Chapitre 19 : Entente mutuelle

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Allan reste bouche bée face à la demande de Anselm. Le jeune chevalier se reprend aussitôt.

- Non...Je...Oublie ça, s'il te plaît. C'était stupide et déplacé.

Allan prend alors la parole à son tour, essayant de comprendre ce qui motive ainsi le garçon.

- Non, c'est pas ça. C'est juste que je suis étonné. Pourquoi tu voudrais venir avec moi ? Tu as tout ici. Tu es le fils du roi, tu es célèbre et chef des gardes et ça m'étonnerait même pas que les femmes soient à tes pieds.

Anselm, presque frustré d'entendre ça, s'emporte un peu.

- Justement ! J'en ai marre d'être juste le fils du roi, à qui tout arrive facilement et qui est adulé pour ça. Je veux être...moi... Juste Anselm. Je veux vivre ma vie et pas celle de mon père.

Un silence règne alors dans la pièce, les deux garçons regardant ailleurs. Allan réfléchit et se lève, tendant la main à Anselm.

- C'est d'accord, tu seras mon partenaire de route. Tu ne seras Anselm...Euh...C'est quoi ton nom de famille d'ailleurs ?

Le garçon rigole alors, face à la face bête d'Allan.

- Tu es dans le château d'une personne dont du ne connais même pas le nom ? C'est pas plus mal remarque, je préfère que tu ne sache pas, comme ça, je serai Anselm, point.

Allan, ne se prenant pas la tête, se contente de sourire avant d'insister en tendant sa main.

- D'accord, ça me va, mais serrons et accord ou je vais vraiment devenir gêné de tendre ma main dans le vide.

Les deux garçons pouffent et se serre la main fermement. L'atmosphère est chaleureuse, dans leur corps comme dans leur coeur. Soudain, Anselm prend un air désolé.

- Qu'est ce qui a partenaire ? Déjà lassé de ma compagnie ?

- Non, désolé. C'est juste que je me demandais...Comment on va s'enfuir ?

Allan, ne comprenant pas, se contente de hausser les sourcils.

- S'enfuir ? Pourquoi faire ? Passons par le pont à l'entrée du royaume, ce sera moins prise de tête.

Anselm rigole nerveusement, laissant son visage, plutôt beau habituellement, devenir presque crisqué.

- Non, tu comprends pas. Je suis le fils du roi, tu te rappelle ? Je peux pas quitter le royaume et mes fonctions. Tant celles de prince que celles de chevaliers.

Allan, réalisant alors, pousse un petit cri.

- Ah ! C'est vrai ça, j'avais presque oublié ! Mince alors, comment on va faire ?

Les deux garçons s'assoient et se mettent à réfléchir. Dehors le ciel continu de s'assombir et le vent souffle de plus en plus fort, envoyant ses feuilles fouettées les fenêtres de la pièce. A l'intérieur, l'odeur de bois qui a brûlé trop longtemps envahit la pièce, le feu finissant de crépiter dans la grande cheminée. Anselm se lève tout à coup en s'écriant.

- C'est bon, j'ai trouvé ! On va passer par les catacombes sud du château ! Elles ne sont pas surveillées.

Allan approuve en se levant à son tour.

- Super ! Faisons ça, si elles sont pas surveilées c'est encore mieux ! C'est genre le coin du garde manger ou un truc bête du genre non ? Pour qu'elles ne soient pas gardées.

Le sourire d'Anselm s'efface aussitôt, laissant place à un visage plutôt crispé à nouveau.

- Et bien, hum, pas exactement... Disons que, ces catacombes donnent vers la montagne et plus précisément ses galeries, donc l'accès y est interdit et scellé.

Allan regarde le chevalier, l'air bougon.

- Tu te fous de moi hein ? Tu veux qu'on crève ? Je veux pas me faire bouffer par des araignées géantes ou autre animal carnassier moi.

Anselm, gêné, s'explique comme il peut.

- Non ! Non, tinquiète, il y a pas d'araignées géantes ! Enfin, pas ici en tout cas...

Allan souffle, l'air rassuré.

- Aaaaaah, ben ça va alors !

Anselm reprend aussi vite.

- ... Par contre des gobelins et des furgolins y ont élu domicile...

Allan, les yeux sortant presque de leurs orbites, ne peut retenir ses émotions.

- Quoiiiii !?

Anselm essaie de se rattraper comme il peut, se mettant à bafouiller.

- Non..C'est...Il fallait bien les chasser des landes ! Il détruisait et pillés les villages !

Allan se met à tourner sur lui même, comme si il ne voulait rien entendre.

- Mais je m'en fous moi ! Je vais pas me jetter dans un trou rempli de gobelins ! C'est du suicide !

Anselm s'apprête à nier, puis se ravise.

- Et bien...Oui bon, tu n'as pas tord. C'est vrai que c'est risqué. Mais je suis assez fort tinquiète pas, je suis vraiment chevalier hein ! Puis je te donnerai une épée pour que tu puisses te protéger aussi !

Allan s'arrête d'un coup de tourner et se rapproche de Anselm.

- Une épée tu dis ? Pas un truc tout pourri ? Une vraie de vraie ?

Anselm, désamparé et comprenant qu'il a touché un point sensible, en profite.

- Euh, oui, une vraie, de chevalier, en argent et tout.

Allan réfléchit et retend la main, l'air déterminé et presque bête.

- Okay, tu m'as convaincu, faisons ça.

Anselm, sachant que cette occasion ne se représentera peut-être pas, se jette sur la main de Allan, la serrant fermement.

- Parfait ! Je te trouverai ça dans la journée. Mais prépare toi bien. On part ce soir.

Allan pousse à nouveau un petit cri, mais plus nasillard.

- Heeiiiin !? Ce soir !?

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