Chapitre 16 : Rencontre royale
Alla finit de se préparer rapidement et emboîte le pas à Alicia. Ils quittent les cuisines, longent le grand couloir et finissent par arriver face à une immense porte. La gouvernante regarde Allan de la tête au pied, puis lui tape sur l'épaule.
- Si Almerick t'as parlé, c'est que tu dois pas être un mauvais bougre. Il est si ronchon. Bon, ça va, tu es présentable, mais fais attention. Pas de gaffe devant le roi. C'est un homme bon, certes, mais il a une image à tenir. Si tu lui manque de respect, tu seras exécuté aussitôt.
Allan déglutit à la seule évocation d'une excécution. Puis regarde Alicia en souriant.
- Merci madame. Ne vous inquiétez pas, je sais me tenir. Puis vous l'avez dit vous même, je ne suis pas un mauvais bougre !
Elle lui sourit en retour et part voir les gardes qui sont placés devant la porte.
- C'est le garçon qui a une audience à midi avec son altesse.
Les deux hommes scrutent Allan de la tête au pied, puis ouvrent grand la porte. L'un deux regarde Alicia en rigolant.
- Tu n'as pas été trop dure avec lui j'espère. Quand on voit à quel point Almerick a peur de toi.
Son camarade glousse et Alicia s'énerve.
- Très amusant Kjorr. Si vous faisiez mieux votre travail on en serait pas là. C'était vous qui deviez garder le mur je vous rappelle.
Les deux soldats se taisent et baissent la tête. Alicia, satisfaite, se retourne à nouveau vers Allan.
- Bon, tu es prêt ?
Allan se contente d'un oui approbateur, de la tête. Puis s'engouffre dans la grande salle. En entrant, il est frappé par l'immensité de la pièce. Elle seule doit faire au moins trois fois la taille de sa maison. De grands pilliers de pierre la jonchent. De longs tapis comme ceux du couloir la traverse de parts en parts et d'immenses vitraux sont encastrés dans les murs, représentant des actes héroiques en tout genre. Au milieu de la salle, immense table en bois vernis, sur laquelle un repas parfumé est posé. Du rôti, du poulet, des pommes de terres frittes, des légumes en tout genre et autres mets délicats, donnent l'eau à la bouche à Allan, qui n'a rien mangé depuis son arrivée.
Enfin, au fond de la salle, un grand et majestueux trône de pierre, vide. Comme toute la salle d'ailleurs, Allan semble seul. Il regarde partout, mais rien. Il en profite pour s'approcher de la table et voler un bout de poulet. A ce moment là, une voix retentit derrière lui, le faisant sursauter.
- Et bien, Allan, c'est mal de voler.
Allan manque de s'étouffer en se retournant. Face à lui, Anselm, apparaissant par une porte derrière le trône.
- Le roi arrive, il avait une affaire urgente à régler. Alors, ça c'est bien passé tout à l'heure ?
Allan pose ce qu'il tenait encore dans la main sur la table et s'approche du chevalier.
-Oui, très bien, Almerick m'a expliqué quelques choses sur votre monde et les filles ont été... gentilles.
Le chevalier lui lance un sourire narquois.
- Ohoh, tu as réussit à faire parler ce vieux bougre ? Bien jouer mon gars ! Quant aux filles...
Il lui lance un clin d'oeil qui fait sourire Allan, gêné. Tout à coup, la porte s'ouvre à nouveau et trois soldats rentrent. Derrière eux, un homme très bien habillé, recouvert d'une longue cape bleu azur, avec un dragon au milieu. C'est un vieil homme d'une soixantaine d'année,aux cheveux blancs, affublé d'une moustache assez amusante en bigoudis. Enfin, encore derrière cet homme, à nouveau des soldats. Anselm se met d'un coup à genoux et tape sur la jambe d'Allan avec de lui chuchotter.
- A genoux ! C'est le roi !
Allan, paniqué, se met maladroitement à genoux. Le roi vient se placer sur son trône. Et regarde Allan fixement.
- Debout mon garçon. Quel est ton nom ?
Anselm se redresse et demande à Allan de faire de même en lui disant de répondre.
- A...Allan, votre altesse !
Le roi rigole, faisant remuer sa moustache.
- Ohoh, tu es bien élevé pour quelqu'un d'un autre monde. Etonnamment chétif également. Sont-ils tous comme toi dans tes contrées ?
Allan agacé et dont le naturel revient au galop, répond sans réfléchir.
- Peut-être bien. Tous les rois sont sans couronne chez vous ?
Anselm risque de tomber dans les pommes en entendant ces mots et dégaîne son épée qu'il pointe sous le coup d'Allan.
- Mécréant ! Comment oses-tu !? C'est le roi !
Le roi regarde Allan, qui le regarde déterminé, amusé. Puis il fait signe à Anselm de baisser son épée.
- Range ça mon fils. Ce garçon m'amuse. Vois-tu mon garçon, je suis de ceux qui pensent qu'un ornement ne fait pas un dirigeant. J'ai donc décidé de ne pas la portée.
Allan, ébahit, regarde Anselm, sans trop écouter le roi. Lui manquant une fois de plus de respect.
- T'es le fils du roi !? Pourquoi tu m'as rien dit ?
Le chevalier, honteux et agacé, tente de garder son calme.
- Mon pè...Le roi te parle !
Le roi ne peut plus s'arrêter de rire, face à cette situation comique.
- Ohohoh ! Bon, que diriez-vous de continuer cette discussion autour de ce festin ? As-tu faim jeune homme ? J'ai beaucoup de questions à te poser.
Allan fixe le roi avec les yeux ronds comme des billes.
- Oui, monsie...Votre altesse, je meurs de faim.
Le roi fait signe aux deux garçons de s'asseoir.
-Et bien à table.
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