Jour 4 - Un endroit que tu voudrais visiter

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- Parle d’un endroit que tu voudrais visiter.

Étrangement, la voix, habituellement très robotisée, semblait plus humaine aujourd’hui, mais ce n’était peut-être que le fruit de mon imagination. Je ne m’étais pas assise, je me contentai de faire des allers-retours dans la petite pièce. Je souris en entendant le thème de la journée, mais comme à mon habitude, j’avais envié d’un peu tourner autour du pot avant de donner une réponse claire.

- J’ai une âme de voyageuse, mais cette âme n’a jamais été très loin. Il y a beaucoup de lieux que je voudrais visiter pour tellement de raisons. Si je pouvais, je ferais le tour du monde pour découvrir toutes les cultures, toutes les cuisines, tout ce que le monde a à offrir.

Contrairement aux jours précédent, je n’avais pas besoin de répondre de façon un peu énigmatique parce que je ne savais pas quoi répondre ou parce que le thème était presque énigmatique. Je le faisais simplement parce que je me prenais au jeu un peu plus chaque jour. J’aime l’idée de ne pas simplement répondre directement, d’enrober un peu ma réponse dans des explications, qui, je l’avoue, ne sont pas forcément nécessaires. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser aux autres sujets de l’expérimentation. Comment répondaient-ils ? Combien de temps prenaient-ils à répondre ? Combien y avaient-ils de sujets pour cette expérience ? Ce matin, particulièrement, j’eus envie de m’arrêter à chaque porte, de les ouvrir et de voir qui se trouvait à l’intérieur. Mais je m’étais abstenue et m’étais contenté de suivre la dame au chignon dans les couloirs.

- Mais si, comme chaque jour, je devais choisir un seul endroit du pays à visiter, je choisirais l’un des pays nordique. J’irais peut-être en Norvège ou en Finlande.

Je souris en répondant. C’était un rêve de découvrir ce genre de pays, où il fait froid, où on voit des aurores boréales, où il neige et où durant les mois d’été, il fait jour toute la journée et durant les mois d’hiver, nuit toute la journée. Je ne sais pas trop pourquoi mon choix allait vers ces pays, mais il y a quelque chose d’apaisant dans ce genre de régions. Les paysages amènent une sorte de sérénité, que je ne trouverai jamais chez moi, dans mon pays. Je n’y suis jamais allé, c’est un rêve. Et je sais que tout ce qu’on voit sur Internet ou sur les réseaux sociaux n’est que la plus belle partie de ces endroits, mais je ne peux m’empêcher d’avoir envie de voir tout cela par moi-même.

Je réfléchissais à ajouter quelque chose à ma réponse, mais en réalité, je n’avais rien à dire de plus. J’avais répondu à la question assez rapidement finalement et je n’avais tout simplement plus rien à dire. J’étais presque déçue de moi de ne pas avoir réussi à tenir en haleine mon interlocuteur plus longtemps. Mais ce n’était pas grave, c’était très bien comme ça, je ferais autre chose du temps que j’avais gagné en répondant rapidement. La porte s’ouvrit en un grincement, laissant apparaitre le visage de la jeune femme de l’accueil, qui était prête à me raccompagner dehors. Mais je n’avais pas envie de partir, je voulais voir les coulisses de cet endroit. Je cherchais une excuse pour rester quelques minutes de plus. Et tout ce qui me vient fut de demander le chemin des toilettes. La blonde sembla agacée de ma demande, mais m’indiqua le chemin. Toujours, sans un mot, un simple geste avait suffi à m’indiquer de prendre à droit au bout du couloir. Il y avait cinq autres salles sur la gauche après la mienne. Il n’y avait que cinq portes du côté droit, soit deux fois moins de porte. Je ne sais pas trop pourquoi, mais cette configuration m’interpella. Peut-être cela signifiait-il que les salles du côté droit servaient à autre chose que les interviews.

Je parcourus le couloir, jetant un œil derrière moi pour voir ce que faisait ma guide. Je me rendis compte que je n’allais pas pouvoir partir à l’aventure comme je le voulais. Il allait falloir que je trouve un stratagème pour découvrir un peu plus chaque jour le bâtiment. Je ne m’arrêtai pas à la porte des toilettes et continuai mon chemin, mais je n’avais droit qu’à de longues rangées de portes, toutes aussi blanches que les murs. J’avais l’impression d’être dans un labyrinthe de mur et de porte, ne voyant rien de différent ou de plus que ce que j’avais déjà pu voir. Je soupirai, ma curiosité me poussait à aller plus loin, mais ma pause toilettes ne pouvait pas non plus prendre trop de temps, sinon je serais démasquée. Je finis par revenir sur mes pas et me laissai reconduire jusqu’à la porte par la dame de l’accueil, qui n’avait toujours pas voulu me mentionner son nom.

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