- Ca dépend ce que vous entendez par « style ». Est-ce que vous parlez de mon style de garçon ? De me style vestimentaire ? De mon style de film ? De livre ? De série ? De mon style de vie ?

Je marchais dans la pièce en attendant une réponse. J’oubliais que je n’aurais pas de réponse, que je devais juste me contenter du thème et de me débrouiller avec ça. Je me décidai donc à répondre à chaque idée que j’avais évoquée.

- Pour mon style d’homme, je n’en ai pas vraiment. Comme je l’ai déjà expliqué, c’est compliqué pour moi au niveau sentimentale. Mais si je dois dire réellement quelque chose à ce sujet, je dirais que tant que c’est un homme gentil, un minimum intelligent, et j’entends par là, qui a de la conversation, et qui est capable de me faire rire me suffirait amplement. Pour mon style vestimentaire… Je pense qu’on comprend très vite que je n’ai rien de bien défini. Je trouve des pièces qui me plaisent et, ensuite, je les assemble, mais je ne suis pas certaine que cela porte un nom bien précis. Mon style de film ? Je suis ouverte à tout, peut-être que je n’aime pas vraiment les films d’horreur. Par contre, j’adore les livres d’horreur. Allez comprendre pourquoi… Pour les séries, je ne suis pas trop difficile non plus.

Je marquai une pause. Je regardai vers le point que j’estimai être la caméra pendant quelques secondes, avant de me remettre à marcher dans la pièce.

- Sinon, j’ai un style de vie assez simple. J’ai été éduquée de façon simple, dans une maison où il faisait assez calme. Mes parents ne cédaient pas à mes caprices, j’ai juste appris à accepter ce qu’on me donnait, et à faire des efforts si je voulais quelque chose. Je suis assez casanière, je n’aime pas la foule, je n’aime pas les gens qui parlent fort et n’importe comment… Alors, si je devais mettre tout ce que j’ai dit en une seule phrase : j’ai un style simple. Je suis simple.

J’avais envie de rire nerveusement en répondant ainsi. Je les avais prévenus, je ne suis pas intéressante, ma vie n’a rien d’intéressant. Cela accentuait aussi mes doutes sur ce que mes réponses pouvaient leur apporter, même si les réponses semblaient peu leur importer. D’après ce que j’avais pu découvrir, c’était surtout l’assiduité leur point important. J’avais encore des inquiétudes à ce sujet. Et, pourtant, je continuais à faire l’expérience sans vraiment me poser de question. C’est étrange ce que notre esprit peut parfois nous faire faire par simple curiosité. Parce qu’il n’y avait plus que ça qui me motivait à venir dans ce bâtiment, à l’autre bout du campus.