Chapitre 5 - Paix et espoir
Ce matin, la maman d’Aël est venue à l'hosto pour me voir. Je suis étonné. Elle est venue toute seule. Comme cadeau, elle a apporté un jeu vidéo tout neuf : juste celui dont j’avais envie, cela doit Aël qui lui en a parlé. On échange des banalités. Juste avant de partir, elle dit :
« Je sais qu’avec Aël, vous avez eu des soucis et que vous vous êtes mal conduit avec lui. Pour être honnête, je suis ici pour être rassurer. Aël tient à vous et m’a supplié d’accepter de vous recevoir à la maison. Je ne suis pas très enthousiaste, mais j’ai une confiance aveugle en mon fils qui est la droiture et la gentillesse incarnées. Donc je propose que vous passiez du temps ensemble à la maison si vos parents sont d’accord. Je vous laisse une invitation manuscrite à leur intention. »
Elle me tend une enveloppe. Le nom de famille de mes parents y est inscrit avec une très belle écriture calligraphiée. Je la remercie. Je suis dans mes petits sabots : elle a clairement dit qu’elle n’a pas confiance en moi. J’ai intérêt à faire mes preuves.
Grâce aux visites d’Aël, mon état de santé s’est amélioré rapidement. Je suis rentré à la maison quelques jours avant les vacances de Noël. Toutes les semaines, je vais devoir aller à l'hosto pour des contrôles de routine. A la maison je me tiens à carreau. Mes vieux sont soulagés : je ne sors plus, je suis moins agressif et je profère plus d’horreurs. J’ai même promis d’aller à la messe de minuit avec eux. Aël et sa maman vont nous accompagner. Comme Aël habite à un pâté de maisons de l’hosto, ça a été facile de convaincre mes vieux d’aller passer des moments chez lui. Lorsqu’ils ont rencontré sa mère, ils ont été emballés. Nous allons passer plus de deux semaines ensemble. La première fois qu’Aël est passé me chercher, mes vieux l’ont accueilli comme le messie. Ils sont sûrs qu'il a une excellente influence sur moi, le fils si désespérant.
Chez lui, on bosse pour que je rattrape mon retard. J’emmène mon ordi portable pour qu’on regarde des animés. Mais la majorité du temps, on discute. Noël est passé, je reste dormir chez lui. Sa mère travaille, alors c’est lui qui fait à manger et le ménage. Comment un mec si parfait peut-il exister ? Je m’en veux d’avoir pensé toutes ces conneries et de me croire mieux que lui. Putain que j’ai l’orgueil mal placé. Oui, ce type est parfait. La nana qui va lui mettre le grappin dessus sera la plus chanceuse du monde. Il a tout pour lui. C’est sûr qu’il doit avoir quelques imperfections, mais c’est rien par rapport au positif qu’il a en lui.
C'est la première fois que j’invite quelqu’un à dormir à la maison. Je suis un peu fiérot de prêter à Caleb mon deuxième futon. Je l'avais choisi pour pouvoir inviter un ami ou peut-être, un jour, un amoureux. Et bien ce sera un ami, et c’est très satisfaisant. Caleb passe deux nuits avec moi avant de retourner chez lui. Après ce sera la rentrée. Son état de santé lui permet de la faire. Je suis vraiment content de retrouver mon binôme et surtout mon ami. J’ai toujours une petite appréhension. J’essaie de la faire taire en profitant de nos moments heureux. Caleb ne m’a toujours pas raconté ce qui c’était vraiment passé en lui pour avoir totalement vrillé. Je sens bien qu’il a changé. Il est plus doux, plus calme et plus attentif à ce que je dis.
C'est le dernier jour des vacances ensemble, juste avant qu'il rentre chez ses parents. Nous décidons de réviser l'anglais. Il a la tête dans les nuages. Il me fixe avec intensité :
« Pourquoi tu me regardes ? J'ai un truc sur la tronche ? Lui dis-je.
― Pas vraiment !
― Alors qu’est ce qui ne va pas ? Tu ne te sens pas bien ? Tu veux que j’appelle une ambulance ?
― Non, non. Je vais bien. Juste je rêvasse.
― Rêvasse tant que tu veux, mais ne me regarde pas comme ça ! OK ?
― Premièrement, j't'regarde pas, et deuxièmement t'as vachement de taches de rousseur. Alors oui, tout compte fait, t'as des trucs sur la tronche et pas qu'un peu, mon petit pote!
― D’une part, tu ne m’appelles plus le "petit", le "nain" et autres qualitatifs méprisants car c’est vexant à la fin. Et d’autre part, je n’ai pas de taches de rousseur mais des éphélides.
― OK, mon lutin ! Mais c’est quoi des éphélides ?
― Des taches de rousseur ! Je réponds en rougissant.
― Ah ouais ! Je vois. C’est pareil, mais comme t’es un fouette-cul style pote des Croulants de la Coupole, je vais bannir taches de rousseur de mon vocabulaire et dire éphélides.
― Je ne suis pas "ton" lutin. Arrête avec les mots qui insistent sur ma taille.
― D’accord, ne te fâche pas. Bon après je suis content : je viens de te trouver un défaut ! Ouf ! T’es pas parfait.
― Quel défaut ?
― T’es un super fouette-cul. Ta méticulosité est chiante. Mais c’est pas grave, je m’y fais.
― Mais n'empêche que tu me regardes. Tu ferais mieux de finir ta fiche d'anglais.
― Et si vraiment j't'regarde, qu'est-ce que ça peut bien foutre ? Hein, dis-moi ? Me demande-t-il.
― Après tout t'as le droit de me regarder et surtout que je suis super beau ! C'est même ta mère qui le dit !
― T'es vraiment un prétentieux, mon lapin. T’as entendu j’ai dit "Mon lapin" ! T'es pas beau, t'es correct. Et pis ma mère c'est pas une esthète comme tu dis ! Elle y connait que dalle en beauté. T'as vu la déco chez moi !
― Correct, je suis correct ! C’est déjà ça. C'est un début.
― Un début à quoi ? Oh pis tu m'emmerdes, monsieur le raisonneur.
― Faut pas te vexer, monsieur le beau gosse.
― T'as pas répondu : un début à quoi ?
― Si je suis correct, peut-être qu'un jour je vais devenir plus beau que toi ! Na voilà !
― T'as toujours pas répondu, noyeur de poisson.
― T'as qu'à deviner ! » Dis-je avec un petit air mystérieux.
Le mois de janvier se passe sans encombre. Caleb retrouve l’entièreté de ses fonctions cardiaques et reprend la boxe tout en douceur. Ses parents ont accepté qu’il fasse du sport si je l’accompagne à la salle et que je surveille son activité physique. Au lycée, nous avons demandé de rester ensemble pour continuer à être en binôme.
Nous sommes de plus en plus proches pour mon plus grand bonheur. Mes sentiments dépassent largement le cadre de l'amitié. Je ne veux pas être en conflit avec Caleb, alors je me discipline en allant combattre avec les autres taekwondoïstes et faire de la musculation, ça me vide la tête. Je me suis fait la promesse de faire taire mon cœur et laisser mes désirs au stade de rêves et de fantasmes qui ne se réaliseront jamais. Le plus important c’est que Caleb soit en bonne santé et qui ne me fasse plus mal.
Quelques jours avant la Saint Valentin, Caleb me donne une enveloppe :
« S'il te plaît lis ça quand tu seras rentré chez toi.
― D'accord ! » Lui dis-je en glissant le courrier dans ma poche revolver.
Bien sûr n'y tenant plus, je profite d'un arrêt aux toilettes pour m'enfermer à double tours et lire la prose de Caleb :
Très cher Aël, (Je n’ai pas écrit "Mon" très cher, car tu n’aimes pas ça !)
Je ne suis pas très éloquent, c'est pour ça que cette lettre n’est pas très longue. Un jour, tu m'as dit que tu aurais aimé naître au siècle dernier ou même avant, pour recevoir des lettres. Alors je me lance dans ce truc totalement nouveau pour moi. J'espère que ça te fera plaisir. En tout cas, moi, rien que d'y penser et maintenant de l'écrire, je suis vraiment content. Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis heureux de te connaître. Parfois quelqu'un apparait dans notre vie pour la transformer, je suis sûr que pour moi cette personne c'est toi. J'aurais bien voulu ajouter un haïku comme tu sais les écrire, mais je n’ai pas avoir l'âme d'un poète. Je te laisse ça. Il y a encore quelques mois, je n'aurais jamais pensé être comme aujourd'hui. (Je te parle même pas d'écrire une bafouille!) Même si je n'ai pas encore raconté tous les trucs qui clochent chez moi, sache que je mûris, et que peut-être un jour tu seras fier de moi comme je suis fier et heureux de passer le plus de temps possible avec toi.
Avec toute mon amitié. Kenavo.
Caleb
PS : Tu as vu je t'ai même écrit en breton ! Je peux te dire que j’en ai chié pour écrire cette bafouille. (Merci au correcteur d’orthographe et au dico des synonymes ! Ah, Ah !)»
C'est une des rares lettres que j’ai reçues. Mais c'est la plus belle lettre qu'on puisse m’écrire. Elle est sincère, simple et sans chichi inutile. Caleb s'est appliqué avec la formulation et l'écriture. Mon contact a-t-il débloqué quelque chose en lui ? Je suis vraiment prétentieux de penser ça ! Peut-il être l'homme qu'il est réellement, un jeune homme intelligent, affectueux et plein de tendresse réprimée? Certainement! Cette lettre me touche. C’est si mignon. La gorge serrée et les yeux à marée haute, je suis submergé par un trouble gênant. J'ai cru être rester quelques minutes enfermé dans les toilettes mais cela a duré plus longtemps. Il faut que je cache mon émotion. Je suis déjà fier de lui. J’ai peut-être soulevé légèrement un morceau de voile, mais le fait que Caleb ait failli mourir me dit qu’il a dû se passer quelque chose. Caleb doit se poser plein de questions et a dû être courageux pour écrire cette lettre. Je vois bien la différence entre le Caleb du mois de septembre et celui du mois de février. Le premier jouait l'indifférent et le taiseux, « les meilleurs menteurs sont ceux qui savent se taire » me dit maman, et le second Caleb, sourit à pleines dents, est chaleureux, débordant de vitalité et même parfois bavard. Je ne sais pas trop comment lui reparler de sa lettre ? Je crois qu’il ne faut pas que j’y réfléchisse. Je verrais bien lorsqu’on se recroisera. La dernière fois que j’avais un truc super important à dire, j’avais prévu un long discours bien ficelé et je me suis retrouvé à dire « Je suis gay ! » Alors je vais laisser faire mon instinct et surtout le hasard. On verra bien. Je croise les doigts pour que tout se passe bien.
Après le repas de midi, on sort du réfectoire et on s'asseoit sur Notre banc. On abandonne l'idée : il y a une bonne couche de givre dessus. On se parle pas beaucoup. Peut-être à cause du froid. Soudain, Aël s’approche de moi et me chuchote :
" Ta lettre et toi êtes adorables! "
Il me sourit tout en baissant les yeux. Il est écarlate, et là, c’est pas le froid. Je suis sûr qu’il n’a pas tenu parole. Je suis un peu ennuyé. Je sens que mon cerveau se fige. Au lieu de me reculer de surprise et de me fâcher, je prends sa main et je bafouille un «Merci». Un nouveau sourire gêné éclaire le visage d'Aël. À son tour, il prend mon autre main et se hisse sur la pointe des pieds. Il me fait un petit bisou du bout des lèvres sur les miennes. Il souffle un «Je t'aime» à peine audible au creux de mon oreille. Je suis comme un con les bras ballants, alors qu'Aël qui a déjà lâché mes mains et prend ses jambes à son cou. Je ne sais pas quoi faire. J’ai peur que mon cœur refasse des siennes. Malgré le givre, je m’assieds sur Notre banc, je ne sens même pas le froid. Cette suite de gestes maladroits et de mots charmants me sidère, alors qu’Aël, lui s’est enfui.
Une fois, quand j'étais beaucoup plus jeune, je m’étais dit que si j’avais un jour un vrai coup de cœur, je serais allé me déclarer sous un soleil radieux, bien sapé et sûr de moi. J’aurais le contrôle de la situation, mais surtout je serais l'initiateur de cette déclaration d'amour. Aël vient de me voler mon moment romantique, mais ce vol est tellement doux et sincère que je ne peux pas lui en vouloir. Putain, il a des couilles au cul, mon lapin ! Il est bien plus courageux que moi.
De retour à la maison, j’ai du mal à cacher ma fébrilité. J’ai hâte que le repas se finisse. Je veux me retrouver seul pour mettre de l'ordre dans mes idées. Il vient de se passer un évènement super important. Un évènement qui me dépasse. Avec la psy, j’ai déjà entrouvert la porte de mon "placard" et lui, Aël, il vient de la défoncer à coup de bisou. Il est encore responsable d’un bouleversement. C’est pas un bouleversement, mais un tsunami que j’ai connu aujourd'hui. Plus que responsable, il est coupable d'avoir chamboulé mes certitudes. Pire encore, il a mis à jour des désirs interdits et anormaux comme l'indique la Bible et autres livres saints. Il y a des années, que j’ai enfoui ma vraie préférence sexuelle et amoureuse. À neuf ans, j’avais épinglé des posters de joueurs de foot, de chanteurs et autres mecs connus que je trouvais séduisants. C'était discret puisqu'exposé au vu et au su de tous. Bien sûr que tous les petits garçons du monde font ça, mais tous les petits garçons du monde se tirent pas des queues en regardant les posters de mecs punaisés sur les murs de leur piaule. Tout ce que je m’étais efforcé de dissimuler aux yeux de tous et à mes propres yeux, ressurgit. Depuis mes séances de psy, tous mes souvenirs remontent. Tous ses penchants inavoués et inavouables me reviennent à la gueule et ça, je l’ai fermé ma gueule car que penseraient mes parents, mes frères et mes copains s'ils savaient qui je suis réellement?
Pour me camoufler et enterrer ma vraie nature, j’ai couché avec des filles à la chaîne. J’en ai fait une consommation immodérée. Je me suis comporté comme un salaud. J’ai imité les hommes de mon entourage. Ça semblait être la meilleure façon de faire illusion. J’ai si bien brouillé les pistes que je me suis perdu. La psy dit que j’ai fait que ce que font beaucoup d’hommes qui veulent cacher leur homosexualité. Je ne veux plus être ce garçon. Je ne veux plus me mentir. Je ne dois plus me mentir. Tout est encore confus et je ne sais pas comment je vais gérer tout ça. Le «je t'aime» d'Aël résonne en moi comme une évidence. Je m’étais déjà plus ou moins rendu compte qu’il m’aimait bien. Mais j’ai du mal à reconnaître si c’est de l’amitié ou autre. Et bien, apparemment, c’est "l’autre". Je suis aussi ridicule qu'émerveillé, aussi idiot qu'ébloui et aussi impressionné que fiévreux.
Allongé sur mon lit, je me pose mille et une questions. Aujourd'hui, je suis bien plus brûlant, plus vibrant et plus heureux que jamais auparavant. J’ai le droit d'être heureux? Je suis vraiment amoureux? Je vais pouvoir rendre à Aël tout son amour? Je vais être à la hauteur de la franchise et du courage d'Aël?
Au point où en sont mes relations avec ma famille et mon désintéressement total pour la Religion, je dois avoir le courage d'assumer mes désirs. Si je vais en Enfer après ma mort, et ben tant pis pour moi ! A partir d'aujourd'hui, j’espère pouvoir faire le chemin vers Aël. Si je suis heureux à quoi bon hésiter? Je dois discuter avec Aël de tout ça. Et puis, possible que j’ai rien compris, c’était peut-être un «Je t’aime» amical ? Je dois être prudent. Je ne dois pas montrer au monde mon amour, autant par pudeur et par peur du regard des autres et par respect pour Aël. Aimer un garçon, c’est pas dans l'ordre des choses pour beaucoup de gens, pourtant, maintenant, à mes yeux, dans mon cœur, l'amour est plus qu’évident. Je peux me dire sans pouvoir le dire aux autres : Je suis gay !
Ce matin est un peu difficile. La nuit a été courte et remplie de questions. Une fois levé, douché, et habillé, je me suis fondu dans le brouillard. Je marche pas, je cours pas, je vole. Je me sens léger comme une plume. C’est certainement le deuxième plus beau jour de ma vie. Le premier s’était hier quand Aël m’a fait ce bisou. Je suis heureux. Est-ce ça l'amour?
Arrivé dans la cour, je deviens très anxieux car Aël n'est pas là, alors qu’il est toujours dans les premiers si ce n’est le premier arrivé au lycée. Quand la sonnerie retentit et que tout monde entre en classe, Aël n'est toujours pas arrivé. Je m’assieds à notre pupitre et j’écoute toutes les voix qui s'attardent dans le couloir. J’ose pas regarder vers la porte. Chaque raclement de chaises sur le sol est un supplice. On m'apostrophe par un « Salut, mec! » ou un « Bonjour » auxquels je réponds mollement. Je tire la chaise d'Aël comme pour qu’il se sente accueilli ou comme pour obliger le destin à le faire venir. L'attente est insoutenable. J’en peux plus. Je ferme les yeux et je fais comme Aël fait quand il veut un truc, je répète comme un mantra « Aël, je t'attends, viens vite! Aël, je t’attends, viens vite ! » Je me repasse en boucle le film de ce premier bisou car je ne peux pas appeler ça un baiser. Comment ce petit mec de deux ans mon cadet peut avoir pris une telle place dans mon cœur en si peu de temps? Comment un seul et rapide bisou peut autant me mettre dans cet état-là? Comment une vie peut prendre un tel virage ? La porte de la classe se referme sur le prof de maths. Et merde ! Aël n’est pas là.
Il n'est pas venu au lycée. Pourquoi? Il est malade? Il regrette son geste et ses mots? Il est juste en retard? Mon humeur est passée de légère à maussade. L'amour est-il une succession de montagnes russes? Je suis épuisé, mon corps s'affaisse sur ma chaise, mon cœur se serre et un long soupir sonore sort sans que je m’en rende compte. Je suis une sorte de poupée de chiffon usée.
« On ne vous gêne pas jeune homme ? Si mon cours est aussi ennuyeux que ça et qu’il vous fait soupirer, vous pouvez sortir discuter avec monsieur le Principal qui se fera un plaisir de vous apprendre la politesse.
― Pardon, m'sieur ! » Je réponds en me redressant.
Quelques minutes plus tard, quelqu’un toque à la porte:
« Je suis désolé d'être en retard, Monsieur. Dit Aël en tendant son cahier de correspondance.
― Va t'asseoir sans faire de bruit. »
Alors là, il se passe un truc inexplicable : Aël est comme sur une scène de théâtre avec un spot de poursuite braqué sur lui. Autour de moi tout est flou, sombre et brouillardeux sauf Aël qui est net, délicat et lumineux. Je suis passé du désarroi à la félicité en moins d'une seconde. Encore une montagne russe! Tout est nouveau, euphorisant et excitant. J’ai envie d'être meilleur, plus beau, plus intelligent, plus attentionné. Je veux changer et épater Aël. Je veux l'aimer. J’en suis sûr, je l’aime déjà.
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