11 – Pseudo : Hugh Kandoit - Contenu sans cible -- Auteur incipit : Yenyenus - Auteur texte : Castor
************* Contenu sensible *****************
Après une session de travail harassante, Ambre retrouvait enfin le confort de son nid. Elle avait accouru avec une hâte toute particulière. Elle débordait d'envie alors qu'elle précipitait vers sa chambre, le grand moment arrivait. La jeune strip-teaseuse se dirigea vers sa table de chevet, et en ouvrit le tiroir...
Il l’attendait bien sagement comme chaque nuit à la même heure, elle s’en saisit et le fourra dans son sac à main.
Elle appuya sur le bouton du rez-de-chaussée, l’ascenseur commença sa longue descente. Elle plongea la main dans son sac et caressa du bout des doigts toute la surface de l’objet. Les mouvements de va-et-vient de sa main sur celui-ci lui firent naître un frisson derrière sa nuque. Cette douce vibration s'insinua le long de son dos pour venir se complaire au creux de ses reins. Elle commença à haleter et son bassin fut pris d’un balancement d’avant en arrière, irrépressible.
L’arrêt intempestif de l’ascenseur à un étage intermédiaire la figea.
Elle se redressa en voyant Francine s’engouffrer entre les portes battantes. Elle arborait un de ses habituels Sweet-shirt estampillé « We can do it » qui promouvait, via le portrait d’une ouvrière, le féminisme. Francine lui concéda un sourire forcé avant de se retourner vers le panneau de commande, pendant que l’ascenseur se remettait en branle.
Elles se fréquentaient auparavant, mais Ambre s’était vite fatiguée de cette bourgeoise militante qui s’enorgueillait de livrer bataille courageusement contre les suffixes masculins en défiant le dictat patriarcal du correcteur orthographique de son traitement de texte. Ambre s’était rapidement rendu compte que cela ne servait à rien de revendiquer l’égalité, il fallait lutter contre les hommes, tous les hommes.
Elle avait le besoin viscérale de se venger de toutes les injustices qu’ils lui avaient fait vivre à elle aux autres et donc à toutes les femmes.
Tous les mêmes !
Malgré leurs divergences, leur amitié avait tenu, jusqu’à ce que Francine découvrit qu’Ambre était devenue strip-teaseuse.
Mais comment aurait-elle pu comprendre ?
Ambre n’offrait pas son corps. Elle dansait pour les hommes parce qu'elle avait besoin de leur regard pour exister. Ce besoin irraisonné de se sentir femme à leurs yeux la rongeait de l’intérieur.
Comme tous les soirs, elle partait ainsi à la chasse, sa plastique voluptueuse comme appât.
Une fois atteint le rez-de-chaussée elle sortit dans la rue et se dirigea vers le square. Elle se posa sur un banc face à un homme qui patientait. Elle releva discrètement sa jupe, décroisa les jambes et croisa son regard, attendant que le sien s’insinue entre ses cuisses. Mais Il semblait absorbé et n’avait rien remarqué, un homosexuel assurément...
Elle changea de cible, lorsqu’elle aperçut ce quarantenaire bedonnant qui passait dans son champ de vision. Il parlait fort pour montrer qu’il était là. Une silhouette fluette l’accompagnait, esclave sexuel au vu de la minijupe qu’il lui imposait de porter. Ambre accéléra le pas pour se positionner au-devant de leurs trajectoires. Elle laissa tomber son sac à main et se baissa de manière aguicheuse, lascive. Elle attendait sa proie. Pas un mot, pas un sifflement. Il la dépassa en se désintéressant d'elle. Elle sentit une caresse sur la fesse, se releva et attrapa le regard que lui lançait la porteuse de mini-jupe, qui passait sa langue sur ses lèvres en imaginant faire de même sur les siennes.
Lui, il l’avait ignoré. Ce misogyne ne l’avait même pas vu, un presbyte à coup sûr…
De rage elle se dirigea dans l’antre où elle trouverait une proie facile : un bistrot.
Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la porte qu’un jeune homme lui coupa le chemin et s’engouffra. Le style d’homme qui se croit prioritaire devant les femmes.
Quel goujat !
Alors qu’elle refaisait un pas en avant, une main lui passa devant et entrouvrit la porte.
— Je vous en prie, mademoiselle.
Elle sentit la fureur montée en elle. Un autre qui usait de la galanterie pour démontrer sa domination.
Quel goujat !
Elle le toisa, entra devant ce maudit, sans mot dire.
Elle observa les clients attablés et fut attirée par un jeune mousse qui se dirigeait vers la sortie.
Un porc qui s’apprête à avoir une femme dans chaque port
Sans hésiter, elle le suivit jusqu’à l’extérieur. Elle le talonna dans les ruelles obscures jusqu’à ce qu’ils débouchent sur le pont piétonnier. Elle accéléra le pas pour le rattraper.
— excusez-moi…
Il stoppa net, se retourna.
— Désolé… Mais j’ai toujours rêvé de toucher un vrai pompon. Il paraît que ça porte chance… lança-t-elle d’une voix timide.
Il acquiesça d’un sourire gêné pendant qu’elle s'avançait, la main plongée dans son sac. Lorsqu’elle fut assez proche, il baissa la tête pour que l’accessoire, ornant son bâchis, fût à portée de main d’Ambre. Quand il vit l'arme passer devant ses yeux, il était déjà trop tard. Celui-ci percuta sa poitrine et s’enfonça. Le souffle coupé, il recula jusqu’à ce retrouvé coincé contre la balustrade du pont.
Pendant qu’elle remuait le couteau dans l’appellé, elle approcha ses lèvres du lobe de l’oreille et lui susurra des gémissements. Elle accéléra le mouvement de va-et-vient de la lame pour qu’il rende l’âme. Elle agrippa sa hanche et d’un coup de bassin se plaqua contre lui afin de mieux sentir ses derniers soubresauts. Elle colla son visage contre le sien pour ressentir les caresses de ses soupirs d’agonie. Alors qu’elle tenait vigoureusement l’arme à droite, il passa l’arme à gauche et s’affaissa sur elle.
Elle lâcha un long râle de plaisir.
Avant qu’il ne s’écroule à terre, d’un bon coup de reins, elle balança son porc par-dessus le garde-corps. Elle le regarda un instant s’éloigner, flottant vers d’autres horizons. Après avoir sorti un kleenex de son sac, elle nettoya consciencieusement la hampe puis la lame. Elle réajusta son balconnet, se recoiffa et alluma une cigarette.
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