Chapitre 22
Au contraire d'Antéa, Hélya n'avait rien trouvé de particulier dans les données de l'antique comète.
Une simple panne de réacteur semblait avoir immobilisé le vieux vaisseau. La cause avait été signalée au pilote longtemps avant l'arrêt total. Même pour l'époque, le véhicule aurait été aisément réparable. Il lui aurait sans doute suffi de demander. Les communications fonctionnaient, mais l'occupante ne s'en était pas servie, qu'elle en ait eu le temps ou non. Cela aurait pourtant pu lui sauver la vie.
Une énigme pour Hélya, mais pas pour Antéa qui savait tout de l'histoire de la défunte et de son enfant, mais préféra garder pour elle les graves réponses lues dans le journal de bord.
Elles en étaient restées là de leur petite enquête.
Antéa avait feint la déception de concert avec son amante, mais conserva dans sa cabine l'hologramme de l'étoile clignotante. Était-ce le Havre qu'elle évoquait ? Tout ceci avait tout d'une croyance mystique. La décision fut plus difficile à prendre pour le journal de bord. Ce qu'il recelait était d'une dangerosité extrême pour elle. Si Silence Immobile ou le Logos apprenait l'existence de cette accablante découverte, elle risquait de rejoindre cette femme et son enfant dans l'au-delà.
« Qu'allait-elle en faire ? se demandait-elle. » Pour ne pas se mettre en danger, le bon sens – ou la lâcheté – lui soufflait d'en détruite toute preuve, mais l'idée la dégoutait profondément. C'était la seule chose qui donnait vie à la défunte et à son bébé. Pouvait-elle l'assassiner une seconde fois ? Faire disparaitre cette dernière trace d'elle ? Les questions tournèrent dans sa tête avec tant d'insistance que son sommeil en fut altéré. Elle fut incapable de prendre une décision, ce qui en constituait une en soi.
Une copie du journal de bord resta préservée dans Amitié.
Puis, leur mission se termina. Durant tout ce temps, Antéa, fidèle à ses habitudes casanières n'avaient noué de contacts qu'avec Hélya. Ses rapports avec le reste de l'équipage étaient purement professionnels. Le manutentionnaire Caron l'évitait le plus possible depuis qu'il avait eu des ennuis avec elle. La Généticienne ne quittait pas ses embryons et son laboratoire de fortune. À croire que le travail était sa vie. Ceci dit, peut-être pensait-elle la même chose d'Antéa. Hélya et l'intendant semblaient les plus sociables du groupe. Ce dernier avait proposé à plusieurs reprises à Antéa de participer à de petits moments de camaraderie qu'ils organisaient pour rompre la monotonie de leur mission de vigie, mais qu'elle avait déclinée par paresse.
Le début de la marée neptunienne approchait et se faisait sentir dans les trajectoires du vaisseau-comète d'Antéa.
Ils avaient pour ordre de rentrer quelques jours pour faire des mises à jour des systèmes informatiques et le plein de provisions pour plusieurs mois. Ils devaient surtout être livrés en cuves amniotiques. Une fois éloignée des forces gravitationnelles qui ne tarderaient pas à malmener l'Amas cométaire, la nouvelle génération commencerait à croitre. Les embryons allaient commencer à devenir fœtus à bord du vaisseau d'Antéa. Elle ressentait depuis le poids d'une immense responsabilité.
Hélya avait achevé le gros des réparations, mais il restait encore bon nombre de petites défaillances à remettre en état. Elle était présente avec elle et Amitié dans le cockpit.
— Antéa, nous arrivons en approche de notre zone de mobilité stationnaire, dit sobrement son drone.
— Drone, ralentis le plus possible notre révolution. 1,30 m par seconde.
Ce qui tenait lieu d'Amitié enchaina un jeu discret de courts dégazages qui exécuta l'ordre d'Antéa.
— Tu prévois d'aller voir tes proches ? demanda Hélya.
Antéa repensa au garçon qu'elle avait rencontré. Amitié n'était pas parvenu à glaner des réponses à ses requêtes en identification sur le Réseau particulaire depuis qu'ils s'en étaient suffisamment rapproché pour qu'il leur soit de nouveau accessible.
— Non.
— Pourquoi ça ? Tu es fâchée avec ta famille ?
— Je n'ai pas de famille.
Hélya en resta bouche bée. Antéa se fit la remarque que même si elles s'entendaient bien, leurs langues avaient passé plus de temps entre les cuisses l'une de l'autre qu'à bavarder. Hélya était quelqu'un avec qui on ne discutait pas. Avec elle, on agissait. Et ça convenait d'ailleurs très bien à Antéa, en ce moment.
— Bah, tu veux venir manger avec moi ce soir ? Je suis invité dans une réunion de famille d'un type qui veut me sauter. Il m'a dit que je pouvais venir accompagnée. Et j'ai promis à un autre mec de me rendre à une soirée clandestine après. C'est la dernière avant la Marée. Je comptais aller m'éclater un peu. Par contre, tu peux m'accompagner, mais on est bien d'accord depuis le début : t'es pas du genre à me faire une crise de jalousie si tu viens, hein ?
Antéa prit un air faussement éberlué.
— Tu veux dire que tu ne m'es pas exclusive ?
Hélya haussa les épaules.
— C'est pas fait pour moi, répliqua Hélya laconique.
Antéa ne ressentait pas pour Hélya cette envie de possession qui lui était parfois arrivée de nourrir dans ses relations amoureuses. Elle aimait bien Hélya, toutefois. Elle était un peu tout ce qu'elle n'était pas. Elle lui faisait du bien, mais ce n'était pas le genre de personne qu'on pouvait mettre dans une cage. Et Antéa conservait un penchant pour les hommes.
— Tu es vraiment une fille bizarre, dit Hélya. Mais c'est pour ça que je baise avec toi. Enfin, ça plus le fait que tu es super canon... Quand tu quittes tes loques.
Antéa, elle, était plus du genre à se vexer. Le rouge lui monta aux joues.
— Je plaisante. Bon, tu m'accompagnes ?
En temps normal, Antéa aurait refusé, mais la soirée clandestine serait peut-être sa seule occasion de retrouver le mystérieux jeune homme avec lequel une alchimie s'était opérée. Surtout si ce devait être la dernière avant plusieurs mois.
— Je vérifie si on a bien quelqu'un qui reste à bord. Une commandante ne s'absente pas si facilement de son vaisseau, Hélya. Eh oui, j'aimerais bien sortir. D'autant qu'on va être confiné un bout de temps sur ce vaisseau dans les semaines qui viennent.
— OK. Super. Je te prêterai des fringues correctes pour pas que tu me foutes la honte.
Antéa la fusilla du regard, mais elle avait déjà dans l'idée d'accepter. Jouer à être une autre le temps d'une soirée, à ranger tout au fond d'elle ses inhibitions ? Pourquoi pas ? De toute façon, ces dernières ne tarderaient pas à emprunter une porte dérobée pour se rappeler à son bon souvenir.
*
— C'est... Euh... Ta famille tout ce monde ? balbutia Antéa.
Elle se tenait mal à l'aise devant Caron, bras ballants, peu fière de ses platitudes. Exit la cheffe. Caron qui accueillait ses convives un à un tentait de raccrocher les wagons, ce qui – tout comme la finesse – n'était pas sa spécialité.
— Qu'est-ce que vous faites là, Commandante ?
Hélya s'esclaffa.
— Tu m'as invité à venir accompagner, espèce de fongus ! Je suis là avec Antéa. Pourquoi ? Ça pose problème ? demanda-t-elle un sourcil relevé.
— Ah euh... Non ! Euh... Bienvenue. Allez vous prendre quelque chose à manger sur le buffet.
Et Caron s'empressa de s'éloigner devant une Antéa mal à l'aise.
Hélya était goguenarde, très contente de son mauvais tour.
— Tu es une peste, tu sais ? dit Antéa.
— Je sais.
Antéa jeta un regard vers Amitié. S'il avait compris, il n'en laissait rien paraitre. Il était le premier à se faire moqueur, habituellement.
— Caron va t'en vouloir.
— Je me rattraperai avec une petite pipe.
Son sourire éclatant désarçonna Antéa. Hélya était manifestement très contente de son mauvais tour. Antéa ne souhaitait guère honorer de sa présence ce grand benêt et l'autre ne se réjouissait pas d'avoir à sa table sa supérieure hiérarchique, qui de surcroit lui avait donné une bonne correction. Ceci dit, elles passeraient inaperçues. Ce n'était pas vraiment une table autour de laquelle Antéa venait d'être incrustée. C'était une immense réunion de famille qui se tenait dans un hangar de la comète n 3. Il y avait au bas mot trois-cents personnes, dont une ribambelle d'enfants escortés de drone.
— De mon côté, tu ne te feras par pardonner par une gâterie, dit Antéa. Je me contenterai d'une simple vengeance.
— Tu vas galérer pour trouver un moyen de me mettre mal à l'aise, ma poulette. Allez. Viens, Antéa. Il y a l'air d'avoir des trucs pas trop mauvais à manger par là.
Antéa suivit son exubérante amie en hochant négativement la tête. « Elle est irrécupérable », pensa-t-elle.
Alors qu'elles fendaient toutes deux la foule des invités, elle sentit que plusieurs personnes la dévisageaient. Quelques-unes murmurèrent. Une la montra même du doigt.
À cet instant, une dame d'un certain âge l'aborda en lui tendant un verre. Un silence s'installa tout autour.
— C'est un véritable honneur de vous avoir parmi nous.
— Euh... Merci, dit Antéa surprise, avant de rejoindre Hélya.
Des applaudissements commencèrent. Antéa sursauta. Elle en chercha la raison avant de constater que tout le monde la regardait, elle.
Elle piqua un fard. Hélya vint à son secours, la bouche pleine.
— Elle vous remercie tous ! cria-t-elle en levant son verre. Puis, elle l'entraina avec elle en souriant.
Seules face au buffet, Antéa lui demanda :
— C'était quoi ça, Hél...
On tirait sur son gilet.
Une fillette de 7 ans environ la toisait d'un regard mauvais, les poings posés sur les hanches.
Antéa n'avait guère l'habitude des enfants.
— Euh... Bonjour ? Je...
— Mon drone il dit que tu es l'Héroïne de l'amas !
— Hein ?
— Il dit que c'est toi qui as sauvé les bébés !
Antéa commença à comprendre, mais elle ne sut quoi répondre.
— Moi, je dis qu'il ment. Je l'ai vue dans une capsule et elle n'avait pas des cheveux moches ! Elle était beaucoup plus belle que toi !
La fillette lui tira la langue et tourna les talons.
Hélya gloussa.
Antéa resta plantée sur place, totalement décontenancée. Effectivement, on l'avait vue les cheveux châtains dans plusieurs capsules. Puis elles se les étaient rasés et Amitié lui avait offert la perruque violine à la mode qu'elle portait encore pour dissimuler ces deux malheureux centimètres de cheveux.
— Si tu n'as pas encore compris ce qu'il se passe : je t'explique. Je baise une célébrité, lui dit Hélya avec un clin d'œil. Tout le monde connait l'Héroïne de l'Amas. Je suppose que tu n'es pas au courant que tout le monde t'admire dans l'Amas cométaire ?
— Non !
— Bah maintenant, si. Enfin, sauf cette fillette. Elle te préfère manifestement en holo. Elle ne sait pas ce qu'elle perd...
Antéa constata alors que beaucoup de personnes l'observaient discrètement. Elle en nourrit un grand malaise.
Puis petit à petit, les gens se désintéressèrent davantage d'elle. Il lui sembla qu'ils percevaient son embarras et souhaitaient respecter l'intimité de l'Héroïne. Les enfants eurent plus de mal, mais leurs drones leur expliquèrent la manière de se comporter. Plusieurs d'entre eux ne purent toutefois s'empêcher d'amener des choses à manger à Antéa, qu'elle ne put se résoudre à refuser.
Quant à la fillette qui l'avait abordée, elle boudait. Elle avait décidé de s'enferrer dans son erreur apparemment.
En temps normal, jamais Antéa ne se serait permis de se servir autant de nourriture, mais avec ce que les autres enfants s'obstinaient à lui offrir, Antéa gouta à peu près tous les plats.
Bon nombre de préparations inconnues la surprirent. Incroyable la variété de plats confectionnables avec seulement trois ingrédients différents : champignons, lichens et divers sels minéraux en poudre. Elle demanda à Amitié de questionner les drones pour récupérer les recettes de certains d'entre eux. Elle n'eut pas besoin de préciser que les mets nécessitant une intervention humaine ne l'intéressaient pas. Son drone savait pertinemment qu'il serait celui qui devrait les lui préparer.
Très vite, Caron oublia la présence de sa cheffe, submergé par ses enfants avec lesquels il se prêta à toutes sortes de jeux devant les yeux scrutateurs des quatre génitrices qu'il avait eus ensemble ou successivement. Parmi celles-ci, deux étaient aussi avec un compagnon. Antéa se sentait loin de tout cela. Du fait de son infertilité, elle n'avait jamais connu ni ne connaitrait jamais cette normalité.
Au final, Antéa parvint à passer un début de soirée plaisant au côté de sa volubile amie. Hélya n'hésitait pas à parler avec des inconnus avec beaucoup d'affabilité. Elle confirmait à chaque instant qu'elle était un électron libre, totalement ingérable.
Au début, Hélya s'amusa à provoquer tout le monde en présentant Hélya comme son exclusive. Antéa la laissa se divertir. Les institutions et la société de l'Amas dans son ensemble n'étaient pas très tolérantes pour les sexualités ne tendant pas vers la gestation. On pouvait s'adonner à l'homosexualité sans aucun tabou à travers tout l'Amas, mais dans l'exclusivité certainement pas. C'était trop mal vu. La non-procréation par choix était interdite. Les couples homosexuels exclusifs étaient donc souvent obligés de pratiquer le triolisme s'ils ne voulaient pas être inquiétés.
Hélya, elle, n'était pas arrêtée sur sa sexualité, couchant autant avec des hommes qu'avec des femmes. En revanche, elle faisait partie de ces personnes ne souhaitant pas porter d'enfants. Normal pour une hédoniste comme elle. Les grossesses la dégouttaient. Elle ne voulait pas voir son corps déformé par la maternité. Alors pour ne pas être inquiétée, elle faisait des dons d'ovules une fois par an sur la comète-hôpital. Ils servaient à la recherche ou à des fécondations in vitro. Peut-être avait-elle déjà une ribambelle d'enfants dans l'Amas ? Le fait est qu'elle s'en moquait éperdument.
La jeunesse de l'Amas était heureusement plus ouverte que les générations passées qui avaient véritablement persécuté ces minorités sexuelles sous l'impulsion de Silence Immobile. Les mentalités étaient en train d'évoluer doucement.
Antéa avait déjà eu à gérer d'être une Unique dans son enfance et elle n'assumait toujours pas son infécondité. Le jeu de se faire passer pour homosexuelles exclusives réjouissait peut-être le gout d'Hélya pour choquer les bonnes mœurs, mais Antéa avait déjà eu à subir la discrimination des autres.
Et elle ne ressentait franchement pas l'envie de se faire remarquer ainsi. Elle s'abstint de le montrer à Hélya. Nul doute que cette dernière se serait appliquée à insister sans comprendre que cela faisait du mal à Antéa. Elle ne s'était pas épanchée sur ses blessures profondes. Leur degré d'intimité n'allait pas jusque là. Il n'était que physique.
En voyant qu'Antéa réagissait peu, Hélya changea d'angle d'attaque. Elle s'amusa à la vieillir alors qu'elles étaient sensiblement du même âge.
Antéa lui écrasa le pied plus d'une fois et la pinça même une fois, au ravissement d'Hélya.
Au final, le regard d'Antéa changea sur Caron. C'était un super papa pour les normes de l'Amas. Il était lourd certes, mais au petit soin avec chacune des femmes qui avaient porté un de ses enfants. Drôle d'énergumène. Hélya parut se rendre compte qu'Antéa l'observait avec un œil neuf et Antéa se rendit compte qu'elle était elle-même scrutée.
— Je me demande si tu n'as pas fait exprès de m'emmener ici pour que je change d'avis sur lui. Dans ce contexte, il a presque l'air d'un chic type.
— C'en est un. Vous êtes parti du mauvais pied. C'est tout. Après, sincèrement, j'avais juste envie de voir vos têtes... Mais s'il en sort quelque chose de positif et que vous vous considérez autrement, j'en assume l'entière paternité.
« Peut-être pas si futile, la Hélya, pensa Antéa. »
Son regard sur elle aussi était en train de changer.
Les ventres bien pleins, elles ne s'éternisèrent pas. Elles laissèrent cette grande famille partager ses retrouvailles.
Hélya devait encore aller récupérer des matériaux avant de se rendre à la soirée clandestine.
*
Elles se rendirent à travers une succession de couloirs fléchés vers le dock d'intendance où de nombreuses pièces de rechange les attendaient.
Antéa avait trop mangé et elle se sentait un peu de vague à l'âme.
Participer pour la première fois à ce genre d'évènement familial qu'elle ne connaitrait jamais pour elle-même lui avait plu tout autant qu'il l'avait renvoyé à sa solitude. En n'ayant aucune famille et en l'absence d'information sur son père biologique, Antéa n'aurait jamais eu sans Hélya l'occasion de découvrir à quoi ressemblait un repas de famille dans l'Amas cométaire.
Hélya connaissait l'intendant qui lui avait préparé sa livraison. Elle fit un rapide inventaire et se mit à exiger davantage de choses qu'elle obtint facilement en usant de son physique comme outil de négociation.
Il n'y avait rien à marchander. Contrôle ayant octroyé une priorité d'approvisionnement au nouveau vaisseau-comète. Il n'y avait rien non plus à payer. Aucune monnaie n'était utilisée dans l'Amas. Hélya passa pourtant quelques longues minutes à négocier en privé avec l'Intendant dans une salle attenante.
Lorsqu'Hélya en sortit, ils paraissaient un peu essoufflés. L'homme avait le rouge aux joues. Hélya était décoiffée.
Antéa leva les yeux au ciel.
Hélya tenait dans ses bras un paquet. Elle s'approcha d'Antéa avec le sourire.
— Bon coup ! Avant que tu ne me fasses ton numéro de sainte-nitouche habituelle, sache que je remerciais cet amant occasionnel, car il m'a fait un ou deux petits ajouts à ma livraison. J'ai d'ailleurs récupéré un cadeau pour toi, histoire de te récompenser de ton accueil sympa à bord de ton vaisseau.
Hélya lui offrit une nouvelle tenue à la mode.
— Par contre, tu dois la porter ce soir. Ne serait-ce que si tu ne veux pas être trop facilement reconnue, Madame la star de l'Amas !
Antéa déballa la robe particulièrement échancrée... de partout.
— OK. Je suppose que ça m'aidera à me sentir une autre le temps d'une soirée, mais il n'y a pas beaucoup de tissu quand même et je...
— Interdiction de porter ton gilet ! D'ailleurs, je vais le prendre sur moi. On échange les rôles.
— Mais...
— Drone d'Antéa, est-ce que le gilet n'a jamais été à la mode dans l'Amas par le passé ?
— Négatif, répondit Amitié après un bref temps de calcul.
Amitié pouvait jouer au drone de base si ça l'amusait, mais elle l'avait activé d'un baiser avant de partir. Antéa vit une lueur de victoire dans son champ de stase personnel.
— C'est donc décidé. Je prends ton gilet pour la soirée et toi tu mets ça. Entre la perruque et cette robe, personne ne te reconnaitra.
— D'accord, mais tu en prends soin, Hélya. C'est un souvenir de ma mère biologique.
— Vu l'état, je ne devrais pas vraiment pouvoir faire pire.
— Je suis sérieuse ! J'y tiens.
Annotations
Versions