04. Soirée studieuse, soirée heureuse

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Sarah

— Attends-moi ! me crie Becca alors que je sors du gymnase. Hé !

Je m’arrête et manque de m’étaler alors qu’elle me rentre dedans. Becca a les joues rouges et les yeux brillants, et je n’arrive pas à déterminer si c’est à cause de la proposition de Liam ou parce qu’elle sent qu’elle a du potin à rattraper. Je ne lui ai pas dit que j’avais couché avec lui. Pourquoi ? Bonne question… En fait, Becca est la pire bavarde au monde. C’est-à-dire qu’il est souvent difficile de pouvoir en placer une, et que les chances pour que les confidences que l’on peut lui faire soient répétées, modifiées, et utilisées contre soi sont grandes.

— Tu ne vas pas à la soirée des Kappa ? Parce que ce n’est pas le même chemin, lui dis-je en cherchant les clés de ma voiture dans mon sac.

— C’est pas tout de suite, la soirée, Sarah. Tu t’es fait le capitaine, c’est ça ? J’ai bien compris son allusion ?

— Non, on a juste dansé à la dernière soirée où tu m’as traînée de force. C’était… Plutôt chaud, je dois en convenir.

— Oh la chanceuse ! Tu as vu ses muscles ? Ça devait être agréable de se coller à ça, non ?

— Ça ? On parle d’un être humain, Rebecca, pas d’un objet, soupiré-je. Ce n’est pas qu’un tas de muscles.

Oh non, c’est même bien plus. Une bouche agile, un regard intense, des mains caressantes, et… Ouais, ce n’est pas qu’un objet, Sarah. Bravo. Il faut dire que nous n’avons pas fait grand-chose d’autre que de nous envoyer en l’air, ce soir-là.

— Donc, tu viens à la bibliothèque ? lui demandé-je en récupérant mes livres dans ma voiture.

— Non, je vais aller me préparer pour séduire l’être humain qui n’est pas un objet ! Tu crois que j’ai mes chances avec lui ? J’adorerais pouvoir finir la nuit dans son lit !

— Oh, tu dois bien avoir ta chance, apparemment tout ce qui a des seins et une chatte l’intéresse, marmonné-je. A plus tard alors.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre et file vers la bibliothèque du campus. Je déteste cet élan de jalousie que je ressens en imaginant Rebecca chez Liam. C’est stupide, lui et moi ne nous sommes rien promis si ce n’est une nuit de plaisirs. Et quelle nuit ! Mais, le voir abandonner si vite et s’intéresser à elle m’a fait comprendre que tout ce qu’il voulait, ce n’était pas moi, mais s’envoyer en l’air. Il semblerait donc que je me sois encore faite avoir par un basketteur. Ou je m’emballe un peu, puisqu’il s’agissait juste d’une nuit.

Ah, qu’est-ce que ça m’énerve d’être aussi indécise ! Honnêtement, avant de le voir changer si vite de proie, je pensais vraiment aller à la soirée et réitérer notre première nuit. Peut-être que je suis simplement vexée de son manque d’attention ?

Je soupire en m’installant dans un coin de la bibliothèque pour travailler sur mes cours. Il faut que je mette tout ça de côté pour bosser. Ce n’est qu’un mec que je connais à peine et qui, certes, m’a fait jouir, mais ne m’a rien promis. C’est quoi, au juste, tout ça ? Une attirance physique certaine ? Oui. L’envie de recommencer ? Oui. Mais encore ?

Je me plonge dans mes cours sans faire attention à l’heure pour éviter d’être tentée de rejoindre la soirée des Kappa pour y voir Becca en train de chauffer le capitaine de l’équipe. Je sursaute en sentant une main se poser sur mon épaule et me tourne pour tomber sur le beau regard de Liam.

— Qu’est-ce que tu fiches ici ? lui demandé-je, suspicieuse.

— Eh bien, il me semblait que c’est ici que tu m’avais donné rendez-vous, me répond-il avec un sourire charmeur. Je ne te dérange pas ? Tu as vraiment tant de choses à étudier que tu es encore là à cette heure-ci ?

— Il y a toujours des choses à faire. Et puis… J’aime bien le calme ici, l’ambiance. C’est mon côté intello de service, j’imagine.

— Tu veux que je te laisse tranquille ou je peux m’installer un peu avec toi ? J’ai pas envie d’aller à la soirée si tu n’y es pas.

— Rebecca doit t’y attendre, pourtant. Tu vas vraiment t’asseoir à la bibliothèque ? Vous faites ça, vous, les sportifs ?

Je sais, c’est méchant, et certainement pas mérité, mais je n’ai pas encore digéré son attitude de tout à l’heure.

— Ouais, on étudie quand on ne bosse pas à côté des cours pour survivre, me répond-il. Mais là, j’avais autre chose en tête avec toi. J’arrête pas de penser à la nuit qu’on a passée ensemble, tous les deux. Et j’avoue que j’ai très envie de recommencer.

Son regard plein de désir se pose sur moi et je souris, flattée par ce qu’il dit même si on sait tous que le baratin existe.

— Eh bien, là tu ne joues pas, tu ne travailles pas, tu devrais peut-être en profiter pour étudier, non ? Et puis, elle avait quoi de si particulier, cette nuit, pour que tu n’arrêtes pas d’y penser ? Tu n’as qu’à faire un appel à la soirée des Kappa pour qu’un troupeau de nanas en chaleur débarque…

— Sarah, c’est de toi dont j’ai envie, là tout de suite. Arrête de me renvoyer à cette soirée qui ne m’intéresse pas plus que ça. Je comprends que tu sois un peu fâchée contre moi, mais je suis sûr que toi aussi, tu as envie de recommencer. Alors, si je me trompe, dis-le moi et je te laisse tranquille, mais si j’ai raison, laisse-moi t’embrasser, Chérie.

Il s’assied finalement à mes côtés, tourné vers moi, son sourire charmeur aux lèvres. Il a tellement d’assurance, c’est fou. Il est persuadé que je vais craquer. Et j’en ai envie. Évidemment que j’en ai envie, je ne suis pas dingue. Qui refuserait une nuit à ce mec, surtout après avoir déjà bénéficié de ses faveurs ?

— Pourquoi est-ce que je serais fâchée ? lui demandé-je innocemment en me tournant vers lui, glissant mes jambes entre les siennes au passage.

— Parce que ce n’est pas toi que j’ai invitée sous la douche alors que j’avais juste envie de goûter à nouveau à ta peau et à ton corps, Sarah, me répond-il avant de venir déposer ses lèvres sur les miennes.

Je sens ses mains se poser sur mes cuisses tandis que sa langue vient jouer avec la mienne. Mon cerveau cherche à déconnecter pour simplement profiter. Retrouver le goût de ses lèvres, sentir la chaleur de ses paumes encore chastes sur moi, tout en moi sait que je vais craquer, mais il reste un petit quelque chose qui veut jouer.

— A quoi bon demander à une autre alors ? Tu crois que je suis du genre jalouse après un coup d’un soir ? Ou tu te penses si irrésistible que toutes les filles tombent amoureuses de toi dans la seconde ?

— Je pense que tu as autant envie que moi de me sentir m’enfoncer en toi, ma Belle, et qu’on va le faire parce que la dernière fois, c’était une des meilleures baises de nos vies.

— Je suis ravie d’apprendre que c’était l’une des meilleures parties de jambes en l’air de ta vie, mais je ne crois pas t’avoir dit que c’était le cas pour moi. Tu penses donc à ma place ? Tu es bien présomptueux.

— Tu parles toujours autant avant de céder aux avances d’un beau gosse comme moi ? Parce que là, clairement, tu as envie de moi, je le sens, répond-il toujours avec la même assurance qui fait flancher ma résistance.

— J’aime parler, c’est comme ça. Mais j’avais oublié que tu n’es qu’un sportif, souris-je, gentiment moqueuse. Toutes mes excuses, Capitaine.

— Excuses acceptées, l’Intello. On arrête de parler et on passe aux choses sérieuses ?

Je soupire théâtralement et grimace en le faisant miroiter encore. Il va avoir ce qu’il veut et ça m’agace autant que ça m’excite.

— Très bien. On retourne chez toi ? Ou tu es tellement pressé que je vais avoir le bonheur de me faire tringler dans les toilettes de la bibliothèque ?

— Je te suis, Sarah. Dis-moi où tu souhaites qu’on le fasse et je m’adapterai. Mais chez moi, on aurait moins de risque d’être expulsés de l’université pour comportement indécent.

Je range mes affaires en tentant d’éviter de paraître empressée alors qu’il me regarde faire sans se départir de son sourire satisfait. Sans un mot, nous sortons de la bibliothèque plutôt vide à cette heure et nous dirigeons vers le parking.

— Je vais te suivre en voiture, ça t'évitera de devoir me ramener au beau milieu de la nuit. Ça te va ?

— Comme tu préfères, Sarah. Je suis à ton entière disposition ce soir.

Ben voyons, Monsieur se la joue “lover” maintenant.

— Et donc, qu’est-ce que tu attends pour m’embrasser ? Ou c’est juste une fois dans ton lit ? lui demandé-je en m’adossant nonchalamment à ma voiture.

Il n’attendait que ça, a priori, vu comment il se jette littéralement sur moi. Je sens sa main se poser dans mon cou et sa bouche s’emparer de la mienne. Il se colle contre moi et je réponds à sa frénésie en parcourant de mes mains son corps d’athlète collé au mien. C’est un plaisir sans nom de retrouver ces sensations, d’expérimenter à nouveau l’intensité de ses baisers. Liam semble aussi passionné lorsqu’il embrasse et fait l’amour que lorsqu’il est sur un terrain de basket.

— Bien que tout ceci soit très agréable, j’en conviens, souris-je, légèrement essoufflée, je n’ai aucune envie de passer à l’étape supérieure coincée entre toi et ma voiture sur le parking de la fac. On y va ?

— Le dernier arrivé déshabille l’autre, sourit-il avant d’enfiler son casque et de grimper sur sa moto.

C’est vraiment injuste, je ne connais pas la route et je suis en voiture, lui peut se faufiler avec sa bécane. Évidemment, Liam arrive le premier devant chez lui, et il m’attend devant la porte de la maison de ce quartier populaire où, je l’avoue, j’ai rarement dû mettre les pieds. Il ne traîne pas et attrape ma main pour me conduire à l’intérieur, où nous montons les marches en silence alors que la télévision tourne dans le petit salon.

— Tu es sûr que ça ne dérange pas ton père ? murmuré-je après avoir fermé la porte de sa chambre.

Malgré ma question, je n’attends pas sa réponse et dézippe sa veste de l’équipe de basket pour la lui ôter. Il est vraiment super grand et je suis contente de l’être aussi, même s’il me dépasse d’une tête au moins. C’est cependant plutôt une bonne taille pour venir poser mes lèvres sur son torse après lui avoir ôté son tee-shirt, tout en déboutonnant son jean.

— Et j’espère que tu es plus adepte des paris justes, parce que je te signale que celui-là n’était pas du tout équitable, continué-je en glissant mes pouces sous son boxer déjà tendu sans pour autant le lui oter. J’espère avoir donc droit aussi à mon déshabillage.

— Je n’ai pas dit ce que gagnait celui qui arrivait le premier, sourit-il. Je crois que le gros lot, c’est ma bouche partout où ça te fait gémir. Deal ?

J’acquiesce et tire sur son boxer pour toute réponse, libérant son érection déjà conséquente. Sans vouloir faire dans le cliché sur les noirs et leurs atouts, je crois qu’il n’a pas vraiment à se plaindre, et ce n’est pas moi qui vais le faire non plus, c’est certain. Je n’attends d’ailleurs pas bien longtemps pour l’empaumer tout en attirant sa bouche contre la mienne. Ses mains se font entreprenantes et je sens la fermeture éclair de ma robe descendre dans mon dos, avant que ses mains remontent jusqu’à mes épaules pour la faire tomber à mes pieds. Je me retrouve ainsi uniquement vêtue de ma petite culotte, et Liam arbore un nouveau sourire qui me fait serrer les cuisses sans aucune discrétion. Je crois que jamais un homme ne m’a fait autant d’effet, j’ai la sensation de me liquéfier littéralement rien qu’avec un regard, c’est fou. Et le sentir me soulever dans ses bras n’aide pas non plus. J’ai l’impression de n’être qu’une plume alors qu’il fait les quelques pas qui nous séparent de son lit, où il me laisse tomber sans ménagement, me faisant rire avant que je ne pose ma main sur ma bouche pour en étouffer le son.

— Tu sais que si tu me casses en deux, ce sera compliqué d’envisager tout rapport sexuel ? me moqué-je en soulevant mon bassin pour me débarrasser de ma culotte.

— Désolé, Sweetie, tu m’excites tellement que je ne parviens pas à me contrôler. Mais tu n’es pas en carton, non plus, sourit-il avant de se positionner au-dessus de moi avec plus de précaution.

J’adore le contraste entre sa peau chocolat et la mienne, plutôt claire, alors que ma main se promène sur son torse. Et peut-être même encore plus lorsque je baisse les yeux en gémissant et vois sa main posée sur mon pubis. Sa bouche prend possession de l’un de mes tétons et lui prodigue caresses et douces morsures qui ne font qu’amplifier mon excitation et mon désir de lui. Ses doigts agiles se promènent sur ma fente et me pénètrent délicieusement, et je suis déjà au bord du gouffre. Une partie de moi crève d’envie de le supplier de me prendre, quand l’autre a encore un peu de retenue et se dit qu’il aimerait trop ça.

La délivrance tarde à venir, mais elle n’en est que plus agréable. Liam enfile un préservatif avec précipitation avant de s’enfoncer enfin en moi avec une lenteur aussi insupportable qu’excitante. Mes chairs l’accueillent avec plaisir et s’ouvrent pour lui faire une place alors que sa bouche reprend possession de la mienne. J’ai l’impression que mon corps attend ce moment depuis la nuit de la semaine passée, qu’il redécouvre ce délice autant qu’il retrouve des sensations déjà connues.

Il a dû en avoir, des conquêtes, vu comme il se débrouille et comprend ce dont mon corps a besoin. Je ne lui avouerai jamais, mais il est certainement le meilleur coup que j’ai eu jusqu’à présent. Sans comparaison possible. Si cela devrait me rebuter, ses coups de reins se chargent très bien d’éteindre mon cerveau, tout comme ses baisers torrides et son regard enflammé. Après toutes ces stimulations, je suis une boule de nerfs prête à craquer, une cocotte-minute prête à exploser, un volcan prêt à entrer en éruption tandis qu’il va et vient sans relâche au fond de mon corps, me tirant suppliques et gémissements que je peine à contenir, jusqu’au moment de la délivrance ultime où j’enfouis mon visage dans son cou pour tenter d’étouffer l’expression de mon plaisir. Ce soir encore, c’est puissant, intense et complètement fou, de jouir de la sorte et de sentir tout son corps se tendre au-dessus du mien au moment où il atteint à son tour l’extase dans un râle sonore qui ne m’aide pas à redescendre du nuage orgasmique sur lequel je suis.

J’aurai tout le temps de regretter plus tard si cette histoire qui n’en est pas une se termine mal. Le plaisir grille mes neurones et cela me va très bien.

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