La rue (3)

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Taïba :

J'ai deux pistolets avec moi et Max couvre mes arrières, ce fut plus que facile de les faire reculer pour qu'ils battent en retraite, c'est bien évidemment un piège. Je me dirige vers les portes du QG ennemi, c'est un complexe de plusieurs usines, un mur nous sépare et il y a une barrière avec une grille coulissante. Je me poste devant la grille face à un projecteur et prends un mégaphone :

–Alors ?! On a peur ?! Je pensais que vous vouliez me voir morte ?!

Je n'ai pas de réponse, je continue de les provoquer :

–Ne me dites pas qu'on vous a coupé la langue en plus des couilles !? Bande de sac à merde !

J'entends le bruit d'une cinquantaine de coup de feu, Max m'a tiré juste à temps et mis en sécurité, il me donne une radio et je crie :

–Les gars ! Que le spectacle commence !

Des explosions s'ensuivent, leur mur est détruit, tout le monde court à l'intérieur des usines en tirant, Jérôme, Max et moi nous passons par la grille et nous rentrons dans la première usine. Nous sommes accueillis par des coups de feu, je saute et me met à couvert, Max me rejoint, les tirs ne cessent pas, je lui demande :

–T'as vu combien ils étaient ?

–Vingt en tout, ils sont par groupe de cinq.

–Tu conseilles quoi ?

–Faufile-toi derrière eux, on te couvre.

Il me tend un uzi et me montre le mur à droite, je prends le semi-automatique et leur dit :

–Je compte sur vous !

Ils font des tirs de sommation et arrivent à abattre les plus à découvert, je me glisse le long du mur et arrive derrière eux. Je prends fermement l'uzi et balaie la pièce, je les ai tous touchés, ceux qui sont encore en vie ne se relèveront pas de si tôt. J'entends des bruits de pas courir derrière moi, je ne me retourne même pas et pointe mon pistolet vers les pas, j'appuie sur la détente et entends le bruit sourd d'un corps qui tombe. Je finis par regarder le corps, il se tord de douleur, un couteau à la main, ridicule ! Que croyait-il pouvoir faire ? Jérôme me dit :

–Bien visé !

–Dépêchons-nous d'en finir ! Les flics vont plus tarder !

Cette usine devait anciennement contenir des produits frais, vu le nombre de chambres froides qui sont dans le couloir. Nous les fouillons une à une, la plupart ont été reconditionnés en débarras et en dortoir, Jérôme nous fait :

–Hey ! Psst ! Y'a du bruit derrière.

C'est une porte de chambre froide comme les autres qu'il nous montre, nous nous mettons en position et Jérôme ouvre d'un coup sec la porte, en voyant ce qu'il y a à l'intérieur Max fait :

–Et merde, des gosses.

Ils se sont tous recroquevillés sur eux-mêmes, garçons comme fille, ils sont enfermés et ne doivent pas avoir plus de quinze ans, je prends la radio et annonce :

–Ils font du trafic d'êtres humains ! Faites attention où vous tirez ! Je veux que cinq personnes nous rejoignent ! On a des gosses à mettre en sécurité !

–Bien reçu !

–Dernière chose ! Si vous tenez leur chef, laissez-moi ce putain de cafard !

Je vais lui faire sa peau, nous sommes vite rejoints par les cinq renforts que j'ai demandés, je montre du doigt trois d'entre eux :

–Vous escortez les enfants chez Inaya ! Vous deux ! Avec nous !

Nous continuons notre chemin en ouvrant chaque chambre froide, Jérôme me dit :

–Frère, on dirait qu'on est dans leur partie contrebande.

Dans une chambre froide il y a une dizaine de sacs de sport entassé, j'en ouvre un, ils sont remplis de billets en petite coupure, je demande à Max :

–Tu penses qu'il y a combien à vue d'œil ?

–Dix millions environ, il prend un billet, et en plus ce n'est pas de la contrefaçon.

–Vous deux ! Prenez les sacs ! Luci ! Tu vas avec eux !

L'un des deux sbires m'apporte un sac :

–Celui-là est bizarre.

Je l'ouvre et souris, un sac remplie d’objet sexuel, j'ai une idée de comment lui faire la peau à leur chef, je referme le sac :

–J ! Prends-le !

Il prend le sac sans poser de question, j'entends la radio grésiller :

–On tient leur chef !

–Très bien ! Surveiller le ! Les autres, vous fouillez de fond en comble les usines avant l'arrivée de la police ! Il y aura de l'argent à la clef si vous arrivez à effacer nos traces, beaucoup ! D'argent !

–Bien Bel !

–J ! Nous avons rendez-vous !

Nous nous rendons là où nous attend le chef du lotus bleu, tout le monde s'affaire à escorter les esclaves hors de l'usine, à cacher les corps et a brûlé tout ce qui n'a aucune valeur. Deux personnes armées gardent une porte, l'un des deux me dit :

–Il est à l'intérieur Bel.

–Bien ! Aller aider les autres à nettoyer !

Ils partent masquer la scène de guerre qui s'est jouée ici. J'ouvre la porte et rentre à l'intérieur, à nouveau deux personnes garde le chef de gang en le braquant avec leur arme :

–Laissez-nous seul avec lui, nous avons une longue conversation à avoir.

Ils partent sans protester, je le regarde dans les yeux. C'est un Chinois aux cheveux courts en costard cravate, ses yeux amande me fusillent du regard, je le braque avec mon arme :

–Pour commencer, tu vas me dire ton nom.

Il ne dit rien, je colle le canon contre sa tempe :

–Ton nom ! Espèce de sac à merde !

Il lâche :

–Yu Shan.

Je relève le canon :

–Enchanté ! Moi, c'est Bel ! Celle que tu voulais voir morte. Maintenant ! Tu vas te déshabiller.

Il me regarde l'air de dire "C'est une blague ?", j'insiste :

–Déshabille-toi ! J'ai pas toute la journée !

Il enlève ses vêtements et garde son caleçon, je pointe mon canon vers ses parties :

–Ça aussi !

Yu s'exécute, il est nu comme un ver :

–J ! Ouvre le sac s'il te plaît !

Jérôme ouvre le sac et me demande en voyant le contenu :

–Frère, t'es sérieuse ?

–Si ça te gêne, tu n'es pas obligé de rester.

Je me tourne vers le sac qui contient des tonnes d'objets sexuels, je sors une cage pénienne et le jette au pied de Yu :

–Enfile ça !

Il regarde tour à tour l'objet et moi, voyant que je ne rigole pas, il finit par le mettre. Je sors ensuite des liens d'esclavage et attache ses mains à ses pieds, il est face contre terre et ne peut plus bouger. Il faut que je garde mon sang-froid et que je ne le tue. Je mets un petit arsenal de jouet sur une table et commence par prendre un petit stimulant rose, je l'allume et il vibre dans ma main. Je l'agite sous son nez en disant :

–Tu vois, je me demandais, comment vous aviez fait pour réussir à vous mettre la police dans votre poche ?

Je me déplace vers son anus et glisse le stimulant dedans, ça va lui procurer du plaisir, pour l'instant.

–Après tout, un aussi grand groupe passe difficilement inaperçu.

Je prends un crochet de nez et un vibromasseur en acier qui vibre :

–Du coup, tu vends des esclaves sexuels mineurs.

Je retourne au niveau du stimulant qui a fait son effet, l'anus est dilaté, je mets en marche le vibromasseur et l'enfonce violemment. Il relève la tête en criant de douleur, j'en profite pour passer le crochet à son nez et l'attache à ses liens :

–Je te comprends ! Ça vaut beaucoup d'argent ! Mais il y a un truc que tu dois savoir !

Je prends un autre vibromasseur, cette fois-ci, il est un plastique, il bouge en plus de vibrer et comble de la chance, il éjacule, je me pose devant lui, il a la bouche pendue à cause de mon petit crochet :

–C'est que ceux que tu as vendus endure une souffrance mille fois supérieure à ce que tu endures en ce moment. Et je te jure que ta peine est loin d'être terminée.

J'enfonce le jouet allumé dans sa gorge, je prends un rouleau de scotch et fait plusieurs tours pour éviter que le jouet ne tombe :

–Ça fait quoi d'être à la place de tes victimes ? Hein ? Dis-moi, espèce de raclure de chiotte.

J'arrive à entendre des bruits, ses yeux larmoyant finissant sa phrase, je lui donne une violente claque :

–Je vois que tu es ravi ! Dans moins de cinq minutes un liquide risque de couler le long de ta gorge, je te conseille d'avaler si tu ne veux pas mourir étouffés. Et tu n'as pas intérêt à crever espèce de merde !

Je me relève et part :

–J ! On y va !

Il ferme la porte derrière moi :

–Frère, pourquoi ne l'as-tu pas tué ?

–Je veux lire dans le journal qu'ils ont trouvé un Chinois attaché dans une position plus que délicate, pourquoi ?

–Ç'aurait été plus rapide de tuer ce pelot.

Je le braque avec mon pistolet :

–Tu crois vraiment que je n'y ai pas pensé ?! J'ai dû me retenir pour éviter de lui arracher les couilles ! Rien n'est trop long pour des connards comme lui ! Je veux qu'il souffre ! Qu'il se fasse humilier ! Comme on me l'a fait !

–Taïba je…

–Inaya est comme moi, on a réussi à sortir de cet enfer et voie ce qu'on est devenu ! Si tu juges que lui tirer une balle dans le crâne, c'est suffisamment long, alors affronte-moi !

Il me braque à son tour :

–Très bien !

–Tu es content de savoir que ta p'tite copine a subi ça ?

–Certainement pas ! Et c'est pour ça que le tué ira plus vite ! Ils seront tellement ébranlés qu'ils n'oseront plus rien faire.

J'appuie sur la détente, il dévie mon tir de quelques centimètres, ça ne l'a pas touché, il tire à son tour et je fais pareil, nous continuons notre danse mortelle en parlant :

–Tu dis ça parce que t'as jamais supporté ta défaite contre Max ! Puis de savoir que je l'avais battu à plate couture, alors que toi, tu avais du mal à juste le toucher ! T'as juste eu les boules et t'as jamais pu le digérer !

–C'est faux !

–Alors c'est quoi ? C'est pour impressionner Inaya ? Où juste pour flatter ton égo mal placé de mâle alpha ?

–Frère, j’en ai rien à foutre ! Si j'ai toujours affronté Max, c'était pour une seule et unique raison ! Exactement la même qui me pousse à vouloir te battre !

J'appuie sur la détente, mais elle bloque, mon arme s'est enrayée et merde ! Il profite de mon moment d'inattention pour poser le canon sur mon front :

–C'était uniquement pour rappeler que les plus forts ne sont pas éternels ! Ils tomberont un jour où l'autre.

Nous sommes tous les deux essoufflés par notre combat :

–T'attends quoi… pour me tirer dessus ?

–Que tu dises… que t'abandonne !

Je jette mon arme :

–J'abandonne.

Il lève le canon et appui sur la détente, il n'avait plus de balle, je rigole :

–Ah ah ah ! Tu m'as bien eu ! Bravo à toi ! Le nouveau chef des Démons !

–Tu sais, la règle du combat à mort, c’était juste pour éviter les combats internes, j’ai du mal à comprendre pourquoi vous l’avez gardés.

Je ne lui réponds pas et tourne les talons en direction de la sortie :

–Où tu vas ?

J'enlève mon masque et le laisse tomber :

–Je quitte le gang, je suis sûre que Max va faire pareil, alors ne gâche pas tout.



Rose :

Cynthia suture une énième plaie, une fois fini, elle demande :

–Au suivant ?

Inaya lui répond :

–C'est bon, c'est terminé.

Nous soufflons toutes les deux, je dis :

–Putain j'ai cru qu'on n'en finirait jamais !

–Je veux juste m'affaler dans un fauteuil et ne plus bouger, nous dit Cynthia en jetant ses gants.

Je regarde mon téléphone, minuit et demi s'affiche en énorme avec un petit message en dessous "Sonne dans six heures" :

–Pouah ! J'dois aller en cours dans huit heures !

–Ça va ! Je suis déjà allé en cours avec juste deux heures de sommeil dans les veines.

Je tourne la tête vers les enfants qui se sont endormi sur des matelas à même le sol avec une couverture sur eux :

–Qu'est-ce qui va leur arriver ?

Cynthia me répond :

–Inaya gère un orphelinat, ils iront là-bas.

–Ils auront une chance de s'en sortir ?

–Plus que dans la rue, de toute façon l'État ne lèverait même pas le petit doigt pour eux, donc Inaya est leur meilleure chance.

Inaya finit de border les derniers insomniaques :

–Tout ça parce qu'on est refermé sur nous même, beaucoup refusent d'ouvrir les yeux sur ces manigances.

–Ils sont endoctrinés pour que ça continue comme ça, ce n'est pas leur faute.

–Peut-être.

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