- Si je pouvais aller n’importe où que ce soit dans une contrée lointaine, un lieu qui existe ou qui est complètement fictif ? Je ne sais pas. Mon côté rêveur me pousserait à choisir l’un de ces mondes imaginaires que j’ai pu rencontrer au fil de mes lectures ou de mes visionnages de films et séries. Je choisirais peut-être le monde de Harry Potter, avec sa magie, ses créatures extraordinaires, cette école que personne ne pouvait imaginer. Peut-être que je prendrais plutôt le monde des livres de Julia Quinn et de la famille Bridgerton, avec ses histoires d’amour enflammées, les soirées mondaines et les belles toilettes. Ou peut-être choisirais-je le monde de la série FRIENDS avec ses amis que rien ne semble pouvoir séparé, où tout finit par s’arranger et où certaines trouvent l’amour de leur vie.

J’aimais me perdre dans les mondes imaginés par les auteurs et les scénaristes. J’aime aussi m’inventer des mondes où je me sentirais bien, peut-être mon âme d’auteur qui se rappelle toujours à moi.

- Mais si je pouvais imaginer un univers, je choisirais surement un univers où les capacités de chacun sont poussées à leur maximum. Où on pouvait rêver sans jamais se prendre un mur au bout du chemin. Peut-être un monde où tout est possible.

J’étais rêveuse. Ce n’était pas nouveau. Ma réponse ajoutait donc plus de force à ce que j’avais déjà pu dire les quatorze jours précédents. Je ne savais pas si je répondais réellement à leur question. J’avais toujours l’impression de ne pas répondre à leur question. Mais cela semblait leur convenir. Pourtant, je me sentis d’ajouter quelques mots plus terre-à-terre.

- Et si je devais choisir un endroit qui existe, je crois que je resterais dans la même lignée de ma réponse du quatrième jour : un endroit où il fait froid, où en hiver, il fait nuit toute la journée et en été jour pendant presque vingt-quatre heures.

Je restai assise dans le canapé, même si j’étais plus proche de la position couchée qu'assise. J’étais à l’aise aujourd’hui. Plus qu’un autre jour, où je me posais mille et une question. J’avais pris la décision de ne plus me torturer avec ce qui se cachait potentiellement derrière l’expérience. Je sortis de la salle, toujours précédée par la jeune femme blonde. J’avais compris qu’elle ne m’avait pas démasquée et qu’elle ne se doutait pas une seconde que je l’avais observé avec cet inconnu et que j’avais saisi une partie de leur conversation. Au moment d’arriver à l’accueil, elle sembla ralentir, voire hésiter. Je compris rapidement qu’une autre personne était là. Je reconnus l’inconnu assez rapidement. C’était l’ami qui m’avait embarqué dans cette expérience, et que je n’avais pas vu pendant quinze jours. Il sembla décontenancé de me voir. Ce que je ne compris pas.

Il me fallut quelques minutes avant de comprendre ce qui me perturbait dans cet échange silencieux. C’était lui, l’inconnu avec qui j’avais entendu parlé la blonde. C’était lui le meneur de cette expérience, ou en tout cas l’un d’entre eux.