Gang (1)

12 minutes de lecture

Gloriam s'est écroulé de fatigue suite à sa déclaration, nous l'avons déposé sur le canapé, il dort tranquillement sans émettre aucun bruit, j'ai toujours cette impression bizarre de voir un mort, je demande à tout le monde :

–Comment on va faire avec Gloriam ?

Cynthia me répond :

–Je peux lui créer une identité de toute pièce, mais ça va prendre du temps.

Max ajoute :

–En plus, il va falloir un garant et on n'en a pas ?

Claire se propose :

–Je peux le faire !

Taïba met une main sur son épaule :

–Tu sais bien que c'est impossible.

Claire fait une moue et dit en croisant les bras :

–Tu ne me laisses jamais faire ce que je veux !

Je demande à Max :

–Il y a des conditions particulières ?

–Pas vraiment, pour des étrangers il faut juste avoir vécu en France pendant cinq ans, il faut nommer quelqu'un qui sera son garant, c'est tout, il faut bien sûr que cette personne ait minimum la nationalité française.

–Tu ne peux pas le faire ?

–C'est limité à cinq personnes.

–Ah et du coup ça irait si c'était moi ?

–T'es majeure et vaccinée ?

–Yep !

–Faut que tu prennes conscience du fait que tu es responsable de lui et de toutes ses actions.

–Je risque quoi dans le pire des cas ?

–La prison et un tabassage de gueule dans les règles pour Gloriam.

–Je ne pense pas qu'iel puisse faire quoique ce soit de déraisonnable.

Cynthia me dit :

–Bon, si ça te convient, il faudra que tu me donnes certaines informations personnelles et il faudra trouver un nom à Gloriam.

Aziz nous dit :

–On lui demandera demain si iel a une idée.

Shusendo nous rappelle que demain, nous sommes vendredi :

–Demain, on doit effacer Wesker, juste au cas où vous auriez oublié.

Cynthia le rassure :

–Ne t'en fais pas, son avion ne décolle pas avant trois heures du matin, le vol dure environ neuf heures et avec le décalage horaire, il n'arrivera pas ici avant dix-huit heures.

–Tu es sûr qu'il recevra notre message.

–Avec un petit coup de pouce, j'ai réussi à programmer le message pour qu'il se déclenche en plein milieu du voyage vers l'heure du dej'.

–Attends, tu as déjà piraté l'avion ?! Dis-je étonner.

Elle me répond en regardant ses ongles :

–Ouaip simple comme bonjour quand tu sais où chercher et avec une petite aide sur place.

Max sourit et me dit :

–Quand j'te disais qu'il y avait des facultés bien plus impressionnantes.

Cynthia lui rétorque :

–Je n'ai aucune faculté ! Je suis juste une génie en informatique, c'est tout !

–Rappelle-moi, tu es dans quel classement des pirates informatiques ?

–Quel est le rapport ?

–C'est juste pour donner un ordre d'idée à Rose.

Cynthia souffle un coup et finit par répondre :

–Dans le top dix et je suis deux d'entre eux.

–Incroyable !

J'en suis admirative par la révélation, je lui demande :

–Tu es si forte que ça !

Elle détourne le regard gêné :

–C'est pas grand-chose, tu sais.

–C'est trop cool !

–Tu as une drôle de définition du mot cool.

Taïba baille :

–Bon, il commence à se faire tard, je vais me coucher.

Elle commence à monter les marches, Claire la suit en disant :

–Avec moi, tu vas en mettre du temps avant de dormir !

Je ne les vois plus, Max nous regarde tous :

–Bon demain moi et Taïba, on ne sera pas dispos avant l'aprèm. Tu penses que ton message passera quand ?

Cynthia réfléchit quelques secondes :

–Vers treize heures dans ses eaux là.

David nous dit :

–Bon, réfléchissons vite, mais réfléchissons bien, ça nous laisse quatre heures pour l'effacer.

Aziz expose les faits :

–Ça nous laisse toute la matinée pour s'occuper de Gloriam et de vivre notre vie scolaire.

Je demande à Max :

–Avec ce qui s'est passé ce soir, je ferais mieux d'aller en cours pour éviter d'éveiller encore plus les soupçons, non ?

–Tu as certainement raison, vaut mieux éviter que James ne fourre son nez dans nos affaires, surtout avec l'arrivée surprise de Gloriam.

Je jette un regard à Gloriam qui dort à poing fermé :

–Qui c'est qui va faire la nounou ?

Aziz me répond :

–Moi, je serai là pour garder un œil sur lui.

–Et au pire, je serai là aussi, en train de lire tous les dossiers qu'on a récupérés, ajoute Cynthia.

Elle continue :

–On ira les premiers dans le Somnium avec Gloriam, et vu que maintenant, j'ai établi un lien stable, je vous enverrai un SMS dès qu'il y aura un changement.

Shusendo lui dit :

–On se tiendra prêt.

–Notre petit Wesker est foutu, nous dit Max.

David ajoute :

–Et demain, il sera effacé.

Je quitte le groupe et monte les escaliers en leur disant :

–Bonne nuit.

J'arrive au troisième étage, la porte de Taïba est entrouverte et j'entends la voix de Claire :

–Tu ne me laisses jamais faire !

Taïba se défend :

–J'essaye de te protéger !

–Je sais me défendre toute seule ! Je suis suffisamment impliquée dans votre groupe !

–Tu sais très bien que tu risques de mourir en entrant dans le Somnium ! Je ne veux pas te perdre !

–Moi non plus ! J'en ai marre de te voir partir à chaque fois risquer ta vie pour ça, la dernière fois, tu es revenue avec des blessures partout et le bras dans le plâtre.

–J'ai connu pire.

–Justement ! C'est pas une raison, pourquoi effacer des ordures ça t'intéresse autant ?! Qu'est-ce que le Somnium a de si passionnant pour que tu y risques ta vie ?! Et ne me dis pas que c'est juste pour l'adrénaline !

–... Je fais ça pour que plus…

La voix de Taïba vacille, on dirait qu'elle sanglote :

–Je ne veux pas qu'il y en ait d'autres… je ne veux pas d'autres comme moi… violée tous les soirs pour satisfaire les désirs de connard… qu'elles soient juste capables d'avancer uniquement grâce à leur haine… et leur instinct de survie.

J'entends distinctement des bruits de pas qui se déplacent et s'arrêtent subitement, Taïba reprend son discours :

–C'est dur, c'est très dur même… Parfois j'ai pas envie d'y aller… mais c'est beaucoup moins dur que tout ce que j'ai affrontée… en faisant ça je sais que plein d'autres ne vivront pas ce que moi, j'ai vécu, elles ne seront pas obligées de faire tout ce que j'ai dû faire…

Claire lui dit doucement :

–C'est bon, il n'y a que moi ici, tu n'as plus besoin de faire semblant.

J'entends Taïba pleurnicher, ses cris sont étouffés par les bras de Claire, il vaut mieux que je ne les dérange pas et que je reste discrète, je rentre discrètement dans ma chambre en entendant Taïba dire :

–J’ai plus les épaules pour ça. Je ne veux pas que tu deviennes comme moi.

Je ferme la porte sans un bruit. J'entends une voix familière me dire :

–L'être humain est faible.

Je me retourne, ce sont les deux enfants en tenue de prisonniers, c'est la petite fille qui vient de dire ça, le petit garçon lui répond :

–Ils se sentent forts quand ils sont en groupe, alors qu'ils sont tous faibles.

La fille continue :

–Ils croient que les autres combleront leurs faiblesses, leurs blessures.

Le garçon finit :

–Mais toi, tu n'en as pas besoin, tu n'es pas faible, après tout c'est ta haine qui te rend forte.

–Ma haine ?

La fille acquiesce :

–Celle qui est continuellement alimentée par ta peur.

Le garçon ajoute :

–Et qui t'a poussée à mettre fin à tes jours.

Je leur demande, irrité par leur petit jeu :

–Qu'est-ce que vous m’voulez à la fin ?

La petite fille me répond :

–Je te l'ai déjà dit, nous sommes là simplement pour voir comment tu évolues.

Le garçon me demande :

–Dis-moi, toi qui les admires tant, que penses-tu de leurs faiblesses ?

Je réfléchis quelques secondes avant d'essayer de formuler une réponse :

–Je…

La fille me coupe sans que je puisse m'exprimer :

–Pourquoi tant d’hésitation ? Tu sais ce que c'est d'être quelqu'un de fort, non ?

Abasourdie par son affirmation, je leur dit :

–Je suis forte ? Je ne sais pas, il faut être fort pour ne pas montrer ses sentiments, mais il faut être tout aussi fort pour les montrer aux autres.

Le garçon soupir avec mépris :

–Toujours aussi indécise, es-tu clair dans ta tête.

La fille ajoute sur le même ton :

–Et dire que nous sommes obligés de rester à tes côtés, alors que d'autres personne ont l'air d'être largement plus intéressants.

Je perds patience :

–Comme qui ?

La fille me répond :

–Tes compagnons de voyage dans le Somnium.

–Et surtout ce Gloriam.

–C'est une créature intéressante, tu ne trouves pas ?

Je les regarde ahurie par ce qu'ils viennent de dire :

–Créature ?

Le garçon me demande :

–Une personne qui n'est ni un homme, ni une femme, comment l'appellerais-tu ?

Je lui réponds pas sûre de moi :

–Euh… Un non-binaire ?

La fille me demande, agacée :

–Tu ne fais que répéter aveuglément ce que te disent les autres ?

Le garçon tout aussi irrité m'éclaire :

–Nous, personnellement, on appellerait ça un dieu.

Ils m'intriguent :

–Un dieu ?

–Un être qui passe d'une dimension à une autre, qui est asexué et qui est parfait anatomiquement, pour nous, cela est ce qui se rapproche le plus du divin.

–Euh…

Le garçon me dit :

–Confuse, encore.

La fille arbore un large sourire satisfait :

–C'est peut-être ça t'a faiblesse, moi qui croyais que tu étais forte.

Je n'ai pas le temps de leur répondre qu'ils disparaissent, je sers le poing, énervé par cette conversation puis je demande au silence régnant dans ma chambre :

–C'est quoi être fort d'abord ?

Mes épaules sont toujours lourdes, je m'écrase sur mon lit et m'endors doucement, le réveil fut brutal et froid ; je n'ai pas envie d'aller en cours, d'affronter James, j'en ai la nausée rien que d'y penser, mais je dois y aller, je dois paraître devant tout le monde comme une jeune adulte normale. Je m'habille vite fait et descend les escaliers, Gloriam et Aziz sont en bas en train de parler, Gloriam est habillé d'ailleurs, bien que ses vêtements soient beaucoup trop grands pour lui, il me dit en me voyant :

–Hum… Bonjour Rose ! Bien dormi ?

–Plutôt bien… Attends quand t'ai-je dit mon nom ?

Aziz me répond à sa place :

–Je lui ai dit comment on s'appelle hors du Somnium pour éviter les problèmes.

–D'ailleurs pour faire comme vous, j'ai pris un autre nom sur terre, je m'appelle Camille ici, me dit Gloriam tout sourire.

–Euh… D'accord Glor… Camille et c'est toi qui l'as choisi ?

–C'est bien moi, j'en suis plutôt fière.

Sa bonne humeur déteint sur moi, la nausée que je ressentais à disparu, je leur demande :

–Ils sont où les autres ?

Aziz me répond :

–Comme tu le sais, Cynthia bosse dans sa chambre, Max et Taïba sont partis faire leurs petites guérillas de gang, Claire est rentrée chez elle, Shu est allé voir Ai et David lui est parti en cours en courant comme un dératé.

–Pourquoi ?

–Une nuit blanche et le fait que sa deadline était aujourd'hui.

–Bon, il reste que moi qui doit aller en cours alors, t'as pas un mensonge ou deux que je puisse dire à James ?

–Non, mais reste naturelle et ça ira.

J'entends un bruit de pas assourdissant descendre les escaliers, Cynthia déboule dans le salon en pyjama et complètement décoiffée :

–Attends Rose ! Il me faut toutes les informations nécessaires pour que tu deviennes la garante de Gloriam !

–C'est Camille ici, lui dit Gloriam.

Elle lui répond sans le regarder :

–J'en prends note !

–Tu as besoin de quoi exactement ?

Elle me dit tout ce dont elle a besoin et le lui donne directement, je lui demande avant qu'elle ne reparte :

–Au fait, on lui donne quel nom de famille ?

Cynthia commence à partir en me disant :

–Celui que l'on porte, Adunato Familia.

–Hein ?

Aziz me dit en rigolant :

–Si tu veux, tu pourrais changer de nom et prendre celui-là.

Cynthia est déjà partie, Gloriam lui répète :

–Hum… Adunato Familia, Adunato Familia, j'aime bien !

–Tu vas faire officiellement partie de la famille, petit non-binaire.

Je souffle un coup et leur dis :

–Bon j'ai pas tout compris, mais tant qu'iel est heureux, j'vous laisse à toutes !

Gloriam me dit d'un ton insouciant :

–Passe une bonne matinée !

Je ferme la porte et rejoint le lycée, il a encore neigé, maintenant j'entends la neige craquer sous chacun de mes pas ; j'avance en regardant mes pieds, pour passer le temps, j'essaie de mettre mes pieds pile dans les traces de chaussures déjà faites par les passants ; puis au bout de plusieurs minutes de jeu, je sens une masse froide qui me frappe le crâne, une boule de neige perdue. Je serre les poings et souffle "fait comme si rien ne s'était passé" puis une deuxième me frappe, j'explose de rage :

–Bordel de merde ! C'est qui qui s'amuse à me viser !

Je vois Émile et Estelle qui se sont en train de rire au éclat, un sourire se dessine sur mon visage :

–Très bien ! Si c'est la guerre que vous voulez, vous l'aurez !

Estelle me répond :

–On dit, vous allez l'avoir !

Le temps qu'elle me dise cela, je lui ai lancé une boule de neige en pleine tête, au moment où mon projectile touche, je crie :

–En plein dans le mille Émile !

Émile lève la tête et demande :

–Oui ?!

Je lui lance une boule de neige qui atterrit en pleine tête :

–Non pas toi !

Estelle lève les mains en l'air :

–C'est bon, on se rend Rose la furie.

Nous rigolons ensemble et je finis par leur demander, curieuse de les trouver dans la rue :

–Qu'est-ce que vous faites ici d'ailleurs ?

Émile me répond :

–T'as pas eu l'info ? Le professeur de français est absent apparemment.

–Comment ça ?

–T'as pas entendu ses rumeurs de disparition ?

–Celle du groupe terroriste ? Si.

Estelle m'explique :

–Non pas ceux-là, apparemment, il y aurait une série de disparitions en ville, d'après mes parents ce seraient des enlèvements, c'est notamment pour ça qu’on n’a plus physique.

Je leur demande :

–Pourtant il n'y a eu aucune alerte enlèvement ? Et les journaux n'en parlent pas ?

Émile me répond :

–Les personnes qui ont disparu pour l'instant sont tous adultes, donc c'est normal que les infos n'en parlent pas.

–Mais il y a un policier qui a disparu et maintenant notre prof, ça commence à faire beaucoup, ajoute Estelle.

–(C'est vrai que le policier qui m'a ramenée est toujours porté disparu, peut-être que les autres auront des infos sur les différentes disparitions.)

–Mais bon, ça fait toujours un cours en moins, fini Émile.

Jessie qui sort de nulle part lui dit :

–Je ne te connaissais pas aussi cruel Émile !

–Tiens, tu ne te chamailles pas avec James pour une fois ? Lui demande Estelle.

–Oh, tu le connais, monsieur panne de réveil, comme d'habitude. Grommelle-t-elle.

Je demande :

–Comment ça se fait qu'il se couche tard comme ça ?

–Apparemment ç'avait un lien avec toi, il arrêtait pas de marmonner ton nom Rose.

Émile me donne un petit coup de coude :

–Oh ! Alors comme ça vous nous faites des cachotteries ?

Jessie me demande :

–Il avait l'air plutôt remonté, qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?

–Je croyais qu'il te disait tout ?

–Plus depuis qu'il passe du temps avec son père.

–Il s'est passé quoi hier soir ? Me demande Estelle, inquiète.

Je lui réponds en omettant certains détails :

–Je pense que l'on peut dire que j'étais au mauvais endroit au mauvais moment, deux de mes voisins d'immeubles font partie d'un gang et ils m'ont proposé d'aller dîner dans un resto, on a croisé James et son père, il a voulu me forcer à les abandonner, mais mon ventre a fait son choix.

–Il avait fait mention de Claire, vous vous souvenez ? La fille sur laquelle il flashait quand on était petit ?

Émile réfléchit :

–Attends, c'était avant ou après que sa mère et ton père se soient mariés ?

Jessie soupire :

–Après !

–J'me demande ce qu'elle est devenue ?

Je lui réponds :

–Je l'ai vu là-bas du coup, elle aide ses parents dans leurs restaurants.

–Ah ! C'est pour ça ! Tu as beaucoup de problèmes depuis que tu as déménagé non ?

Émile et Estelle me regardent et demandent en même temps :

–Tu as déménagé ?

Je leur réponds désespérée :

–Je vous ai dit hier que les garçons qui m'accompagnaient étaient des voisins d'immeubles.

Émile me répond :

–Moi, je pensais qu'un immeuble s'était construit à côté de chez toi !

–Idem, tu t'exprimes mal, tu sais !

Je me frappe le front :

–À quel moment un immeuble se construit en quatre mois ?

Émile m'explique le pourquoi du quiproquo :

–Oh, tu sais tout va vite de nos jours.

–Il n'empêche qu'il va falloir que tu nous donnes ta nouvelle adresse, pour qu'on puisse te rendre une petite visite surprise.

–On verra.

Je ne sais pas si les autres seront d'accord avec ça, je leur demanderai à l'occasion, Jessie nous demande :

–Et sinon vous faisiez quoi ?

Émile lui répond tout sourire :

–Rose nous tabassait à coup de boules de neige.

Je hurle :

–Non mais je n'y crois pas ! C'est vous qui avez commencé !

Jessie me balance une boule de neige qui me touche :

–Arrête de hurler et joue !

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