Mariage

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C'est le grand jour ! Je mets mon plus bel habit pour cette occasion, j'ai tellement hâte d'être tout à l'heure. Je n'ai toujours pas vu Claire et Taïba depuis l'annonce de leur mariage, je suis impatiente de les voir toutes les deux réunies. Max ouvre la porte :

–Rose, c'est l'heure.

–Je vérifie juste que j'oublie rien.

Je prends soin de maintenir dans la main l'écrin contenant la bague et sort de ma chambre. Max m’arrête et me dit en refermant correctement ma chemise à bouton :

–Tu ne peux plus rien faire, mis à part éviter de faire l’une de tes bourdes habituelles.

–Je sais, mais je ne peux m’empêcher de stresser.

Max me fait une petite accolade et nous rejoignons les autres dehors :

–Bah dis donc, t'es pire qu'une mariée Rose ! Me dit David qui s'est mis sur son trente-et-un, au féminin.

–Moi aussi je te trouve radieux aujourd'hui David.

–Oh ! Merci, j'ai eu du mal à trouver cette robe, je trouve qu'elle va bien pour les mariages.

Je soupire et regarde les autres, Shusendo et Ai vont de pair avec leur kimono, même si celui de Shusendo est plus sobre que celui de sa sœur. Aziz lui est vêtu d'un habit blanc avec un dessin coloré et il porte au cou une améthyste. Quant à Cynthia et Max, ils portent ce qui se rapproche d'un costard cravate :

–Bon, on attend quoi pour aller à la mairie ?

–Juste la bague que la témoin doit donner à la mariée, me répond Shusendo.

–C'est bon, j'ai compris, il faut qu'on se dépêche avant de vraiment être en retard.

Nous arrivons ensemble à la mairie, des bancs ont été installés devant le bureau du maire, la famille Bilo est à gauche et Adunato Familia à droite, en tant que témoin, je suis au premier rang. Par chance, nous ne sommes pas les derniers arrivés, le maire rentre avec sa tenue officielle et son écharpe tricolores, se tenant debout derrière son bureau, il attend comme tout le monde dans cette salle nos deux amoureuses. Elles arrivent ensemble bras dessus bras dessous. Claire porte une robe blanche des plus somptueuses, ses cheveux blonds ont été attachés en queue de cheval, elle a de magnifiques boucles d'oreilles qui sont incrustés d'une pierre verte qui s'accorde avec ses yeux : deux fausses fleurs sont sur ses épaules et donnent un effet fantaisiste à la robe. À sa droite, Taïba affiche une robe de mariage orientale, aux couleurs rouge vif et des dessins aux fils d'or agrémente sa sublime robe. Elles sont toutes les deux époustouflantes et tellement rayonnantes, c'est tellement beau et lumineux, je me croirais dans un conte de fée. Elles arrivent devant le bureau du maire, arrêtent de se tenir le bras et attendent que le maire parle :

–Nous sommes ici pour réunir madame Claire Bilo et madame Taïba Adunato Familia, en tant que nouvelle épouse vous devrez respecter les différentes lois que je vais énumérer :

Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance.

Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille, ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir.

Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives.

Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie.

Êtes-vous en accord avec les principes que promeut la République ?

Elles répondent simultanément :

–Oui !

–Avez-vous un dernier mot à prononcer ?

Taïba se tourne vers Claire :

–Claire, je sais que dès fois, je suis difficile et qu'on s'est déjà chamaillée pour des broutilles, mais avec toi. Je vis une vie merveilleuse, où chaque jour un nouveau soleil irradie mes ombres et que notre amour est éternel et pas artificiel, je voulais que tu saches…

Claire la coupe en l'embrassant :

–Tu parles trop.

Le maire regarde les deux nouvelles épouses et leur dit :

–Je vois donc qu'il n'y a aucun problème, vous pouvez procéder à l'échange des bagues !

Je me lève et donne la bague à Taïba, elles se regardent, le maire dit ses mots :

–Claire Bilo, voulez-vous prendre pour épouse Taïba Adunato Familia ?

–Oui, je la veux.

Taïba passe la bague à l'annulaire gauche de Claire :

–Taïba Adunato Familia, voulez-vous prendre pour épouse Claire Bilo ?

–Oui, je la veux.

Claire fait exactement pareille et passe la bague à l'annulaire gauche :

–Mesdames, aux yeux de la République, vous êtes maintenant Femmes et Femmes ! Vous pouvez vous embrasser de nouveau !

Tout le monde a un petit rire, même les mariées, puis elle s'embrasse de nouveau. Nous applaudissons tous ensemble, elles sont tellement rayonnantes que j'en pleure, leur mariage est si beau.



Gloriam :

Je nous ai emmenés dans un endroit à part tous les deux :

–Tu as vu toute ma famille.

–Et tes parents ?

On m'a suffisamment entraîné pour prendre un air triste quand on me pose cette question et à répondre :

–Mort.

–Oh ! Désolé.

Il détourne le regard, je le rassure :

–Ça fait longtemps, ne t'en fais pas et du coup que penses-tu de nous ?

–Vous êtes bien original, j'aime ça, ça change.

Je lui souris :

–Tant mieux alors, je dois t'avouer quelque chose.

–Quoi donc ?

Ils ne seront probablement jamais d'accord avec ce que je m'apprête à faire, c'est pour cela que je me suis mis à l'écart :

–J'ai un secret.

Je commence à baisser ma jupe et à montrer ma poitrine :

–Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?

Il découvre mon corps nu et lui répond :

–Je suis asexué, je ne suis ni une femme, ni un homme, je sais que ses deux dénominations sont plutôt importantes pour vous, je voulais donc que tu le saches avant d'aller plus loin.

Une tache d'ombre est apparue au milieu de sa lumière, l'ai-je blessé ? Ou bien a-t-il peur ? Il a l'air confus, je ne sais pas quoi dire d'autre, soudain son ombre est englouti par la lumière, je suis surpris de voir ça, il remet mes habits à leur place habituelle :

–Tu risques d'attraper froid comme ça.

Sa lumière rayonne :

–Pourquoi ta lumière est si éblouissante ?

–Aucune idée, je suis comme ça, toi tu m'acceptes tel que je suis, pourquoi je ne ferais pas pareil ? Tu as beau être différent, différente ? J'avoue je ne sais pas quel genre utiliser maintenant, mais ce n'est pas le plus important, je je je…

Je le coupe en demandant :

–Tu ?

Il ferme les yeux et lâche :

–Je t'aime toi !

Sa lumière en devient aveuglante, ses humains sont impressionnants.



Rose :

La salle des fêtes est bondée de monde, le repas était des plus délicieux, le temps de se prendre un pousse-café et un morceau de nougatine avec un chou fourré, c'est délicieux. Vers seize heures tout le monde a fini de manger, nous avons fait de la place pour faire une piste de danse improvisée. David se met derrière un ordinateur et met de la musique, les marier danse une valse, j'ai l'impression de les voir voler ensemble, elles tournent jusqu'à ce qu'elles me fassent tourner la tête. À moins que j'aie trop abusée sur l'alcool, je m'assieds sur une chaise, puis j'entends un bruit sourd et des inspirations de surprise.

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