Chapitre 3 - Soifs inextinguibles

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Thor partit emmener son fils à l'école primaire avant de rejoindre son IUT d'Ingénierie Navale et Nautique. Azza prit le chemin du lycée accompagnée d'une copine et de Salah qui rejoignait l'association dans laquelle il travaillait toujours. Boris et Jean qui travaillaient ensemble, avaient un rendez-vous avec un client. Éloi devait ouvrir son échoppe. Malo était avec Alfred pour voir les derniers détails de la rénovation d'un hangar qui donnait sur l'extérieur du terrain et qui servirait d'aire de stationnement et de garage automobile : la communauté avait été sollicitée par un couple de mécaniciens auto-moto.

Après s'être habillés, Val et Sam, accompagné de Bosco, firent le tour des jardins. Val tenait solidement à deux mains, le bras de Sam. Il était si heureux et volubile. Il passait du coq à l'âne, ne laissait pas Sam en placer une. Bosco était derrière eux. Il avançait les mains dans le dos avec un sourire jusqu'aux oreilles. Plusieurs hommes et femmes étaient courbés sur les plates-bandes ou les potagers : cela devait être la journée de désherbage. Val demanda à Bosco de les présenter à Sam qui les salua.

Sam s'arrêta un bref instant et invita Bosco à lui prendre la main. Le cœur de Bosco s'emballa. Leurs mains s'étreignirent fortement. Bosco ne se sentait plus de joie. En une seconde, les longs mois d'attente disparurent comme neige au soleil. Il avait toujours trouvé Sam beau et étonnant, mais là, il était revenu détendu, resplendissant et irradiant de sensualité. Finie la froideur apparente, la retenue timorée et la méfiance protectrice, maintenant, Sam avait un exquis sex-appeal. Sa virilité naturelle était mise en valeur. On sentait qu'il était plus en confiance. Montrer son intérêt pour Bosco en lui prenant la main, était une facette que personne ne connaissait : la facette d'homme désirant et sûr de lui.

Sam avait été très ému en découvrant les allées bordées d'hydrangeas de différentes variétés, formes, couleurs et tailles. Il y avait des paniculatas, des macrophyllas et des arborescens. Contre les murs extérieurs de certains bâtiments, des hortensias grimpants montaient contre les pierres apparentes, mélangés à des glycines ou des chèvrefeuilles.

Il n'y avait qu'une seule grande pelouse d'ornement : une fontaine de granit épurée trônait en son milieu. Elle était entourée de pivoines rouges, roses et blanches ainsi que de callas, de lys, d'iris et d'agapanthes bleues et blanches. Il y avait des parterres faits de plusieurs plants d'artichauts ( Victor avait dû passer par là ! Pas de perte de place avec des trucs inutiles ! ) Les deux potagers étaient un mélange de légumes et de fleurs. Ils étaient séparés par deux grandes serres qui protégeaient des plants de fraisiers, de salades et de tomates. Des poiriers et des pommiers en espaliers couraient le long d'un mur d'enceinte. En face d'eux, un coin barbecue, balançoires et un cabanon en pierre et en bois avait été construit avec des matériaux de récupération. Accolé à celui-ci un grand appentis abritait une table, des chaises et des fauteuils.

Derrière avait été planté un long rideau de bambous de plusieurs sortes. L'on entendait clairement un bruit d'eau et de petits claquements réguliers : le jardin japonais, tant espérait par Sam, était là. C'était un délicat mélange de minéral, de verdure et d'eau. Un grand bassin dont les bords étaient arrimés par des acorus, des papyrus, des oreilles d'éléphant et des massettes, donnait encore plus de sérénité et de pureté à l'ensemble. Sur l'eau flottaient des nénuphars sous lesquels se cachaient des carpes koï. Une fontaine Shisho doshi animait le plan d'eau grâce à sa canne en bambou, basculant à rythme régulier émettant ce "tac" sec caractéristique. Un pont japonais bleu traversait le bassin, c'était la seule façon d'accéder à une petite île sur laquelle avait été construite une petite maison en bois à la mode japonaise. Sam se rendit compte que ses plans avaient été scrupuleusement suivis.

Plus on prenait la direction des bois, plus il y avait d'arbres fruitiers. Le verger était plus grand que ce qui avait été prévu: encore une idée de Victor ? pensa Sam amusé. Lorsqu'ils arrivèrent dans la forêt de feuillus, Sam vit l'atelier où vivait Bosco : il n'avait pas changé, il était comme il l'avait laissé. Il était juste mieux caché par des hortensias et des rhododendrons.

Ils prirent le chemin du retour vers l'atelier de Sam. Val partit travailler : il avait installé ses ordinateurs et sa paperasse chez Boris. Ces deux-là ne se quittaient plus. Bosco prit sa journée. Il voulait cuisiner avec Sam, afin de retrouver le rythme de leurs interactions passées. Après avoir fait quelques courses, ils préparèrent des sashimis et une salade vietnamienne. Ils mirent la table. Bosco n'osait pas trop approcher son amour: fallait-il garder la bonne distance comme il y a trois ans ? Devait-il avoir des gestes tendres ? Chaque instant, il voulait le prendre dans ses bras, l'embrasser, le caresser, mais il valait mieux attendre un signe explicite de Sam.

Le repas terminé, chacun retourna à ses occupations, sauf Bosco qui rangeait la salle avec Sam :

« Peut-on aller dans votre maisonnette ? demanda Sam.

- Bien sûr ! Quand vous voulez ! »

Sam prit la main de Bosco et le tira vers l'extérieur. Ils traversèrent la cour pavée et les jardins en courant. Sam emportait Bosco sans ménagement. Ils arrivèrent à l'atelier dans les bois. Sam s'assit sur le futon :

« Pouvez-vous fermer les rideaux ?

- Bien sûr ! »

Dans la pénombre, Bosco vit que Sam retirait son tee-shirt. Il s'approcha de lui doucement à quatre pattes. On aurait dit un félin en approche d'une proie. Sam était de dos. Il apercevait son tatouage.

Bosco était un peu mal à l'aise, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Comment se comporter ? Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu de rapprochements physiques avec un partenaire, qu'il était redevenu un adolescent maladroit.

Pour Sam, il y avait l'en deçà et l'au-delà de sa vie, avant ses opérations avait été un repli sur lui et maintenant, un désir effréné d'être désiré et de toucher l'autre. Comment l'exprimer ? Que fait-on pour satisfaire l'autre avec ses propres désirs et envies ? Avoir vingt-cinq ans et être aussi maladroit !

Sam s'était couché sur le flanc. Bosco fit de même et colla son ventre contre le dos tatoué. Ils s'enlacèrent et s'endormirent le corps bouillant de désir et le cœur serré de frustration. Au milieu de la nuit, Bosco se réveilla. La lampe de chevet était allumée. Sam était accoudé sur l'oreiller et le regardait dormir. Leurs regards se croisèrent :

« Tu dois savoir ce que je ne sais pas. J'ai envie de le faire, depuis très longtemps. Avant je ne pouvais pas, maintenant je ne sais pas comment m'y prendre. »

Sam l'avait tutoyé, c'était la première fois.

« Je vais t'embrasser. Si quoi que ce soit est gênant, tu me diras d'arrêter.

- D'accord. » Répondit Sam en fermant les yeux et s'allongeant sur le dos.

Bosco prit la direction des opérations, embrassant son visage, son cou, le haut de sa poitrine. Comme prit d'une ardeur incontrôlable, Sam renversa Bosco sur le dos et l'embrassa maladroitement sur la bouche. Bosco donna le rythme pour aider Sam qui ne savait que faire de ses dents, de sa langue et de ses lèvres. Tant pis si cela pouvait être un peu douloureux pour Bosco, la passion avec laquelle Sam l'embrassait, était si primale, si tripale. C'était un barrage qui cédait sous la pression. Ils restèrent très longtemps à s'embrasser, se lécher, se sucer et se déguster. Sam émettait de petits cris charmants. Il frottait son entre-jambe sur la cuisse velue de Bosco qui se laissait faire avec délice. Sa cuisse était humide. Sam jouit bruyamment. Il se laissa tomber sur le corps de Bosco qui lui caressait affectueusement le dos. Cet arrêt fut de courte durée. Sam prit l'initiative de baisers moins fougueux, plus doux, plus tendres. Ils descendaient du visage vers le sexe dressé de Bosco. Au bout de son gland, une rosée du désir formait un fin filet transparent. Sam jouait avec, en enduisant le gland avec son index. Il se mit à lécher délicatement le membre de Bosco, qui remonta fermement son corps vers le haut:

« Arrête ! Je ne pourrais pas me retenir plus longtemps ! »

Les tétons de Sam étaient érigés sur son torse musculeux. Bosco les caressa tendrement, les pinça délicatement, les tritura doucement, les titilla voluptueusement, les lécha voracement et les suça avidement. Les gémissements de Sam passèrent du ronronnement au feulement, puis au rugissement. Son corps se tendit et s'arqua. Au summum du plaisir, son corps repu s'abandonna dans l'état le plus pur et honnête qui soit : un nouvel orgasme avait traversé sa chair et son cerveau. Sa dépouille frémissante gisait dans les bras de Bosco qui n'avait jamais vu ni fait vivre une telle puissance de volupté à qui que ce soit: jouir grâce à ses tétons, était une première pour Bosco. Après un moment de repos du guerrier, Sam saisit le pénis dressé de Bosco et l'emmena aux portes de son intimité trempée. Sans hâte, par petits coups, Bosco entra en Sam qui tremblait de désir et d'appréhension :

« On peut arrêter si tu as mal !

- Surtout pas ! Il faut continuer !

- Où que tu ailles, je te suivrai ! »

À peine avait-il entré son gland dans cette crypte mystérieuse que Bosco éjacula. Il n'avait connu que des hommes sans vagin, à ce moment-là, il se trouvait dans un monde inconnu. Il se mit à genoux entre les jambes écartées de Sam. Bosco vit son joli phalloris encapuchonné et dressé. Il ne mit pas longtemps à reprendre de la vigueur : il captura dans sa bouche l'encapuchonné et lui fit subir les mêmes caresses qu'à un pénis ordinaire. Sam l'exhorta à introduire en lui des doigts. Une nouvelle jouissance inonda les doigts et la bouche de Bosco.

Ils étaient passés de deux adolescents empruntés et timides à de deux hommes libidineux et industrieux. Cela faisait des années pour Bosco, et qu'une fois pour Sam, qu'ils n'avaient eu de contact physique et sexuel avec un partenaire. Cette longue abstinence avait décuplé leurs désirs.

« Je suis désolé! Je me suis comporté comme un animal en rut! Pourras-tu me pardonner ? Demanda Sam.

- Tu as fait ce que j'ai toujours eu envie de voir! Tu es beau dans la vie de tous les jours, mais lorsque tu jouis, c'est phénoménal! J'ai pris un plaisir immense! J'espère que nous recommencerons souvent, tous les jours, enfin autant de fois où tu le voudras!

- Crois-tu que je peux te donner du plaisir ?

- Si tu parles de jouissance, bien sûr et on va apprendre à se connaître physiquement. Il ne faudra pas être timide. Il faut me dire ce qui te va et ce qui n'est pas adéquat pour toi. Tu es le premier homme-trans avec lequel je fais l'amour. Même sans ça, tout est nouveau pour nous deux.

-  Je pense que tu le sais déjà : c'était ma réelle première fois, j'étais puceau.

- Je n'en étais pas très sûr. Je croyais que Malo et toi, enfin tu comprends. Pour une première fois, waouh, c'était impressionnant.

- Nous n'étions pas allés jusqu'au bout. e n'avais pas pu me mettre tout nu. JJe voudrais que tu m'apprennes à faire ce qui te plaît à toi aussi. Internet donne des éléments mais ton ressenti doit être différent.

- Je suis gêné d'avoir joui si vite. J'espère que je vais m'améliorer, dit Bosco en riant. Ne t'inquiètes pas, nous avons le temps. Je suis sûr que tout va bien aller. J'ai attendu ce moment depuis des années, alors je ne suis pas pressé en quoi que ce soit. Embrasse-moi ! »

Le pic d'excitation passé, ils s'embrassèrent longuement et affectueusement. Bosco appréciait que Sam le renifle avec ferveur: il prenait de longues et profondes inspirations des odeurs de son visage, de son cou et de son torse, puis il le fit sur ses aisselles rousses poilues. Bosco fut léché aux mêmes endroits avec la même suavité et la même douceur. Oui, Sam avait une façon animale d'exprimer sa soif inextinguible et inassouvie de sensualité et de concupiscence. Le corps de Bosco était autant caressé par les yeux, par les doigts, par la langue ou par les narines de son amant. « Il va me tuer si cela continue! » pensa-t-il, amusé. Bosco n'avait jamais été aimé de la sorte, aimé dans l'exhaustivité de son corps et d'être le plus irrésistible des hommes. Il était un gâteau au chocolat appétissant. Sam lui avait fait savoir qu'il était le plus délicieux.

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