Astarté ou les Nuits sans Soleil
Nuit au bout des doigts
Sous les lueurs se diffusent
Des ombres chinoises
Je te retiens dans ta course folle et mes mains filent aux paysages qui défilent : un instant, ce miroir sur l’ardoise, la forme d’un corps aimé, le cœur pressé, oppressé, je dessine, te dessine, t’assassine ; et ces mondes s’inventent sans cesse, sans nombre dans la pénombre, au point de chute où tu t’engouffres.
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Mains tremblantes et pensées térébrantes pour un cœur délaissé, doigts qui tracent sur le moire la surface ardente de mes miroirs, une lueur d’espoir ?
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« O nuits anthracites,
Aux dédales désarmants
Faites qu’elle m’aime !»
Ombres et désespoir : une lune, l’étang où tu te noies, seins nus face à la nue que des nuées de corbeaux déchirent ; des corps beaux, nix des eaux dormantes, bellâtres absolus, te recueillent dans leurs bras d’albâtre, ou mordorés. C’est un bal, en l’honneur de Baal, l’esquisse d’un carnaval, le temps d’un interstice. Déchéance des romances : ces saints d’opale et d’onyx ne sont que l’ombre ensoleillée de ces hommes que tu aimais plus que moi, le déchu victime du nombre : un homme cercueil. Angoisse. Déjà ma main s’emporte en tempête, et mes larmes obscures s’écoulent… de la grêle sur l’ardoise, une mort dorée.
Dans l’ombre il n’y a
Qu’un petit morceau de craie
Effaçant ses nuits
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