L'arme s'enfonça dans la profondeur verdâtre de l'étang, basse-fosse pratique et indifférente. Mathias en ignorait la mesure exacte, mais on pouvait sûrement compter, une bonne quinzaine de mètres voire plus, entre la surface et l'épaisse couche de vase du fond.

Ce lieu était comme un sanctuaire, un "reliquaire" voué à l'oubli et à la décomposition. Le végétal et l'animal s'y cotoyaient en bonne intelligence, autolyse parfaite, vie et mort liée dans une chimie organique quasi-mystique.

Les eaux troubles recelaient en leur sein un mystère inquiétant, une mise en scène macabre remplie des restes oubliés d'un passé rejeté, flottant entre deux eaux. Archives funestes, "organoleptiques", d'abominations anciennes et refoulées.

Corps ou ornements,...miasmes abandonnés, délaissés en carcasses effroyables,... terribles effigies.