43. Conseils d'un nudiste au garde à vous
Liam
Toute la journée, je repense à ce qu’il s’est passé ce matin. Parce que donner ces deux mille dollars au mec de la bande du Mexicain, ça m’a vraiment mis en rogne. L’autre, avec sa petite moustache et son air faussement innocent, il a même eu le culot de recompter l’argent que je lui ai donné. J’étais à deux doigts de lui montrer qu’il a choisi la mauvaise personne à qui demander du fric, mais, dans le fond, il n’a pas tort, ce n’est pas lui qui gère. Et même si je parvenais à me débarrasser de lui, il y en a des dizaines d’autres qui attendent de prendre sa place.
J’étais tellement en colère que j’ai foncé au cabinet d’avocats où travaille toujours mon père même s’il n’a plus besoin de ça pour vivre. La seule excuse qu’il m’a sortie, c’est qu’il doit effectivement encore de l’argent au Mexicain mais que je ne dois pas m’en faire car il va être en capacité de tout payer après le mariage. J’étais tellement dégouté que je me suis barré sans un mot et je me demande maintenant combien de temps le Mexicain va nous laisser tranquille. Et comment lui faire oublier que nous existons, surtout.
— Liam ! Tu es avec nous ? Je ne te sens pas très concentré sur l’entraînement, là, me tance le Coach en me balançant un ballon que j’attrape de justesse.
— Désolé, Coach, j’ai quelques soucis à la maison. Je vais me remobiliser et ça va aller.
— Capitaine, si tu as besoin, tu me demandes, vient me dire Ryan quelques instants après. Je me ferai un plaisir de venir t’aider à domicile !
Mais pourquoi Sarah s’est-elle laissée draguer par ce type ? Non, franchement, quitte à essayer de changer de basketteur, elle aurait au moins pu en choisir un autre, un mec bien comme Abdul, ou même Jo. Là, elle prend le plus bizarre de l’équipe. Tu m’étonnes que le petit pervers voudrait bien venir m’aider à la maison. Et sûrement baiser ma “sœur”.
— Ça va aller, Ryan. Coach, on peut se faire un petit deux fois dix minutes ? J’ai trouvé lors du dernier match qu’on manquait d’endurance. Et là, après la session qu’on vient de faire, on est quasiment en conditions de match. Ça ferait un bon entraînement à la résistance physique, non ?
Je jubile quand le Coach accepte ma proposition et qu’on est repartis pour au moins vingt minutes d’entraînement. Si Sarah ne m’a pas baratiné et qu’elle a vraiment un rencard avec ce tocard, il va devoir commencer par s’excuser pour son retard, le petit vicelard. Pendant l’opposition, je me suis arrangé pour être dans l’équipe adverse de celle de Ryan, et je me fais un malin plaisir à me montrer particulièrement agressif face à lui. Jamais trop, mais juste ce qu’il faut pour qu’à la fin de notre entraînement, il se souvienne de tous les petits coups que je lui ai portés. Il va être beau, couvert de bleus.
A peine l’entraînement fini, je ne prends pas le temps de passer sous la douche et enfourne ma moto. De toute façon, avec la pluie qui tombe, je vais être trempé en arrivant et je devrais repasser par la case salle de bain avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Quand j’arrive à la maison, Jude se moque de moi car je suis vraiment très humide.
— Salut Jude. Pourquoi tu ris comme ça ? Tu n’as pas été mouillée toi, pendant la journée ?
— Ben non, j’ai joué à l’intérieur ! Tu devrais t’acheter une voiture, au moins tu rentrerais tout sec.
— Ce n’est pas grave, je vais aller me prendre une douche et me sécher. A tout de suite !
Je monte les escaliers, prends quelques habits dans ma chambre et ouvre la porte de la salle de bain où je tombe sur Sarah qui a encore oublié de fermer la porte à clé. Elle est vêtue de ses jolis jeans moulants et d’un simple soutien-gorge noir que je ne connais pas. Il doit être push-up car il met bien en valeur sa poitrine et j’apprécie vraiment l’effet que ça crée sur son apparence. Elle est en train de se maquiller devant le miroir.
— Oh, désolé Sarah, je ne savais pas que tu étais là. J’ai besoin de prendre une douche, je suis trempé. Et je n’ai pas envie de sentir le chien mouillé, si tu vois ce que je veux dire.
— Eh bien, ne te gêne pas pour moi. C’est pas comme si… Je ne t’avais jamais vu à poil, dit-elle en me faisant un clin d'œil. J’en ai encore pour quelques minutes, sinon. Et… Tu sens déjà le chien mouillé, Capitaine.
— Vu l’entraînement qu’on a eu, je crois que c’est le cas de toute l’équipe, dis-je en retirant mon tee-shirt trempé. Tu es toute en beauté, toi, ce soir. On dirait que tu mets les petits plats dans les grands.
— Heu… J’ai pas l’impression, non. Enfin, un jean, c’est pas le truc le plus sexy qui soit, dit-elle en me regardant à travers le miroir.
— Tu rigoles ? Tu as vu comment il te moule les fesses, ce jean ? Et j’espère que tu vas mettre un truc en haut, sinon, ton rendez-vous va vite se terminer. Parce que tu sors, non ? Et avec Ryan ou je me trompe ?
J’ai presque envie de faire une prière et qu’elle me réponde qu’elle a organisé une soirée entre filles avec Becca, mais l’air satisfait de Ryan quand il a dit qu’il allait s’amuser ce soir ne m’a laissé que très peu de doutes sur le contenu de la soirée qui arrive. Pour cacher un peu ma gêne et mon énervement, je commence à m’essuyer les cheveux avec ma serviette, ce qui a le mérite de cacher mon visage.
— Bien vu, c’est le programme, oui. D’ailleurs, t’aurais pas une ou deux capotes à me dépanner ? Juste au cas où, tu sais… On ne sait pas ce que la soirée nous réserve.
— Ah ouais, tu y vas pour baiser en fait ? Je crois qu’il n'attend que ça, de toute façon. Mais bon, si une ou deux, ça vous suffit, je peux te dépanner en effet, il faut bien s’entraider entre frère et sœur, conclus-je d’une façon tellement amère que je ne me reconnais pas.
Sans plus me préoccuper d’elle, je me débarrasse de mon short et je vais vers la douche, nu, mon sexe bandé fièrement tendu devant moi.
— Eh bien… On dirait que m’imaginer avec ton pote t’excite plus que de raison, Capitaine, rit Sarah en se retournant pour m’observer.
— Tu sais très bien que ce n’est pas ça qui m’excite mais ton petit cul que tu trémousses devant moi, Sweetie. Et d’ailleurs, en parlant de cul, tu devrais vraiment faire attention au tien parce que Ryan, il a des sales histoires sur le dos avec les filles qu’il a fréquentées.
Je commence à me savonner sous la douche, ravi d’avoir réussi à capter un peu son attention, mais en même temps frustré de me dire qu’il n’y aura que mes mains à moi qui vont me toucher alors qu’elle sera partie pour se faire baiser par mon coéquipier.
— Quel genre d’histoires au juste ? Tu me baratines pour que je n’y aille pas, c’est ça ?
— Ecoute, si tu préfères le second choix à la marchandise de luxe disponible à domicile, je ne vais pas t’en empêcher. Mais plusieurs des filles qu’il a baisées m’ont bien fait comprendre qu’il n'était pas toujours réglo. Tu veux vraiment des détails ?
— Carrément que je veux les détails. Balance, me demande-t-elle en ouvrant la porte de la douche avant de me détailler des pieds à la tête. Ou… Non. Ne dis rien, je ne veux rien savoir, laisse tomber...
— Eh ! Tu sais ce que c’est que respecter l’intimité des autres ? demandé-je, faussement outré, en me retournant pour lui laisser admirer le verso. En tous cas, s’il te propose des cachets, évite, hein ? Tu risquerais de n’avoir aucun souvenir de ta soirée et ce serait dommage. Et puis… Non, tu feras attention, je pense.
— Et puis ? Et puis quoi ? Tu me fais flipper là, Liam. C’est ton pote, non ? Tu fréquentes ce genre de types chelous ?
— C’est un coéquipier, tu sais. On est tous potes, mais on ne s’est pas vraiment choisi. Mais puisque tu veux tout savoir, ajouté-je en me retournant pour de nouveau lui faire face, s’il te propose des jeux où tu finis attachée, sache qu’il n’est pas très fan des capotes. C’est déjà arrivé, malheureusement… Ce gars est pas un méchant, hein, mais niveau sexuel, il est… Un peu différent. Bon, tu as fini de mater ? Je peux terminer tranquillement ?
Une main sur mon sexe toujours bandé, je l’observe tranquillement et me branle lentement en la regardant, comme si c’était la chose la plus normale du monde.
— Je profite de la marchandise de luxe disponible à domicile, que veux-tu, sourit-elle. Je sais ta main très douce et très agile, mais ça m’ennuie pour toi que tu te contentes d’une branlette, mon Chat.
— Fais attention à toi, Sweetie. C’est tout ce que je dis. Et pour la branlette, vu que je ne fais pas le poids avec ton “date” du soir, je m’en contenterai. Franchement, je suis juste dégouté que tu sortes avec lui…
— Avec lui ou avec un autre, Capitaine ? Tu sais bien qu’on ne peut pas… Enfin, on ne doit pas coucher ensemble, bafouille-t-elle.
— Ouais, je sais. Alors, laisse-moi me branler tranquille et va baiser avec Ryan, ok ? Chacun son chemin, j’ai bien compris, m’agacé-je un peu. Et les capotes sont dans mon tiroir de table de chevet.
— Bien, Capitaine, soupire-t-elle en refermant la porte de la douche. Bonne soirée à toi, ta main et ton service trois pièces ! A moins que Becca ne débarque et que tu la tringles dans la cuisine.
— C’est pas au programme, dis-je doucement alors qu’elle sort enfin de la pièce.
Je regarde mon sexe qui est redevenu tout mou entre mes doigts. L’idée de la savoir sortir avec un autre a complètement fait retomber mon excitation. Parce qu’elle a raison, là c’est de Ryan dont il s’agit, mais ça aurait été n’importe qui d’autre, j’aurais eu la même réaction. J’ai pas envie qu’elle en baise un autre et, si elle m’avait rejoint dans la douche, je suis sûr que je ne l’aurais pas repoussée. Mais elle a choisi d’aller voir ailleurs et de mener sa vie. Pourquoi est-ce que c’est aussi difficile à accepter ?
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