objective ? Parce que je suis maîtresse d'école, institutrice, même si ce mot a été remplacé par la notion de "professeur des écoles". Depuis que j'ai l'âge de six ans, je sais que je veux être maîtresse, que je veux être dans une classe, faire classe et transmettre des connaissances.
J'ai grandi avec tout un cordon de maîtres et de maîtresses qui ont laissé une forte impression sur moi, tout comme les professeurs au collège, au lycée, puis à l'université. Et dans les écoles où j'ai commencé mon métier, des enseignants passionnés et chevronnés m'ont mis le pied à l'étrier et m'ont laissé faire mes premiers pas. J'ai, dans mon dos, le souffle d'un Joseph Pagnol, instituteur à Marseille. Ça peut faire rire cette image du passé, mais c'est ainsi que je conçois mon métier, au-delà des défis, des difficultés et des obstacles de notre société. Partout j'entends dire que la profession est décriée, que plus personne ne nous accorde aucun crédit, que nous ne sommes pas respectés. Je sais ce que je fais dans ma classe, je n'attends pas qu'on m'accorde un quelconque crédit, je l'ai en moi. Je sais pourquoi je fais ce métier, je sais que la société marche sur la tête, que l'éducation n'est pas simple, que les enfants sont paumés, que les parents sont paumés, mais je sais aussi que chacun fait ce qu'il peut, du mieux qu'il peut avec ce qu'il est, avec ce qu'il a reçu comme passé, comme éducation. Je sais où sont mes valeurs, mes principes, je fais classe avec mes tripes, avec toute mon authenticité, tout mon engagement et toute ma sincérité. Je mets ma sensibilité, ma créativité au service des enfants pour les aider à avancer sur le chemin. Un enfant a naturellement envie d'apprendre, à moi de lui donner les outils pour l'aider à développer tout un tas de compétences, à montrer le meilleur de lui. Cela passe par la confiance, l'estime de soi et l'envie de dépasser des obstacles.
Je bassine les élèves avec l'idée de faire des efforts et de prendre du plaisir à ouvir un livre, que lire devienne une distraction, pas une punition. Je fais classe avec les albums de Tintin, j'invite les enfants à jouer avec les mots pour devenir meilleurs en orthographe. Oui, on fait des dictées, mais on compte les réussites, le mot "faute" est banni de ma classe. On compte les réussites et on ouvre un dictionnaire phonétique pour vérifier l'orthographe des mots. On dessine les mots pour associer leur sens et leur orthographe. On joue avec des images pour manier la conjugaison : l'auxilliaire "être" devient un radiateur pour réchauffer le "Verbe" en pyjama, qui enfile un tee-shirt, en fonction du pronom personnel qui vient jouer avec lui.
Je raconte les petites histoires de la grande Histoire, pour leur montrer que le passé a tout un tas de choses à nous enseigner, y compris les bêtises et le manque de bon sens. Parce que chaque époque a eu du bon et du mauvais. A nous d'en garder les leçons et de poursuivre les bonnes idées de chaque époque, pour avancer vers l'avenir.
On parle des racines, des différentes cultures, on chante ensemble, on fait de la percussion ensemble, pour ressentir l'essentiel : la musique en notre coeur et la force des émotions. Montrer que nous pleurons tous de la même couleur quand des mots nous blessent, attaquent notre âme.
Mon école, elle n'est pas parfaite, mais elle donne une chance à beaucoup d'enfants : ceux qui ont des troubles de l'apprentissage, ceux qui sont autistes, ceux qui ont un comportement compliqué. A tous, on essaie de donner une chance. Dans ma classe, je distribue des sourires, je donne un cadre et je multiplie les projets pour donner aux enfants l'envie de se lever le matin pour faire les efforts que je demande. Et quand les parents me disent que leur enfant est toujours content de venir, c'est ma plus belle récompense. C'est basé sur la communication et la confiance. Alors c'est vrai que je râle, c'est vrai que je demande à être vouvoyée, c'est vrai que je crois à la nécessité des limites et des règles; je garantis à chaque enfant tranquillité et calme. Je n'ai pas de baguette magique, je n'ai pas le pouvoir d'empêcher les conflits et les bagarres, mais je fais de mon mieux pour poser mon regard sur la vie dans la cour de récréation. Je repère les regards de défi et les gestes provocateurs et j'interviens très vite, pour éteindre les étincelles d'embrouilles, avant que ça ne devienne échanges d'insultes et de coups de poings.
Je crois en l'humain et j'aime aider les parents. "On n'est pas trop d'un village pour élever un enfant" est une expression pleine de sagesse que j'aime beaucoup.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Par plaisir, par besoin de coucher sur le papier un ressenti, des sentiments, des joies, des peines.
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