muriel Maubec
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Défi
Grand-père, c'est prévu qu'on en ai deux, je n'en ai pas connu un seul. Le père de ma mère est né dans le Doubs, ça sonne merveilleusement doux à mes oreilles. Je sais qu'il a quitté son petit village dans lequel il était papetier pour venir aux pieds du Mont-Blanc. Il a croisé le chemin d'une jeune fille qui fauchait du foin dans un champs, jeune fille à qui il a proposé un coup de main pour aiguiser la faux. Je n'ai de lui que très peu de choses, une photo et quelques souvenirs de ma mère. Il est parti bien trop tôt, ma mère n'a pas pu l'avoir à son bras le jour de son mariage. Je suis partie sur ses traces, sur les petits chemins de son département, j'ai traversé les petites ruelles d'un tout petit village, j'ai trouvé une mairie, une petite place. C'est aux archives départementales que j'ai découvert sa famille et son histoire, dont ce fameux tonton qui a embarqué pour les Amériques. Ce tonton s'est marié à New York avec une jeune française. Après vous viendrez me dire que c'est faux, cette histoire de "tonton aux Amériques". Pour nous, c'est le cas. Bon, je ne sais pas comment ça s'est passé là-bas, mais je sais qu'il est rentré chez lui pour fabriquer ses petits héritiers, à
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Défi
Je l'ai fait... J'ai fait l'amour, plus ou moins adroitement, les premières fois. C'était cependant très tendre. Il fut patient, attentionné, à l'écoute de mon ressenti, moi, l'abîmée.
Je l'ai faite... J'ai fait ma valise et je suis partie m'installer, petit à petit chez lui.
Je l'ai faite.... la gueule ? Non, ce n'est pas mon genre. Ni râleuse, ni boudeuse; j'exprime simplement ce que je ressens.
Je l'ai fait, j'ai fait le sapin de Noël, en 2009, alors que j'avais perdu mon mari au mois de janvier. Ce fut déchirant, j'ai pleuré en mettant les guirlandes; mais je l'ai fait, car la chaleur des couleurs était réconfortante. J'ai fêté Noël avec les enfants, en versant quelques larmes mais nous l'avons fait et nous continuons de le célébrer, de célébrer la lumière, les sourires, la neige, l'hiver, l'étoile de leur papa au ciel, la promesse d'une Nature endormie qui va revivre.
Je les ai faits..... les 400 coups ? Oui et non, pas tant que ça. J'étais plutôt sage et docile, calme et tranquille, rêveuse et respectueuse; attendant mon heure pour prendre la parole et voler de mes propres ailes, pour porter haut le verbe de mes idées, de mon être, avancer sur le chemin de mes rêves et de mes envies.
Je l'ai fait... je suis montée à cheval, avec santiags, selle western et l'esprit Bonanza derrière moi, bon, pas de Stetson sur la tête, quand même, il valait mieux porter la bombe. Je suis tombée du cheval, je me suis fait marcher sur le pied par un cheval, je me suis fait surprendre par une tête de mule qui s'est emballée. Promis, je vais le refaire. Me reste à trouver le bon centre équestre et le bon professeur qui saura m'aider à apprivoiser ma monture.
Je l'ai fait... mon lit, le ménage... et ça commence à bien faire. C'est pire que tout. Faire, et refaire; et refaire encore. Enfin, je ne vais pas m'en faire. J'ai autre chose à faire.
Je l'ai fait... pipi et caca. Ben oui, faut ce qu'il faut et c'était à faire. Et personne ne pouvait le faire à ma place.
Je l'ai fait... l'école. Oui, je fais la classe, c'est un si beau métier. Non, je ne suis pas en train de repeindre les murs, juste j'applique un peu de couleurs sur le quotidien gris des enfants, je leur apprends à ouvrir grand leurs yeux et à se nourrir des belles choses, des belles paroles et à user de leur bon sens et de leur intelligence.
Je l'ai faite... la planche. Je me suis laissée flôtter au gré des turpitudes et des épreuves.
Je l'ai fait.... tapisserie. Ah oui, ça je connais. Rester en plan sur le bord de la piste. Ça fait mal, j'étais mariée à un prince de la valse; et il avait fait de ma vie un tourbillon dansant.
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Défi
Non mais, je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds. Je ne remettrai pas un pied dans ton foutu pied-à-terre, dussé-je faire un pied de nez à la politesse et aux convenances sociales. Non mais. Entre ton costume "pied de poule" et mes chausse-pieds en écaille, je pensais avoir trouvé "chaussure à mon pied" , ouais, tu parles, tu viens de me faire un fameux "croche-pied", genre "coup de canif dans le contrat", quel manque de bol. Et moi qui avais travaillé d'arrache-pied, pour ne pas trop te casser les pieds, me voilà comme mise à pied. J'avais fait des pieds et des mains pour mettre sur pied de jolies retrouvailles pour toi et moi, j'avais fait le pied de grue devant les boutiques des grands magasins, à me faire écrabouiller les pieds, pour dénicher de quoi pimenter nos nuits, histoire que tu prennes ton pied. Au lieu de ça, je perds pied en te voyant conter fleurette à une biche aux yeux tendres. A propos de biche, méfiez-vous, tous les deux, je risque de vous refaire le portrait à coup de pied de biche, justement. Ça vous fera les pieds. Non mais.
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Défi
Je repense à ce lundi, premier d'une nouvelle année. Un lundi gris, glacé où une voix, toute aussi froide et dénuée d'espoir , m'a annoncé que mon mari, hospitalisé, allait être intubé à nouveau et qu"Il ne reviendrait probablement pas". Je me souviens avoir reformulé ce message en disant : "vous êtes en train de me dire qu'à la fin de semaine, je n'aurai plus de mari !" Ce à quoi on m'a répondu "c'est tout au plus une question de jours ou d'heures". J'ai eu la sensation de me prendre le toit de l'hôpital sur la tête. 15 ans après, je suis encore saisie par le choc de cette annonce. On m'a demandé si je voulais passer un coup de fil, j'ai prévenu mes parents, pour leur dire que Yves allait mourir et qu'il fallait aller chercher les enfants à l'école. La plus petite était avec moi, du petit haut de ses deux ans tout frais. Je voulais que les enfants voient leur papa une dernière fois pour leur dire "adieu". Le lundi après-midi, ils l'ont vu, il était endormi, inconscient, traité par la morphine pour soulager ses souffrances. Je suis restée un peu à ses côtés, pour lui caresser la joue. J'avais vu qu'on lui avait retiré son alliance, elle était posée sur la table, à côté de lui. Cela
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Défi
À la petite fille que tu es parfois À ta frange blond-cendré sur ton front sérieux À tes réflexions sur la morale et la foi À ce voile triste qui passe dans tes yeux He, tu veux que je te dise; petite fille Les papas de cinéma ne sont que du vent Au delà des caméras, ils ont une famille Différente de ce qu'ils affichent à l'écran J'ai bien compris qu'au-delà de mon personnage Tu recherches ce dont tu as toujours manqué Malgré les ans qui te font prendre de l'âge Tu me vois en papa; je l'ai bien remarqué Aujourd'hui tu as un défi à relever Un challenge de femme; un défi de maman Comme moi, tu as trois enfants à élever Tu seras avec eux; tendrement, fermement Mais, tu sais que tu dois regarder vers demain En emportant comme bagage tes fêlures Et n'attends pas de me croiser sur ton chemin Tu ajouterais du chagrin à tes blessures Tu dois accepter d'avoir eu cet imparfait Père fantôme, pudique, qui se taisait. J'en suis où depuis que j'ai écrit ce poème, il y a bientôt 15 ans ? J'ai relevé ce défi, j'ai accompagné mes enfants sur le chemin du deuil et j'ai avancé sur le mien, avec le souvenir de mon Prince que j'aime tant. J'ai découvert la psycho-généalogie et comment il était possible
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Défi
Comment te décrirais-tu en quelques mots ? ==>Souriante, optimiste, littéraire, déterminée Quel est ton prénom ? =>Muriel Sylvie Où es-tu né(e) ? ==>en Haute-Savoie, au pied du Mont-Blanc Quel est ton passe-temps favori ? ==>Regarder des séries, écrire, jouer de la guitare As-tu des frères et sœurs ? Si oui, combien ? ==>Un frère aîné As-tu des animaux de compagnie ? ==>Une adorable petite lapine vient d'emménager dans notre salon. Quelle est ta couleur préférée ? ==>Le bleu Qu'est-ce qui te passionne le plus dans la vie ? ==>Penser que ça va aller mieux. As-tu un plat préféré ? ==>La raclette Quel est ton film préféré ? ==>Sissi , et les versions télévisées du Bossu, et les adaptations de Pagnol. Quelle est ta série préférée ? ==>« Desperate Housewives », en ce moment à cause de Mike Delfino, que j'ai découvert dans Danse avec les stars. J'ai aussi beaucoup apprécié "fais pas ci, fais pas ça" et "les enquêtes de Murdoch" Quelle est ton émission télévisée préférée ? ==>Danse avec les stars, jusqu'à l'élimination de James Denton. Quel est ton livre préféré ? ==>La série des Agatha Raisin Quel est ton auteur / autrice préféré(e) ? ==> M.C Beaton et une foule d'autres, incluant Pagnol
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Je suis à la veille d'emmener mes élèves au monument aux morts, pour une cérémonie liée à la Flamme du Souvenir. Ce sont des moments forts, importants pour le devoir de mémoire. J'ai pu constater que les enfants sont sensibles à l'histoire des enfants de la ville, dont la mémoire est honorée lors de ces cérémonies. Notre école primaire porte le nom et le prénom d'un de ceux qui figurent sur le Monument aux Morts de notre ville. Les enfants se sont instantanément intéressés à son histoire, à qui il était, au petit garçon qu'il était, au jeune ouvrier qu'il n'a presque pas eu le temps d'être. A nous de trouver les mots pour leur raconter ces heures sombres de l'Histoire, leur montrer que les adultes n'ont pas toujours su se montrer intelligents et que bien des guerres ont déchiré notre ruban chronologique. Malheureusement l'actualité montre que l'humain n'a pas encore tout compris en ce qui concerne la paix, l'amitié, le respect et le vivre-ensemble. Et mes élèves qui posent toujours cette même question "mais pourquoi il y a la guerre ?" Du plus profond de mon humanité et de mon positivisme, je leur confie que l'Espoir est permis et que chaque être humain a la possibilité d'agir autr
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Défi
Pourquoi sans être objective ? Parce que je suis maîtresse d'école, institutrice, même si ce mot a été remplacé par la notion de "professeur des écoles". Depuis que j'ai l'âge de six ans, je sais que je veux être maîtresse, que je veux être dans une classe, faire classe et transmettre des connaissances. J'ai grandi avec tout un cordon de maîtres et de maîtresses qui ont laissé une forte impression sur moi, tout comme les professeurs au collège, au lycée, puis à l'université. Et dans les écoles où j'ai commencé mon métier, des enseignants passionnés et chevronnés m'ont mis le pied à l'étrier et m'ont laissé faire mes premiers pas. J'ai, dans mon dos, le souffle d'un Joseph Pagnol, instituteur à Marseille. Ça peut faire rire cette image du passé, mais c'est ainsi que je conçois mon métier, au-delà des défis, des difficultés et des obstacles de notre société. Partout j'entends dire que la profession est décriée, que plus personne ne nous accorde aucun crédit, que nous ne sommes pas respectés. Je sais ce que je fais dans ma classe, je n'attends pas qu'on m'accorde un quelconque crédit, je l'ai en moi. Je sais pourquoi je fais ce métier, je sais que la société marche sur la tête, que l'
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Défi
**** 7.50 lundi 30 mars 1857 Dans la cour, environ 40 personnes, les notables de la ville, les conseillers municipaux, et des curieux venus assister à l'exécution. Et derrière les fenêtres qui donnent sur l'emplacement du châtiment , combien sont-ils à attendre, à scruter les allers et les venues des uns et des autres ? Ben, Adam, Joe et Hoss sont là aussi; Joan est là. Dayve, l'assistance de Roy Coffee monte sur l’échafaud, ajuste la corde de la potence et retourne ensuite dans la prison pour y chercher le condamné. Il ressort avec le shérif, tous deux ont le revolver à la ceinture et l'étoile qui étincelle, le révérend Browne en paletot, avec à ses côtés le condamné à mort. Le cortège monte les seize marches de l’échafaud lentement, avec solennité même. Le révérend prie avec Marchildon qui se place sur la trappe du gibet. Dayve lui lie les bras et les jambes avec des courroies, couvre sa tête d’un bonnet noir et ajuste le nœud coulant de la corde qui lui enserre le cou. « Dieu toi qui regarde tout, prends pitié de cet homme qui va expier ses fautes. Fais que le Bien triomphe du Mal. » A huit heures deux, Edmond Marchildon meurt.Au moment où le corps bascule lourdement dans le tro
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Bonjour, tu vas bien ? Je déteste cette phrase. Je lui préfère celle-ci : comment vas-tu ? La première exige un oui de politesse, la seconde laisse le droit de dire "ça ne va pas fort ce matin", en totale sincérité, en abandonnant la bienséance et les formules de politesse. Se donner le droit d'être à l'écoute de son ressenti. Moi je vais bien, j'ai le sourire, même sous ce masque dont on ne supporte plus les fibres qui chatouillent le nez, qui cache le gloss que je mets sur mes lèvres. Et dans mes yeux fleurissent aussi des sourires, faut dire qu'ils ont été bien arrosés, mes yeux. J'en ai versées des larmes sur mon oreiller de plume. Maman brisée par la mort d'un mari, maman courage qui a pris ses trois oisillons sous son aile pour continuer d'avancer sur le chemin de la vie.
"Et tu n'as pas encore refait ta vie?" Pardon ? Refaire ma vie ? Ça veut dire quoi refaire sa vie ? Je sais qu'on peut refaire sa cuisine, refaire l'électricité, mais refaire sa vie ? Non. Alors excusez-moi, je suis pénible. Un mot est un mot. Refaire sa vie ? Non, je ne vais pas refaire ma vie, je continue ma vie. J'ai perdu mon prince, mon mari, mon danseur, mon confident, mon partenaire, et j'avance comme je peux, le coeur brisé. Coeur brisé dont je surveille la cicatrisation. C'est fragile, c'est vulnérable, c'est sensible aux peines et aux chagrins, c'est surtout par contre sensible à la peine de l'autre et ça se nourrit de beau, de sourires et de soleil. Je prends la force dans l'humain, dans l'échange avec les autres, en totale intelligence de coeur, dans la bienveillance et le respect.
J'ai le droit d'aller bien et quand c'est le cas, je le dis et je souris. Et quand ça ne va pas, je le dis aussi, ou plus exactement, mes yeux le disent en un flot qui s'écoule sur mes joues. Un souvenir, une odeur, une mélodie, le barrage cède. Les souvenirs sont si forts, si intense, notre amour était si fort.
Alors oui, je vais bien, aussi bien qu'il est possible d'aller bien quand en l'espace de quelques années, tout explose. Je me suis retrouvée veuve; puis j'ai perdu mon père, mon repère, qui était si présent pour moi et les enfants. Un cinq janvier qui m'enleva mon époux, un cinq janvier qui vit mon père chuter dans les escaliers, chute qui le plongea dans le coma et dont il ne revint pas.
Mais je vais bien. Je garde des yeux grands ouverts sur le monde, j'en vois la beauté, malgré les horreurs et la folie des hommes. J'ai envie, j'ai besoin de croire que ça va aller, tout comme j'ai réussi à me relever, je sais que la bonne volonté et les valeurs ne sont pas mortes. Chacun y met du sien, du mieux qu'il peut. Les infos veulent nous faire croire que l'humain est foutu, mais moi j'ai envie de croire qu'en pensant, qu'en s'engageant, on peut changer des petites choses. Autour de soi, pour les enfants qui grandissent parmi nous. On peut faire tant et ça va aller, ça va aller bien. Pour que chacun puisse dire : aujourd'hui je vais bien. Mais puisse dire aussi, "aujourd'hui je ne vais pas bien", mais je sais que ça va aller. Car tout le monde mérite d'aller bien, tout le monde a le droit d'aller bien. Quand on dit les choses, quand on pose des mots, on soigne les maux.
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Défi
Pointe de douleur dans la poitrine Un flot de larmes qui s'agglutinent Derrière les portes du quotidien, Les portes closes du "tout va bien" J'ai oublié encore une fois Que j'avais mal, que j'avais froid Sans toi, sans tes bras, sans ton sourire Et tout ce qu'il nous restait à découvrir... Petite douleur, petite pointe qui brûle Un spasme, des crises qui s'accumulent Et enfin les larmes qui s'écoulent, Ah quelle était grosse et dense cette boule... Un triste anniversaire se profile Mariage conte de fée, qui a cassé le fil ? Oui on devait vivre, éperdument heureux Pour toujours, heureux et amoureux Même en cauchemar, je n'avais pensé Que nous étions en sursis, idée insensée Nous n'avons eu droit qu'à une décennie, C'est trop peu pour deux cœurs si bien unis L'amour est un anneau, tout rond , tout ciselé Pas de début, pas de fin, c'est prouvé Mais le rideau est tombé sur le décor De notre pièce, notre amour, notre trésor Plus de jeu, plus de représentation Extinction des feux, plus de passion Je suis seule dans la loge minuscule Entre des costumes et des renoncules... Les cartes des amis, les vieilles photos Les souvenirs, tu es sorti trop tôt Plus là pour me donner la réplique Plus
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Francesca cligna des paupières dans l'obscurité, savourant avec un immense plaisir la délicieuse chaleur du lit. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui l'avait réveillée, la respiration régulière d'Adam troublait à peine le silence. Elle avait soif. Il y avait une carafe d'eau, elle s'en souvenait, sur la petite table près du lit et alla la chercher. Il entrait assez de lumière à travers la découpe du volet pour lui permettre de s'orienter. En ôtant le bouchon de verre, elle regarda Adam avec appréhension, craignant que le bruit, si faible soit-il, ne le réveille. Mais Adam ne dormait pas. Il ne dormait plus depuis l'instant où Francesca, s'agitant un peu, avait prononcé dans son sommeil quelques mots inaudibles. Et il s'était rendu compte que, bien que le lit fût assez large pour qu'ils puissent y coucher côte à côte sans se toucher, elle s'était rapprochée de lui et avait dormi pelotonnée contre son dos. Il tombait quelques gouttes d'eau ! Du ciel noir où la lune brillait toujours, une pluie fine tombait, droite et blanche. Elle approcha son visage de la vitre pour mieux voir. Elle commençait à frissonner dans sa robe de chambre légère, mais elle ne pouvait détacher ses yeux
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