Œuvre : j’en ai marre du confinement !

En ce temps terriblement gris, je suis assise à mon bureau et mon esprit vagabonde. Lui a trouvé la solution pour fuir ce dé-confinement en attendant un troisième re-confinement avant que notre si cher Premier Ministre, porteur des mauvaises nouvelles, nous re-déconfine potentiellement.

Fuir ! Baudelaire avait raison ! Il faut fuir sur un bateau, ivre ou non. Pour aller où ? Sur la mer ? Oh non ! Nous serions confinés sur un bout de ferraille flottant à l’aventure. Sur une île déserte ? Pour ne plus voir de gens, donc pour ne pas être potentiellement contaminés ? Non ! Nous finirions par nous ennuyer chacun sur notre propre île déserte.

Même un îlot peuplé de perroquets magnifiques, entouré d’une si belle eau chaude et turquoise. Enfin, je ne vais pas aller habiter sur une « Ile-de-France », ou une île de Bretagne ! Je n’ai rien contre la Bretagne. Disons que il y aurait encore trop de monde.

Je serai encore trop proche des gens ! Pour être tranquille, faudrait-il aller sur Mars ? Pas si sûr ! Si c’est pour y exporter le virus… Ce n’est peut-être pas une bonne idée.

C’est pourquoi j’ai décidé, une fois de plus de me réfugier dans les songes et les rêves. Dans mon univers, pas de virus pandémique, pas de confinement obligatoire. Seulement le grand air, celui qui fouette le visage quand vous êtes sur le dos de votre dragon volant, que vous le laissez choisir la destination et qui n’en fait qu’à sa tête. Pourquoi ? Parce que son plus grand plaisir, c’est de vous entendre hurler, hurler, à vous décrocher les poumons, à vous arracher la voix ! Pour un simple piqué, lorsque vous voyez le sol se rapprocher à une vitesse vertigineuse. Et non ! Ce n’est pas encore pour cette fois ! Un superbe rase pâquerettes exécuté avec maestria et efficacité !

C’est cela être un grand draconnier ! Savoir dompter sa peur de la chute libre ! Surtout quand votre monture facétieuse a décidé de vous faire tourner en bourrique !

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Oui ! Je suis devenue une draconnière de mérite. Avec mon écu, mon épée et mes godasses d’équitation. Oups de dracotion. Oui, équitation c’est pour un cheval ! AHAHAHAH !

Écoutez donc le rire dément de la fille trop confinée qui vient de fondre son fusible, la tête sur sa table d’écriture. Elle sort d’une crise de rêve ! Je me demande ce que cette dame a fumé pour être de si bonne humeur après trois ans de confinement non stop avec pour sortie les courses au supermarché. Ah ! Elle est belle, la France ! Et ses pauvres Français sont tous bien amochés !

La draconnière ne fait plus la différence entre monde réel et monde fictif !

Elle remarque, en tirant sa chariotte remplie jusqu’à la gueule de provisions pour tenir une semaine, deux hurluberlus drôlement agencés ! En armure intégrale, comme s’ils avaient piqué celle de François 1er au musée du Louvre. Ils font un bruit de boîtes de conserve ! Ils discutent en progressant le long du boulevard. Est-elle la seule à les voir ? Personne aux fenêtres ! Personne dans la rue ! Elle ne rêve pas !

Vous allez rire – ou pas – je parle de moi à la troisième personne ! Le confinement a provoqué un dédoublement de personnalité. Moi très sage studieuse qui travaille au boulot en télétravail et moi, la folle qui rêve éveillée !

Je ne sais plus qui fait quoi. Je ne sais plus si je travaille ou si je rêve. Suis-je zinzin ? Sans doute un peu, pour voir des dragons quand je vois les voitures garées dans les contre-allées ! Imaginez des dragons en place des voitures ! Ce serait intelligent ! Pour peu que votre dragon soit dérangé des intestins… Le résultat serait nettement plus intéressant ! C’est autre chose qu’un cadeau de pigeon sur mon imperméable tout neuf acheté la veille !

Alors voilà une histoire en deux parties… Elle est sotte mais me défoule. Si je peux vous faire rire, alors tout n’est pas perdu.