Quand nous rentrons en France après un an aux Pays-Bas, je suis enfin diplômée et mes parents me font comprendre qu’il est temps pour moi de gagner ma vie. Je commence à chercher un travail en prenant soin d’éviter Paris et les grandes entreprises où travaille l’essentiel de ma promo. Les semaines passent et rien ne vient. Quant à Chris, il voudrait reprendre ses études pour ne pas être condamné à se faire exploiter mais il n’arrive pas à se décider. Il a peur de se tromper de voie, de faire des efforts pour finir déçu une nouvelle fois.

Un jour, Ariane m’appelle :

— Salut, ça va ?

— Bof. On campe dans l’appartement que les parents ont acheté à Saint-Nazaire. Ils l’ont pas encore loué du coup c’est vide, on vit sur un matelas gonflable au milieu du salon depuis deux semaines.

— Ah, sympa ! Et vous restez jusqu’à quand ?

— Jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose… J’ai envoyé trente candidatures mais toujours pas de réponse positive pour le moment, c’est déprimant.

— Hum, c’est vraiment la mort la France. Ça vous dirait pas de venir faire de l’humanitaire au Congo plutôt ?

— Heu… Je sais pas. D’un côté c’est tentant mais ça me semble un peu compliqué… Tu crois qu’on pourrait ?

— Bah carrément ouais, on n’arrive pas à recruter ici. Moi j’ai besoin d’un stagiaire pour m’aider et je suis sûre que Chris ferait très bien l’affaire.

— Stagiaire en finance ? Mais il a pas de diplôme…

— Pas besoin de diplôme. Il suffit de parler français, de savoir se servir d’un ordinateur et de pas être corrompu. J’ai juste besoin de quelqu’un de sympa avec qui je peux me marrer et en qui je peux avoir confiance… Et j’ai une pote qui bosse pour une ONG américaine dans la même ville que moi, ça fait deux mois qu’elle cherche un stagiaire mais elle trouve personne, elle a besoin d’un profil un peu comme le tien pour l’aider à gérer les programmes d’urgence dans les camps de déplacés…

*** Fin de la 5ème partie ***