Quelques jours plus tard, elle m’invita chez elle. Elle vivait seule dans un petit studio à la périphérie de la ville, un endroit à son image : chaleureux, désordonné, et rempli de livres. Les murs étaient tapissés de citations qu’elle avait griffonnées sur des bouts de papier. Je les parcourus du regard, intrigué.

— « Vivre sans lire, c’est risquer de passer à côté de la vie », murmurai-je en lisant une citation de Flaubert.

Elle sourit en me tendant une tasse de thé.

— C’est ma préférée, dit-elle. Parce qu’avant de te rencontrer, je lisais pour fuir. Maintenant, je crois que je lis pour mieux comprendre ce que je ressens.

Son regard se posa sur moi, et je sentis une chaleur familière m’envahir. La soirée se déroula doucement, entre rires et confidences. À un moment donné, elle s’installa près de moi sur le canapé, si près que je pouvais sentir son parfum. Mon cœur battait à tout rompre, et sans réfléchir, je posai une question qui brûlait en moi depuis des semaines :

— Pourquoi tu m’as choisi, Clémentine ? Pourquoi moi ?

Elle resta silencieuse un instant, avant de répondre doucement :

— Parce que toi, tu écoutes. Tu ne veux pas me changer, tu veux juste me comprendre.

Ses mots me frappèrent de plein fouet. Avant que je puisse répondre, elle posa une main légère sur la mienne. Nos regards se croisèrent, et dans cet instant, il n’y avait plus de doute. Je me penchai doucement vers elle, et nos lèvres se rencontrèrent.

C’était un baiser hésitant, presque fragile, mais il contenait tout ce que nous n’avions jamais su dire. Et dans ce moment, je compris que ma vie venait de changer.