Je suis à la veille d'emmener mes élèves au monument aux morts, pour une cérémonie liée à la Flamme du Souvenir. Ce sont des moments forts, importants pour le devoir de mémoire. J'ai pu constater que les enfants sont sensibles à l'histoire des enfants de la ville, dont la mémoire est honorée lors de ces cérémonies. Notre école primaire porte le nom et le prénom d'un de ceux qui figurent sur le Monument aux Morts de notre ville. Les enfants se sont instantanément intéressés à son histoire, à qui il était, au petit garçon qu'il était, au jeune ouvrier qu'il n'a presque pas eu le temps d'être. A nous de trouver les mots pour leur raconter ces heures sombres de l'Histoire, leur montrer que les adultes n'ont pas toujours su se montrer intelligents et que bien des guerres ont déchiré notre ruban chronologique. Malheureusement l'actualité montre que l'humain n'a pas encore tout compris en ce qui concerne la paix, l'amitié, le respect et le vivre-ensemble. Et mes élèves qui posent toujours cette même question "mais pourquoi il y a la guerre ?"
Du plus profond de mon humanité et de mon positivisme, je leur confie que l'Espoir est permis et que chaque être humain a la possibilité d'agir autrement. La gestion des émotions et le souci de l'Autre peuvent permettre à chacun de grandir ensemble et d'avancer sereinement sur le chemin, car rien ne vaut la préciosité de la Vie.
Il me semble essentiel de garder les deux dates, celle du 11 novembre n'est pas celle du 8 mai, car les deux conflits sont différents et n'ont pas eu la même portée sur le plan humain.
Quand j'en parle aux enfants, j'essaie toujours de leur expliquer que les Allemands d'aujourd'hui ne sont pas responsables de ce qui s'est passé autrefois. L'amitié Franco-Allemande est chère à mon coeur, je vais en Allemagne depuis que je suis toute petite et je m'occupe d'un comité de jumelage au service des amitiés entre ces deux pays.
Ce vendredi 11 novembre, je serai près du Monument aux Morts, pour penser à tous ceux dont la vie a été fracassée, quand ils n'avaient rien demandé, à part être heureux et faire leur vie. Alors, oui, ils avaient, ils ont eu le sens de la patrie et le sens du sacrifice, mais que de vies foudroyées, que de papas qui ne sont pas rentrés, que de fiancés qui n'ont pas revu la lumière de l'Amour.