J'ai des difficultés pour me réveiller ce matin, mais j'ai saisi ma tablette, et je me lance. Le sujet du jour concerne les habitudes et je trouve cela judicieux en ce qui me concerne. En effet, cela fait quelques semaines que j'ai décidé de reprendre l'écriture, et je vois que je tiens bon. D'autres habitudes ont été prises au cours de ma vie et j'aimerais en parler.

C'est en improvisant des histoires avec des enfants que j'ai eu envie de mettre par écrit mes idées. Je ne voulais pas me lancer dans la rédaction d'un long roman ou dans l'oeuvre de toute une vie, mais juste scribouiller dans un carnet l'histoire du petit lapin blanc, de ma cafetière qui avait un rêve, de ce couple qui ne pouvait pas avoir d'enfant, et chaque jour recommencer.

L'idée est de faire, pas d'y penser.

J'ai cherché les pratiques d'écriture de différents écrivains, et finalement, le point commun est souvent la régularité, la quotidienneté de l'écriture. L'un rédigeait chaque jour avant son petit-déjeuner, l'autre ne se couchait pas avant d'avoir rédigé mille mots... Je tenais mon programme. Si je désire écrire, je dois en faire une habitude quotidienne, pas une routine rébarbative, mais un entraînement de coureur de fond, voire un exercice méditatif.

Ce que je fais tous les jours change ma vie dans la durée. Assister à un stage culinaire ne fera pas de moi une meilleure cuisinière, peindre une grande toile ne fera pas de moi un grand peintre, participer à un semi-marathon n'améliorera pas ma santé. Ce sont des actions uniques, des expériences qui peuvent en effet m'apprendre des choses sur moi-même, des compétences que j'aurais envie de développer ou non, mais ces actions ne changent pas ma vie en profondeur.

En revanche, décider de tester une nouvelle recette simple chaque jour, décider de faire une petite peinture quotidiennement, ou faire le tour de mon quartier en marchant pendant une demi-heure tous les jours modifient complètement ma façon de penser. Je me programme pour en faire un peu chaque jour, et je visualise le chemin parcouru dans chacun de mes projets au bout d'un an.

Ma journée se construit alors autour de ces petites habitudes que je veux prendre : dès le réveil, je saisis mon cahier ou mon écran et je rédige mes cinq cents mots, comme je me jetterais à l'eau. Je le fais, puis je me sers un café pour fêter ma petite victoire. Les petites habitudes n'ont ni tambour ni trompette, mais les jours passent et les mots s'accumulent, les idées bourgeonnent et la créativité devient un parfum autour de moi. Même loin de mon clavier, tout au long de la journée, je me dis que je l'ai fait, que j'aurais pu faire mieux, évidemment, mais que j'aurais pu aussi bien ne rien faire.

Il est temps pour moi de me faire un bon café.