Chapitre 5 : La découverte
D’abord, le croquant, le jus et une sensation de frais envahissent ma bouche. Mais très vite ses aspects disparaissent au profit de petites piqures, comme si j’avais croqué une pile électrique et plus les millièmes de secondes passent, plus mes papilles commencent à grésiller, à bruler, bientôt rejointes par mon nez. Et voilà les sinus et le cerveau qui s’en mêle. J’attrape l’arrière de mon crâne de ma main libre. Mon cerveau tout entier est en alerte maximale. Les récepteurs de la douleur dans ma bouche envoient des signaux à toutes vitesse, mon cerveau est en ébullition. Le corps entier cherche à se refroidir, je transpire, la morve me coule du nez et les larmes viennent. JE lâche mon crâne pour venir m’essuyer les yeux et pouvoir retrouver un peu la vue. Ed m’arrête d’un geste vif, j’ai failli faire la pire erreur possible : me frotter les yeux avec les doigts plein de piment. Avec un sourire mon tortionnaire m’intime de boire et se dirige déjà vers le petit frigo pour en sortir un pot d’un litre de glace à la vanille.
Je bois le verre de lait d’une traite, mais la sensation de brûlure ne passe pas. J’attrape le pot de glace et commence à la dévorer goulument. C’est de la glace chimique, industrielle, à même pas 1$ le litre, avec aucun ingrédient naturel, mais à cet instant c’est la meilleure glace que j’Ai jamais goûtée !
Malgré la douleur et mes yeux qui continuent de pleurer, je suis heureux, j’ai vraiment trouvé l’ingrédient parfait et si je parviens à provoquer ces sensations aux personnes qui mangent ma glace, mon rêve sera comblé. A travers mes yeux embrumés, je vois Ed sourire en croquant dans son piment, il est heureux d’avoir vu ma tête détruite et je sens qu’il a compris que j’avais eu ce que je voulais. Ainsi était en train de naître une belle amitié entre deux sadiques de l’alimentaire.
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