Chapitre 12 : Un mur cachant des réponses
Après ce moment de contemplation plein en émotions, Allan reprend peu à peu ses esprits et sèche ses larmes.
- Il ne s'est pas foutu de moi... Il m'y a vraiment emmené ce vieux fou... Mais dans ce cas, tout ça, toutes ces créatures, tout est vrai. Où est-ce que je suis tombé au juste ?
Il se remémore la scène de la librairie et un souvenir refait surface.
- Ce livre...Vivarus. Suis-je vraiment dans ce monde ? Si c'est le cas, est-il possible de rentrer ? Maman...Je l'ai laissée seule... Il faut que je sache ce qu'il se passe.
Allan fixe les alentours du royaume à la recherche d'une entrée visible depuis son perchoir. Le château est positionné sur la montagne, s'incrustant parfaitement dans celle-ci. Il semble installé dans un coin du royaume plutôt riche et soigné, d'après la taille des maisons qui s'y trouvent et le travail du bois qu'il peut apercevoir, même à cette distance, sur les facades. Il s'agit certainement de la ville haute. En contrebas, des bicoques très simples et assez abîmées, sûrement la vieille ville, où il aperçoit un grand pont-levis. Celui-ci donne directement sur une partie surélevée de la pleine via un grand pont de pierre, d'au moins quarante mètres de long, qui surplombe le vide. Vu ce qui rôde dehors, les hommes qui vivent dans l'enceinte de ces murs semblent rester prudent. Allan, déterminé et dont les yeux crient à l'aventure, emboîte de nouveau le pas.
- Je dois rejoindre ce pont. Une fois là-bas, ils pourront sûrement me renseigner un peu plus sur ce monde.
Il regarde comment descendre et remarque un petit enfoncement naturel dans la montagne. Les rochers semblent former un escalier correct, malgré que des plantes grimpantes puissent gêner la descente. Après hésitation, il décide de s'y engager. Au moins cinquante mètres le séparent du sol et la tâche semble ardue, le vent souffle fort et la moindre glissade lui sera fatale. Malgré cela, l'adrénaline que lui confère ce monde nouveau lui permet de garder son calme, l'excitant même un peu. Alors qu'il arrive tant bien que mal à la moitié du chemin, un piaillement venant des airs le fait lever les yeux. Au dessus de lui, au niveau de la crête sur laquelle il se tenait quelques minutes plus tôt, un grand et élégant oiseau rouge vif, l'observe, la tête penchée dans le vide. Allan ne peut s'empêcher d'être émerveillé face à la bête.
- Salut, toi ! T'es quoi, au juste ?
L'animal le regarde, intrigué, penchant la tête. Son plumage est d'un rouge éclatant, son bec jaune est pointu et le bout de ses ailes possède des reflets orangés.
- Dis-donc, vous êtes pas très farouches ici, j'ai l'impression.
Soudain, un sifflement strident venant du royaume se fait entendre et l'animal s'envole dans sa direction, laissant Allan seul à nouveau. Après l'avoir regardé voler quelques secondes, il reprend sa route. Arrivé en bas, la plaine semble infinie et entourée de bois aux arbres démesurément grands. Elle est couverte de magnifiques arbres dont les feuilles écarlates sont soufflées par le vent, un vent très doux comparé aux hauteurs où il se trouvait plus tôt. Mais aussi d'une herbe d'un vert éblouissant et d'animaux qu'Allan n'avait pas vu depuis la crête. Notamment chevaux étranges gambadent librement.
- Des chevaux à six pattes, j'aurai tout vu aujourd'hui.
Mais il aperçoit également des sortes de bisons aux cornes immenses et asymétriques, des hérons à deux têtes et de magnifiques cerfs, dont les bois majestueux mesurent au moins un mètre cinquante. Il continue d'avancer dans cette nature nouvelle, jusqu'à arriver au pied de la montagne, le pont se dressant au dessus de lui. Du lierre grimpant s'entortille tout autour de l'édifice, lui donnant d'autant plus un aspect ancien.
- Okay, plus qu'à monter maintenant.
A sa droite, il remarque un chemin amenant jusqu'au pont, sans embûches pour une fois. Il décide de l'emprunter et une fois face à celui-ci, il ne peut que faire face à l'immensité des murs de l'autre côté. Il décide de s'engager afin de pouvoir rentrer dans le royaume, quand soudain, une flèche vient se planter à ses pieds.
- Putain ! C'est pas passé loin...C'est qui le con qui...
Il lève les yeux et voit un homme, armé d'une arbalète, posté en haut du mur et près à décocher un autre carreau.
- Halte, morveux ! Un pas de plus et la prochaine te trouera le gosier. Qui es-tu ?
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