Chapitre 4 : Les silences
L’année passa à une vitesse que je ne maîtrisais pas. Entre nos conversations passionnées, nos rires étouffés en plein cours, et ces moments de silence où il n’y avait rien à dire, je compris que Clémentine devenait plus qu’une simple camarade. Elle occupait mes pensées, transformait mes habitudes. Je me surpris à attendre le moment où elle apparaîtrait dans l’embrasure de la porte, son sourire toujours prêt à illuminer la journée.
Mais Clémentine était aussi une énigme. Parfois, elle semblait s’éloigner, s’enfermant dans un mutisme qui contrastait avec sa vivacité habituelle. Je n’osais pas poser de questions, de peur de briser quelque chose de fragile. Pourtant, un jour, elle m’avoua :
— Tu sais, Lucas… Parfois, j’ai l’impression de fuir quelque chose. Peut-être moi-même.
Je restai silencieux, ne sachant quoi répondre. Mais ce soir-là, en rentrant chez moi, je réalisai que ses failles me rendaient encore plus attaché à elle. Parce qu’au fond, je me reconnaissais dans ses hésitations.
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