128. Pillow talk
Sarah
— Mais oui, Maman, tout se passe bien, je t’assure, ris-je en faisant signe à Liam, qui entre dans ma chambre, d’être silencieux. C’est fou, c’est Jim qui a une petite fille, c’est toi la plus collante des deux.
J’observe mon basketteur enlever son tee-shirt et son boxer et les laisser au sol près du lit avant de se glisser sous la couette.
— Oui, mais tu portes mon petit-fils ou ma petite-fille, il faut bien que je prenne des nouvelles, non ? Ça me fait bizarre de dire ça, me répond-elle alors que j’entends son sourire dans sa voix.
— Tout va bien. Et Jude fait tourner son frère en bourrique, c’est plutôt rigolo à voir.
Liam me pince le flanc en me faisant les gros yeux et je lui souris outrageusement en lui envoyant un baiser.
— Bon, très bien. J’ai compris que je te dérangeais, Chérie. Je vais te laisser. Embrasse Jude et Liam de ma part, d’accord ? Et Jim te passe le bonjour.
— C’est pas que tu me déranges, Maman. Profite, c’est tout. La maison ne brûle pas, on ne se chamaille pas, tout roule ici. Tout va bien pour toi, hein ?
— Oh oui, tout va très bien ma Chérie. Je t’embrasse. Bonne nuit !
— Bisous Maman. A bientôt !
Je raccroche avant qu’elle n’en rajoute une couche et dépose mon téléphone sur la table de chevet avant de récupérer mon ordinateur portable au sol. Vu la tête de Liam quand il me voit m’installer, je crois qu’il ne s’attendait pas du tout à ce programme. J’ai l’impression qu’on passe notre temps à faire l’amour. A cause de ma libido ou du fait qu’on puisse se le permettre sans risquer de se faire surprendre ? Un peu des deux, sans doute.
— Tu veux regarder un film avant de dormir ? Je voudrais te montrer deux ou trois trucs que j’ai vu sur internet pour le Têtard.
— En fait, j’avais envie d’autre chose, me répond-il en me montrant sa magnifique érection, mais si tu veux parler du Têtard, je peux patienter. Tu as vu quoi, sur Internet ?
— On passe notre temps à ça, pouffé-je. Tu m’expliques comment tu peux être encore autant en forme, sérieux ?
— Tu as vu comme tu es belle ? Tu rayonnes et j’ai l’impression que tu ne te plains pas de me faire autant envie, si ?
Ses mains sont posées sur mon ventre et ses bras m’enlacent pendant que sa tête repose sur mon épaule et qu’il regarde mon écran. Il est clairement excité mais a l’air de se faire à l’idée que j’ai autre chose en tête juste là, maintenant. J’hésite à lâcher l’affaire pour le moment, parce que je pense que je vais clairement lui couper toute envie avec mon programme.
— Non, je ne me plains pas, c’est sûr ! Mais je voulais regarder un peu avec toi les trucs à acheter pour bébé. Sans se précipiter, mais c’est quand même un budget et je voulais voir un peu ce que ça donnait. Et je suis tombée sur cette jolie chambre, regarde, c’est trop mignon !
J’ai un peu de mal à réaliser qu’on se retrouve à regarder les meubles pour une chambre de bébé. Et le pire, c’est que ça m’enthousiasme. Cette chambre est superbe, neutre, en bois clair, et il y a tout ce qu’il faut. Mais ça coûte une blinde.
— Une chambre ? Tu veux acheter tout ça ? Je pensais qu’un simple lit bébé, ça pourrait suffire, non ? Et où tu vas installer tout ça ? Ici, dans ta chambre ?
— Ça m’amène au sujet suivant ça, tu ne perds pas ton temps… Il va peut-être falloir qu’on pense à prendre un appartement, à un moment, non ? Dans tous les cas… On a deux chambres. Une fois que les parents seront au courant, on n’aura plus besoin que d’une pièce pour nous deux, non ?
Je le sens s’éloigner un peu de moi et réfléchir activement. Quand il fait ça, il est trop mignon et j’ai presque l’impression de voir tous les rouages de son cerveau s’activer alors que son regard est posé sur moi, rêveur.
— J’ai pas les moyens de prendre un appartement pour nous deux… Ou même simplement de participer à un loyer. Tu as vu le peu que je gagne ? Et continuer à vivre ici, à deux avec tes parents, tu crois qu’ils apprécieraient ? Qu’ils seraient d’accord ?
— Ma mère ne nous mettra pas dehors, c’est sûr. C’est compliqué d’imaginer la suite vu qu’on est sur l’année du diplôme… Si ça se trouve, tu vas te retrouver dans une équipe à l’autre bout du pays dans quelques mois. Pour le reste… On pourrait partager les frais différemment ? Je paie le loyer, on partage les courses ? Tu ne crois pas qu’on serait mieux dans notre propre nid ?
— C’est vrai que je ne sais pas où je vais me retrouver… Le draft, c’est fin juin, au moins, on sera fixé avant la naissance… J’aimerais rester ici, mais tu sais bien que cette sélection est faite par les clubs et que je n’ai pas vraiment mon mot à dire. Ce sera déjà bien si je peux devenir professionnel… Et pour les frais… Purée, tu as le chic pour rendre les choses réelles, tu sais ? Déjà penser à tous ces détails, c’est… Ne m’en veux pas, mais pour être honnête, tout ça est flippant… Tu crois qu’on va pouvoir assurer ?
— Désolée, j’avoue que tout ça me stresse un peu, j’ai besoin de… Je ne sais pas, d’organiser un peu tout ça pour me rassurer, je crois. L’avenir, c’est déjà flippant d’ordinaire, mais entre le fait qu’on ne sache pas où tu vas te retrouver, que nos parents ne soient pas au courant, qu’on n’ait pas de chez-nous… Bref, ça n’aide pas.
— Il faudrait donc résoudre tout ça pour que tu te sentes mieux, alors. Et je crois que le plus urgent, c'est de parler à nos parents, non ? Je me disais que je pourrais me confier à Daddy… Et ensuite voir avec lui comment en parler à ta mère…
Je soupire en réalisant que le moment d’en parler à nos parents approche à grands pas. Pourquoi est-ce que ça me fait autant flipper ? J’ai vraiment peur de la réaction de ma mère, face à la nouvelle, mais aussi à mes mensonges répétés pour lui cacher ma relation avec Liam. Si seulement on leur en avait parlé dès le début, tout aurait été beaucoup plus simple.
— Je ne connais pas assez ton père pour savoir comment il va réagir, alors je te fais confiance. J’ai peur que ma mère monte sur ses grands chevaux dans un premier temps, tu sais ?
— Oui, je crois aussi. L'avantage avec mon père, c'est qu'après ce que nous a fait subir ma mère, il peut relativiser tout le reste. Même nos mensonges…
— On s’est quand même bien mis dans la mouise, avec tout ça… Heureusement que ça en vaut la peine. Je dois avouer que je suis rassurée que tu ne m’en veuilles pas de ne pas avoir avorté, avoué-je en caressant sa main posée sur mon ventre.
— Comment je pourrais t'en vouloir ? Faire un enfant avec la femme qu'on aime, c'est juste merveilleux… Pas forcément le bon timing mais ça aurait pu être pire encore. Là, tu vas pouvoir finir tes études et ensuite donner naissance à notre Têtard. Et en attendant, on en profite à fond, me confie-t-il en remontant sa main sur mon sein pour le caresser jusqu'à ce que mon téton pointe.
Je le laisse faire et tente de rester concentrée sur la conversation, même si j’ai conscience qu’il cherche à ce qu’elle se termine maintenant. J’ai encore envie de lui, assurément, mais j’ai le cerveau occupé à beaucoup de choses, là.
— Comment tu fais pour rester aussi serein ? Depuis qu’on a fait l’écho, je ne pense qu’à tout ça, soupiré-je en lui montrant la liste des choses à acheter sur mon ordinateur. Sans parler du reste !
— Je ne sais pas, Sweetie… Panier après panier, j’imagine… Et je crois au destin qui t'a mise sur mon chemin, qui fait que nous nous aimons… Et, à deux, on peut tout affronter, non ?
— J’espère, parce qu’on n’a fait que la partie agréable, jusqu’à présent, ris-je. Le plus dur reste à venir, Capitaine.
— Le plus dur est là aussi à ta disposition, mon Amour. Mais c'est vrai que ça ne va pas être facile de dire tout ça à nos parents… Heureusement que l'agréable est très agréable ! conclut-il en s’allongeant sur le dos, ce qui me laisse apprécier la vue.
— T’es vraiment infatigable, Liam. Si le coach savait que tu passes ton temps libre à t’envoyer en l’air, je crois qu’il te tirerait les oreilles.
Je referme mon ordinateur et le dépose au sol avant de m’allonger contre lui et pose ma main sur son bas ventre sans en faire davantage.
— Le Coach trouve que je suis plein d'énergie en ce moment. Je crois que l'amour fait des miracles, Sweetie. Je t'aime si fort… Embrasse-moi, ça m'aide à oublier tout le reste.
Je me redresse pour m’installer à califourchon sur lui et l’embrasse doucement alors que je sens ses mains s’accrocher à mes hanches.
— Il va falloir qu’on en profite tant que je peux me bouger, et tant que tu me trouves jolie et désirable alors.
— Je t'imagine déjà avec ton gros ventre et tes seins tout gonflés et tu vois comme ça m’excite ? demande-t-il en pressant son gland entre mes lèvres intimes. Si tu crois que je ne vais pas en profiter jusqu'au bout, tu te trompes !
Espérons que j’aie l’envie aussi jusqu’au bout. Ce serait dommage de se priver de ces étreintes chaudes et jouissives avec cet homme. La journée commence souvent de la plus belle des manières, et se termine aussi bien. C’est aussi l’une des raisons qui me poussent à réfléchir à un chez-nous, parce que maintenant que j’ai goûté au plaisir de pouvoir vivre presque normalement notre relation, je sens que le retour des parents ne va pas être si facile à vivre. En attendant, Liam s’occupe de débrancher mon cerveau en m’emportant dans un nouveau corps à corps aussi torride que sensuel, bourré d’amour et de gémissements, avec comme point culminant une petite visite dans les étoiles. Pas de regrets, qu’importe la suite, je n’échangerais ma place pour rien au monde, et si c’était à refaire… Je me retrouverais encore dans ce lit avec lui, sans hésitation.
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